Gel spermicide : le guide complet

par Soraya

Avez-vous déjà entendu parler du gel spermicide ? Peu connu, ce gel contraceptif s’utilise le plus souvent en complément d’une protection « barrière ». Zoom sur son taux d’efficacité, ses avantages et inconvénients, son prix et ses modes d’application.

Le gel spermicide, qu’est-ce que c’est ?

Le gel spermicide est un moyen de contraception sans hormones, qui neutralise les spermatozoïdes, une fois en contact avec les parois du vagin. S’il est utilisé correctement, ce type de contraceptif est, en théorie, efficace à 82 %. Dans la pratique, son efficacité est plutôt de l’ordre des 71 %.

Compte tenu de son faible taux d’efficacité, il est fortement recommandé de ne pas se reposer sur le spermicide comme moyen unique de contraception. Il est préférable de l’utiliser en complément d’une protection barrière, comme un préservatif ou un diaphragme contraceptif

En outre, le gel contraceptif aide à prévenir les risques de grossesses non désirées mais ne protège pas contre les IST (infections sexuellement transmissibles). Seuls le préservatif féminin et le préservatif masculin sont efficaces pour cela.

La composition du spermicide est généralement chimique, mais il existe aussi des gels spermicides à composition naturelle.

→ À savoir : attention à ne pas confondre le gel spermicide avec le gel lubrifiant, qui consiste quant à lui à apporter une meilleure lubrification lors des rapports sexuels.

Comment utiliser du gel spermicide ?

Pour maximiser l’efficacité du gel spermicide, ce dernier doit être utilisé de la bonne façon.  

Le gel spermicide doit être appliqué quelques minutes avant le rapport sexuel, dans le canal vaginal. À l’aide du doigt, il faut s’assurer que le produit recouvre correctement le col de l’utérus. Il devra être laissé en place pendant au moins 8 heures après le rapport. 

Pendant ce délai, les douches et les bains sont déconseillés. Une toilette intime est possible mais elle doit se faire à l’eau claire, car certains savons interagissent avec le principe actif du spermicide. Pour être sûre de l’utiliser correctement, pensez à lire attentivement la notice du produit.

Avantages et inconvénients du spermicide

Lubrifiant et sans hormones

Le gel spermicide est une alternative intéressante pour les femmes qui sont sensibles aux effets secondaires des contraceptifs hormonaux.  

Le produit a aussi un effet lubrifiant, il n’est donc pas nécessaire d’ajouter une lubrification supplémentaire lors du rapport sexuel.

Disponible en vente libre, il est possible de l’acheter sans ordonnance chez le pharmacien. Notez aussi qu’il n’y a pas de contre-indications quant à l’utilisation de ce produit durant l’allaitement.

Peu fiable, irritant et de nombreuses contre-indications

En revanche, si elle est utilisée seule, cette contraception est l’une des moins fiables qui existent. Il est donc fortement conseillé de l’utiliser avec une autre méthode contraceptive (stérilet au cuivre, DIU hormonal, préservatifs externes, anneau vaginal, ou d'une contraception par cape cervicale…).

De plus, son mode d’application n’est pas très pratique, car le gel peut couler et tacher, et il est nécessaire de le garder plusieurs heures après le rapport sexuel, ce qui peut s’avérer inconfortable.

Par ailleurs, les gels spermicides peuvent agresser la muqueuse vaginale et donc favoriser l'apparition de mycoses vaginales.

L’utilisation de spermicides est également contre-indiquée pour les femmes souffrant de cystites ou d’infections urinaires récidivantes

Exit également si vous souffrez d'infections vaginales, de plaies internes ou si vous êtes sous traitement antibiotique par voie vaginale. 

Gel spermicide naturel ou chimique : que choisir ?

Le gel spermicide chimique est à base de chlorure de Benzalkonium ou de chlorure de Miristalkonium. Il peut provoquer des allergies ou irritations vaginales chez certaines femmes. Son utilisation prolongée n’est pas conseillée.

Le gel spermicide existe également sous une forme naturelle, à base d’acide lactique et de cellulose. Il est préconisé en cas d’allergies ou de sensibilités aux produits chimiques.

Prix et remboursement du gel spermicide

Il faut compter en moyenne 7 à 20 euros pour six doses de gel spermicide. Ce produit contraceptif n’est pas remboursé par l’Assurance maladie.

Les autres formes de spermicides 

Outre le gel, il existe d’autres formes de spermicides. Leurs taux d’efficacité sont identiques à ceux du gel spermicide.  

Voici les différents types de spermicides disponibles sur le marché : 

  • La crème spermicide

Les crèmes spermicides ont le même mode d’application et la même durée d’action que les gels. En revanche, elles sont moins chères, puisqu’il faut compter environ 11 € pour 6 doses.

  • Les ovules spermicides 

Plus pratiques à utiliser que le gel ou la crème, les ovules spermicides doivent être insérés dans le vagin environ 10 à 15 minutes avant un rapport sexuel. Leur efficacité dure d’une heure à 4 heures maximum. Une dose d’ovule spermicide coûte en moyenne 1 €.

  • L’éponge spermicide 

L’éponge spermicide est une éponge souple et jetable en mousse de polyuréthane, imprégnée de spermicide. Elle doit être insérée dans le vagin au moins 15 minutes avant le rapport sexuel et être laissée en place au minimum 6 heures, et au maximum 30 heures. Cette forme de contraception coûte 10 € à l’unité (l’éponge est à usage unique). Attention à ne pas dépasser les délais recommandés sur la notice d’utilisation pour ne pas être à risque de Syndrome du Choc Toxique (SCT).

  • Le tampon spermicide 

Le tampon spermicide offre une protection instantanée et jusqu’à 24 heures après son application. Il peut être retiré 2 heures après le dernier rapport. Sa méthode d’application est semblable à celle des tampons hygiéniques. Il faut compter environ 12 € pour une boîte de 6 tampons.

Ces différents moyens contraceptifs ne sont pas remboursés par l’Assurance maladie, mais sont disponibles sans prescription. 

Pour plus de renseignements sur les spermicides et pour vous faire conseiller dans le choix de votre contraception, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin, gynécologue ou sage-femme.

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