Tout savoir sur la contraception naturelle

par Soraya

De plus en plus prisée, la contraception naturelle est une alternative aux moyens de contraception conventionnels. Adoptée par une 1 femme sur 10, cette méthode consiste à réaliser un suivi rigoureux de son cycle menstruel, afin de limiter les risques de grossesses non désirées. 

Qu’est-ce que la contraception naturelle ?

Il existe différentes méthodes de contraception naturelle basées sur des moyens d’observation du cycle. Pour être efficace, la contraception naturelle nécessite de très bien connaître son corps

L’objectif est de mettre en place une contraception en toute autonomie, grâce à une très bonne connaissance de son corps et de son cycle. Beaucoup de femmes optent pour cette méthode afin d’éviter les effets secondaires liés aux contraceptifs hormonaux (pilule contraceptive, stérilet hormonal, patch contraceptif, implant…) ou à la pose d’un stérilet au cuivre.

La contraception naturelle : avantages et inconvénients

Les avantages de la contraception naturelle

Les méthodes de contraception naturelle ont l’avantage d’être accessibles à toutes, sans consultation médicale, et sans effets secondaires.  

Cette technique permet également à la femme d’être très attentive aux fluctuations de son cycle et de déceler plus facilement d’éventuels désagréments pouvant apparaître au niveau gynécologique ou endocrinien. 

Les inconvénients de la contraception naturelle

En revanche, certaines techniques de contraception naturelle (comme la méthode Ogino ou la méthode du retrait) ne sont pas suffisamment efficaces pour être conseillées par le corps médical.

Les méthodes de contraception naturelle peuvent également représenter une charge mentale et une contrainte pour les femmes et générer un manque de spontanéité dans la vie du couple. 

En outre, les méthodes de contraception naturelle ne permettent pas de se protéger contre les IST (infections sexuellement transmissibles) et leur efficacité contraceptive varie selon la rigueur du suivi.

Pour maximiser l’efficacité de cette méthode, certaines femmes font le choix de l’associer à une autre forme de contraception (préservatifs féminins ou préservatifs masculins, diaphragme, gel spermicide…).

Quelles sont les différentes méthodes de contraception naturelle ?

La plupart des méthodes dites naturelles se basent sur l'observation et le suivi du cycle menstruel, en suivant de près le calendrier et les signes physiologiques d’ovulation, afin de déduire le stade de sa fertilité au jour le jour (une certitude d’infertilité préovulatoire, post-ovulatoire, une certitude de fertilité faible ou forte).

Grâce à ces différentes données, le couple peut choisir d’éviter les relations sexuelles pendant les jours “à risque”, ou d’avoir des rapports sexuels protégés pendant ces périodes, à l’aide de moyens contraceptifs « barrière », comme le préservatif.

Voici les principales méthodes d’observation du cycle pour une contraception naturelle : 

La méthode symptothermique

Cette méthode de contraception naturelle aide les femmes à mesurer et à suivre leur fertilité au quotidien, afin de connaître les jours d’ovulation et les jours d’infertilité. Elle repose sur l’observation de plusieurs facteurs :

Utilisée sans erreur et de manière constante, la méthode symptothermique a une efficacité théorique de 99,6 % et une efficacité pratique qui varie de 93,5 % à 98,5 % selon les études menées. Il existe plusieurs protocoles différents pour la mettre en place : la méthode du Pr Rotzer, la méthode Sensiplan (PNF), la méthode des Indices Combinés, la méthode Cyclamen / MAO  ou la méthode Serena.

Les méthodes “FertilityCare” et Billings

Ces deux méthodes reposent quant à elles sur l'observation des pertes vaginales (glaires et saignements). Elle permet de déceler les différentes phases du cycle féminin en étudiant la production de glaires cervicales, indicatrices de fertilité. 

L’efficacité des méthodes d’observation des glaires cervicales varie de 76 % à 98 %, selon les cas. La méthode “FertilityCare” préconise une observation plus poussée et plus documentée que la méthode Billings, avec notamment l’aide d’un tableau de suivi à domicile, mais le fonctionnement des deux méthodes est similaire. 

La méthode Marquette

La méthode Marquette se base sur l’observation de plusieurs critères physiologiques et hormonaux pour déterminer les jours de fertilité : 

  • les glaires cervicales,
  • la température corporelle,
  • les taux d’hormones dans les urines, à l’aide d’un moniteur électronique. 

Cette méthode, peu pratiquée en France, rencontre pourtant un taux d’efficacité théorique de 98,4 % et une efficacité réelle de 98 %.

La méthode Ogino 

La méthode Ogino consiste à éviter les rapports non protégés 5 jours avant et jusqu’à 2 jours après l’ovulation. C’est une méthode dite « du calendrier », puisqu’elle se base uniquement sur des statistiques récoltées sur les précédents cycles d’ovulation, durant une durée d’au moins un an. 

Durant cette période, l’utilisation de formes de contraception hormonale est impossible, car elles viendraient perturber le cycle observé. 

La Méthode des Jours Fixes (MJF) reprend le même concept. Ce sont des méthodes peu conseillées car fiables à seulement 72 %, lorsqu’elles sont bien appliquées.

La méthode “MAMA” : Méthode de l'Allaitement Maternel et de l'Aménorrhée

La méthode “MAMA” (Méthode de l'Allaitement Maternel et de l'Aménorrhée), fut préconisée par l’OMS et l’UNICEF dès 1995 pour aider les femmes à espacer les grossesses. Selon cette méthode, les femmes en post-partum peuvent tirer parti de leur infertilité lactationnelle. Cette dernière peut durer environ 6 mois, à condition d'allaiter fréquemment, à la demande, et de ne pas être en retour de couches (c’est-à-dire de ne pas avoir eu les premières règles après l’accouchement). Cette contraception est efficace de 98 % à 99 %, mais est limitée dans le temps.

Pour plus de renseignements sur les méthodes de contraception naturelle, n’hésitez pas à vous tourner vers un professionnel de la santé (sage-femme, médecin généraliste, gynécologue).

La méthode du retrait

La méthode du retrait (ou du coït interrompu) consiste à interrompre le rapport sexuel, juste avant l'éjaculation du partenaire, pour éviter ainsi la fécondation. C’est une méthode peu recommandée car trop aléatoire. Avec une utilisation parfaite, elle a un taux de réussite théorique de 96 %, mais ce chiffre baisse à 73 % dans la pratique. 

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