À quoi servent les règles : 5 rôles des menstruations

April 11, 2023 par Soraya

Les règles, ces écoulements de sang qui se produisent invariablement chaque mois, sont le signe le plus évident que notre système reproducteur est opérationnel et en mesure d’accueillir une grossesse. C’est au cours du cycle menstruel que les règles jouent leur rôle vedette, mais elles remplissent bien d’autres rôles secondaires dont nous allons faire le tour dans cet article.

1. Le rôle des règles dans le cycle menstruel 

On considère le premier jour des règles comme le premier jour du cycle menstruel. Les menstruations, grâce à leur signal on ne peut plus clair, nous permettent ainsi de savoir à quel moment du cycle on se trouve. Grâce à ce repère, on peut identifier la période féconde du mois, ce qui s’avère très utile pour favoriser ou pour éviter une grossesse

Pour rappel, un cycle menstruel est divisé en 4 phases différentes : 

  1. La phase folliculaire : durant cette période, sous l'action d’une forte hausse du taux d’œstrogènes, l’endomètre s'épaissit et de nombreux vaisseaux sanguins s’y développent. Au même moment, un ovule arrive à maturité, prêt à être libéré par l’un des ovaires. 

  2. La phase ovulatoire : lorsque l'ovule est libéré, il s’achemine vers l’utérus en passant par la trompe de Fallope tandis que le taux d’œstrogènes diminue.

  3. La phase progestative ou lutéale : cette fois, c’est le taux de progestérone qui monte en flèche et qui agit sur l’utérus, préparant ainsi un nid douillet pour accueillir un éventuel embryon, au cas où l’ovule ait été fécondé au cours d’une rencontre avec un spermatozoïde.

  4. La phase menstruelle : si l’ovule n’a pas été fécondé, il se désagrège, entraînant avec lui toute la partie de l’endomètre qui était prête à l’accueillir et qui est alors évacuée par la voie vaginale : ce sont les règles.

Le rôle des règles est donc de permettre l’évacuation de l’ovule non fécondé et de la couche superficielle de la muqueuse utérine qui avait été préparée pour accueillir un éventuel embryon.

2. Un rôle de repère dans le cycle menstruel

Bien que l’arrivée des règles soit la dernière phase du cycle menstruel, on considère par convention le premier jour des règles comme étant le premier jour du cycle menstruel. Ce sont les menstruations qui permettent de repérer la période d’ovulation, de savoir où en est le cycle, et ainsi de pouvoir identifier la période féconde.

Pour tomber enceinte, il est donc possible de calculer son cycle menstruel afin de déterminer la date d’ovulation et, de cette manière, de favoriser la fécondation de l’ovule par un spermatozoïde.

À l'inverse, pour éviter une grossesse, les règles peuvent aussi aider à déterminer la période de fécondation grâce à un calendrier menstruel.

3. Quand l’absence de règles annonce une grossesse

Si, au cours du cycle menstruel, l’ovule est fécondé, il va alors s’implanter dans l’utérus pour s’y développer. Il n’y a donc rien à évacuer, et de ce fait, il n’y a pas de règles. Seules des règles anniversaires peuvent survenir au début de la grossesse. Aussi appelées “saignements de nidation”, ces règles sont causées par l’implantation de l'œuf sur la paroi utérine. 

4. Des règles anormales : un signal d’alarme  

En plus de nous servir de repère au cours du cycle menstruel et de nous signaler une potentielle grossesse par leur absence, les règles peuvent aussi nous aider à repérer d’éventuels problèmes de santé. Un changement de consistance, un flux plus abondant qu’à l'accoutumée, des règles plus longues, un aspect inhabituel…

Véritables signaux d’alerte, ces troubles dans le cycle menstruel peuvent être révélateurs de différentes causes : 

  • Des règles de flux inhabituel 

Les règles durent en moyenne de 3 à 7 jours selon les femmes et la perte de sang est d’environ 40 à 50 ml. Lorsque les saignements sont plus abondants et durent plus longtemps que d’habitude, on parle de ménorragie. 

Lorsqu’elles sont juste abondantes, ce sont des hyperménorrhées. Dans ce cas, le rôle des règles est de nous alerter d’un problème sous-jacent. Il sera alors nécessaire de consulter un médecin gynécologue, d’autant plus si d’autres symptômes sont présents comme de la fatigue, des douleurs pelviennes, de l’anémie, etc. 

Les causes d’une ménorragie peuvent être : 

  • Des règles douloureuses 

Appelées dysménorrhées, les douleurs qui surviennent pendant, avant ou après les règles peuvent s’accompagner de maux de tête, de nausées, de vomissements, de grosse fatigue… 

Ces douleurs de règles sont ressenties dans le bas-ventre et parfois aussi dans le bas du dos. Des règles douloureuses, ou un syndrome prémenstruel aggravé (TDMS) peuvent n’avoir aucune cause précise, mais elles peuvent aussi être le signe de certains problèmes gynécologiques, tels que : 

  • Une couleur inhabituelle 

Le sang des règles est rouge vif aussitôt qu’il est évacué, mais toutes les variantes de couleurs autour du rouge sont possibles, et tout à fait normales. En fin de règles, le sang étant moins abondant, plus ancien et oxydé, peut être plus foncé, marron voire même noir.

En revanche, une couleur orangée ou encore grisâtre, accompagnée d’une odeur inhabituelle, peut révéler une infection vaginale. Il est alors important de consulter un médecin.

  • Une consistance anormale

Des règles à la consistance épaisse n'ont rien d’anormal. Cependant, lorsqu’une consistance inhabituelle s’accompagne d’autres symptômes, il faudra alors consulter un médecin.

Ces symptômes peuvent être par exemple : 

Avec ces symptômes, les règles peuvent vous alerter d’un éventuel problème gynécologique comme des polypes, un fibrome ou une adénomyose.  

  • Une odeur nauséabonde 

S’il est tout à fait normal que le sang des règles dégage une odeur particulière, une odeur nauséabonde inhabituelle doit vous alerter et vous inciter à consulter un professionnel de santé. En effet, cela peut cacher une infection gynécologique, telle qu’une vaginose bactérienne, une mycose, une IST, etc. 

  • Des règles irrégulières

Les règles apparaissent généralement tous les 28 jours. Cela peut plus ou moins varier selon les femmes, et il peut parfois y avoir des cycles longs ou des cycles courts, plus ou moins réguliers. 

Toutefois, des règles trop irrégulières peuvent révéler des pathologies gynécologiques tel le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques). Il convient alors de bénéficier d’un avis médical.

  • Des règles absentes 

Lorsque les règles sont absentes depuis plus de 3 mois, il s’agit d’aménorrhée. Celle-ci peut être causée par : 

  • Le stress
  • L’anorexie
  • Une ménopause précoce
  • Une maladie génétique
  • La prise de pilule contraceptive
  • Une grossesse
  • Une pratique très intensive du sport (aménorrhée de la sportive)

5. Un rôle remarquable dans la recherche médicale 

Au cours de recherches sur les cellules du sang menstruel, des scientifiques ont découvert la présence de cellules-souches dans l’endomètre (la muqueuse utérine). Les cellules souches sont des cellules “mères”, qui, en se multipliant, se spécialisent en cellules cutanées, hépatiques, musculaires, etc. Ces cellules mères sont présentes dans la moelle osseuse et dans le cordon ombilical. En analysant le sang des règles, les chercheurs ont découvert des cellules qui se développent plus rapidement que les autres cellules-souches. Cette découverte laisse entrevoir des possibilités remarquables pour réparer un organe, traiter le diabète, la maladie d’Alzheimer, etc.

Par exemple, selon l’article du Vulgaris médical  « 5 ml de sang menstruel ont fourni, en 2 semaines, suffisamment de cellules pour obtenir des cardiomyocytes (cellules musculaires cardiaques) pulsatiles (ayant des pulsations). ».

Les idées reçues sur le rôle des menstruations 

Selon le célèbre médecin de la Grèce antique, Hippocrate, le rôle des règles serait de purifier le corps de la femme en lui permettant d’évacuer les toxines avec le sang menstruel. C’est en observant les troubles de l’humeur chez les femmes avant leurs règles qu’il en a été déduit que l’évacuation du sang permettait d’éliminer la mauvaise humeur. Cette théorie aurait d’ailleurs été à l’origine de la saignée !

Bon, en réalité, on sait maintenant que les sautes d'humeur viennent plus des variations hormonales du SPM que des toxines accumulées.