Tout savoir sur les kystes ovariens

May 17, 2022 par Soraya

Assez fréquents chez la femme, les kystes de l’ovaire, ou kystes ovariens, sont le plus souvent bénins. On vous dit tout sur leurs causes, leurs symptômes, les complications possibles et les traitements des kystes ovariens.

Les kystes ovariens : définition

Les kystes ovariens sont des poches remplies de liquide qui se développent dans l’ovaire ou à sa surface. La plupart du temps bénins, ils peuvent passer inaperçus et disparaître spontanément. Ils peuvent par ailleurs se développer sur un seul ovaire ou sur les deux. 

Kyste fonctionnel et kyste organique : quelles différences ?

Les kystes ovariens peuvent être fonctionnels ou organiques :

Les kystes ovariens fonctionnels

Dans la majorité des cas, les kystes sont fonctionnels ; ils sont liés au cycle menstruel et au fonctionnement de l’ovaire. Parmi les kystes fonctionnels des ovaires, on distingue le kyste folliculaire et le kyste lutéal.

  • Le kyste folliculaire : le follicule est un petit sac qui abrite l’ovule (ou ovocyte). Tout au long du cycle menstruel, les follicules grossissent. Lors de l'ovulation, le follicule le plus mature expulse l'ovule dans les trompes et devient ce que l’on appelle le corps jaune. Il arrive toutefois qu’un follicule ne libère pas son ovule, continue à grossir, et qu’un kyste se développe en son centre.

  • Le kyste lutéal lutéinique : quand l’ovule n’est pas fécondé, le follicule devenu corps jaune se désagrège et est éliminé lors des règles. Il arrive que ce corps jaune ne régresse pas et se transforme en un kyste qui va disparaître au cours des cycles menstruels suivants. 

Les kystes ovariens organiques

Les kystes ovariens organiques sont indépendants du cycle menstruel et restent présents en permanence. On distingue différentes sortes de kystes organiques :

  • Le kyste séreux : ce type de kyste contient du liquide et sa paroi est fine.
  • Le kyste mucineux ou mucoïde : la paroi de ce kyste est plus épaisse et contient du mucus.
  • Le kyste dermoïde : c’est un kyste bénin de 5 à 10 cm. Il provient de cellules immatures présentes dans l'ovaire, issues des ovocytes. On peut retrouver dans ce type de kyste divers tissus comme des dents, de la peau, des cheveux, de petits os, de la graisse… 
  • Le kyste endométriosique : ce type de kyste ovarien est lié à l'endométriose et il est rempli de sang.

Quelles sont les causes d’un kyste ovarien ?

Les causes varient selon le type de kystes ovariens :

Les causes des kystes fonctionnels

Les kystes ovariens fonctionnels sont dus à des troubles hormonaux, apparaissant après la prise de certaines pilules contraceptives ou de stimulants ovariens (dans le cas de procréation médicalement assistée - PMA).

Les causes des kystes organiques

Bien que leur cause reste la plupart du temps méconnue, les kystes ovariens organiques peuvent aussi être dus à l'endométriose et à des cellules immatures présentes dans les ovules.

Quels sont les symptômes d’un kyste ovarien ? 

Bien qu’un kyste ovarien puisse ne présenter aucun symptôme, il peut aussi provoquer:

  1. Des saignements en dehors de règles (métrorragies).
  2. Des douleurs dans le bas du ventre, souvent d’un seul côté, sous forme de gêne ou de pesanteur.
  3. Une envie fréquente d'uriner (pollakiurie) et de la constipation : si le kyste est gros, il peut provoquer une pression sur les intestins et la vessie.

Comment diagnostiquer un kyste ovarien ?

Le plus souvent, les kystes ovariens ne sont pas douloureux, ils sont alors décelés lors d’examens gynécologiques de routine, à la palpation de l’abdomen ou lors d’un toucher vaginal.

L'échographie abdomino-pelvienne 

L’échographie permet de visualiser le kyste et de déterminer sa taille, son contenu, sa paroi et sa localisation. Il peut s’agir d’une échographie abdominale (sonde placée sur le ventre ) ou d’une échographie endo-vaginale (à l’aide d’une sonde placée à l’intérieur du vagin).

Le diagnostic d'un kyste ovarien pendant la grossesse est plus fréquent puisque l'échographie est systématiquement réalisée dans le suivi prénatal. 11% des grossesses seraient concernées.

Le doppler 

Le doppler est un examen qui va permettre d'analyser les vaisseaux sanguins et la circulation du sang dans le kyste.

La radiographie

La radiographie permet de voir si le kyste présente des calcifications, dans le cas d’un kyste dermoïde.

Un bilan sanguin

Ce bilan permettra de savoir si le kyste ovarien est malin. Il consiste en un dosage sanguin de certains marqueurs tumoraux. 15 % des kystes des ovaires après la ménopause présentent en effet des cellules cancéreuses.

Une IRM

L’IRM peut être demandée si le kyste est très volumineux, en cas de suspicion d'endométriose.

Les complications d’un kyste ovarien

Voici les principales complications possibles des kystes ovariens : 

La torsion du kyste ovarien

Il peut arriver que le kyste torde l'ovaire autour de son axe, provoquant un risque de nécrose de ce dernier, par l'interruption d’apport sanguin. Une intervention en urgence s'impose alors pour sauver l'ovaire. La torsion du kyste ovarien provoque une douleur brutale, intense et persistante malgré les antalgiques, accompagnée de nausées et de vomissements.

La rupture du kyste ovarien

Le kyste, en augmentant de volume, peut se rompre et provoquer l'écoulement du liquide qu'il contient dans la cavité péritonéale. Une douleur abdominale intense survient, avec un arrêt du transit intestinal.

La compression des organes voisins

Lorsqu’un kyste devient très gros, il peut comprimer les organes voisins, entraînant une constipation (compression des intestins) et une envie fréquente d’uriner (compression de la vessie).

L’infection du kyste ovarien

Une infection peut survenir à la suite d’une rupture du kyste ou à la suite d’une ponction de celui-ci, nécessitant un traitement antibiotique et une intervention chirurgicale.

Le traitement des kystes ovariens

Les traitements dans le cas d’un kyste ovarien fonctionnel

S’il s'agit d’un kyste fonctionnel, aucun traitement ne sera nécessaire car le kyste est supposé disparaître spontanément. Une surveillance par échographie sera effectuée pour s’assurer que le kyste de l’ovaire a bien disparu. Dans le cas contraire, si le kyste persiste au-delà de trois mois, une ablation pourra être envisagée.

Les traitements dans le cas d’un kyste ovarien organique

Si un kyste organique est décelé, il doit être traité pour éviter tout risque de complications. Le traitement consiste en l’ablation chirurgicale du kyste (kystectomie ovarienne) ou de l’ovaire (ovariectomie). Celle-ci est réalisée par coelioscopie : après avoir effectué une petite incision sur l’abdomen, le chirurgien introduit un instrument pour retirer le kyste tout en suivant l'opération sur un écran vidéo. 

Si le kyste est trop important pour être retiré par coelioscopie, ou en présence d’une tumeur cancéreuse, une ablation de l’ovaire sera pratiquée (ovariectomie) par laparotomie, c’est-à-dire en pratiquant une incision plus large sur l'abdomen. 

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