Tout savoir sur la symptothermie
Par volonté de tomber enceinte ou au contraire d’éviter une grossesse, de plus en plus de femmes se tournent vers la symptothermie, un moyen de gérer naturellement sa fertilité. Comment fonctionne cette méthode ? A qui s’adresse-t-elle? Est-elle vraiment fiable ? On vous explique tout sur la symptothermie et on vous donne des conseils pour la mettre en pratique.
C’est quoi la symptothermie?
La symptothermie est une méthode de gestion naturelle de la fertilité qui consiste à déterminer avec précision les périodes du cycle menstruel pendant lesquelles nous sommes fertiles et infertiles. Pour cela, on doit contrôler :
- notre température corporelle
- la consistance de notre glaire cervicale, cette substance visqueuse produite par le col de l’utérus.
A qui s’adresse cette méthode ?
Si vous voulez tomber enceinte
La symptothermie s’adresse à toutes les femmes qui souhaitent mieux comprendre leur corps et avoir le contrôle de leur fertilité. Elle peut être utilisée afin de maximiser les chances d’obtenir une grossesse car elle permet de déterminer avec précision la fenêtre de fertilité et donc de savoir à quel moment il est préférable d’avoir des rapports sexuels pour concevoir.
Si vous voulez une contraception naturelle
Au contraire, la symptothermie est aussi un moyen de contraception naturel. En sachant exactement à quel moment vous risquez de tomber enceinte, vous pouvez adapter votre comportement en utilisant par exemple des préservatifs pendant votre période de fertilité ou en pratiquant l’abstinence durant ces quelques jours. La méthode symptothermique est particulièrement adaptée aux femmes qui ne peuvent ou ne veulent pas prendre une contraception hormonale comme la pilule, ou qui ne supportent pas le Diu, dispositif intra-utérin (stérilet).
En pratique, comment ça fonctionne la symptothermie ?
Sous réserve d’être rigoureuse, la symptothermie est une méthode simple à mettre en œuvre. Elle consiste à :
1 - Suivre sa température corporelle
Quand on se lance dans la méthode symptothermique, la première chose à faire est de réaliser sa courbe de température. Pour cela, il faut prendre sa température avec un thermomètre chaque matin au réveil en commençant au premier jour des règles.
Vous devrez ensuite reporter les chiffres obtenus sur du papier millimétré ou une feuille spécifique, que vous pourrez trouver facilement sur Internet en tapant « courbe de température vierge » dans votre moteur de recherche.
En observant les résultats, vous devriez remarquer que :
- Pendant la première période de votre cycle, votre température est au plus bas. Elle se situe souvent en dessous des 37°C. C’est la conséquence d’un taux d’hormones oestrogènes élevé.
- Durant la seconde partie de votre cycle menstruel, votre température est légèrement plus élevée. Elle augmente généralement de 0,3 à 0,5°C et dépasse les 37°C car la progestérone prend le pas sur les oestrogènes.
Cette courbe de température peut vous permettre de déterminer le moment de votre ovulation qui correspond au dernier jour de basse température. Lorsque votre température remonte, c’est que l’ovulation est terminée. Si vous souhaitez tomber enceinte, il est recommandé d’avoir des rapports sexuels le jour de votre ovulation mais aussi 2 à 3 jours avant et après.
2 – Observer sa glaire cervicale
En période d’ovulation, c’est-à-dire lorsque l’on est fertile, notre glaire cervicale change d’aspect. Elle cesse d’être grumeleuse et blanchâtre pour devenir filante et transparente. Afin d’avoir la confirmation que vous êtes en phase fertile, il est important de bien contrôler l'aspect de vos sécrétions. Pour cela, prélevez un peu de glaire dans votre vagin avec vos doigts propres puis vérifiez son élasticité en l’étirant.
Si vous observez :
- un amas pâteux, collant, blanchâtre et peu élastique, c’est que vous n’êtes pas fertile.
- une glaire transparente très élastique qui a la consistance et l’aspect d’ un blanc d’oeuf cru, vous êtes fertile.
La symptothermie est-elle une méthode fiable ?
D’après un rapport de la Haute Autorité de Santé comparant l’efficacité des différents moyens de contraception en France, la méthode naturelle présenterait un taux de grossesse atteignant les 8 % , contre 1,1 % pour le stérilet au cuivre et 2,4% pour la pilule. Cette étude, qui fait office de référence en France, ne reflète toutefois pas la réalité car la HAS ne fait pas la distinction entre la symptothermie et d’autres techniques naturelles moins fiables comme la méthode du calendrier, la méthode des températures ou la méthode du retrait.
Une étude allemande réalisée sur 20 ans, s’est focalisée uniquement sur la méthode symptothermique et les résultats sont bien différents. Les chercheurs ont estimé le taux de grossesse non désirée à 1,8 % et même 0,4 % en cas d’abstinence stricte pendant la période fertile. Les travaux menés par l’OMS corroborent les résultats de cette étude allemande.
Bien utilisée, la symptothermie apparaît donc comme un moyen de contraception ayant un très bon taux d’efficacité, et par extension un outil efficace pour les femmes qui au contraire cherchent à procréer en connaissant leur fenêtre de fertilité.
Néanmoins, l’avis d’un gynécologue ou de votre médecin peut être plus que bienvenu avant de commencer à utiliser cette méthode de contraception naturelle.
Nos conseils pour débuter la symptothermie
Si vous décidez de vous lancer dans la symptothermie, il est important de bien suivre ces recommandations :
- Equipez-vous d’un thermomètre à double décimale, c’est-à-dire affichant deux chiffres après la virgule (36, 78 par exemple). Cela vous permettra d’être le plus précise possible lorsque vous réaliserez votre courbe de température.
- Soyez régulière dans la prise de votre température. Pour ne pas fausser les résultats, il est important de prendre votre température tous les jours à heure fixe (comme on est sympa on vous accorde une petite tolérance de 30 minutes).
- Toujours combiner prise de température et observation de la glaire cervicale. Ces informations prises séparément ne sont pas suffisantes car certains paramètres peuvent être biaisés. Un rhume peut par exemple faire augmenter votre température corporelle et une infection gynécologique peut modifier l’aspect de votre glaire cervicale. Pour plus de fiabilité, il faut toujours croiser les données.
- Si vous utilisez la symptothermie pour éviter une grossesse et que vous ne souhaitez pas vous abstenir d’avoir des rapports sexuels durant votre période fertile, prévoyez un moyen de contraception tel que le préservatif féminin ou masculin, la cape cervicale de contraception ou le diaphragme.
- Méfiez-vous des applications digitales. Clue, Simple tracker, My period tracker, elles sont pratiques pour réaliser votre courbe de température ou votre suivi menstruel mais ne sont pas toujours fiables pour déterminer votre date d’ovulation. Parfois un cycle ça bouge, ça se décale sans prévenir, et ça votre application ne peut pas l’anticiper !
- Faites-vous accompagner par un professionnel de santé. Votre gynécologue ou votre sage-femme est peut-être formé à la symptothermie, n’hésitez pas à lui demander des conseils.
Les avantages de la symptothermie
- Pas d’effets indésirables sur la santé au contraire d’autres méthodes contraceptives, le stérilet hormonal, comme la pilule contraceptive, l’implant, qui peuvent causer chez certaines femmes des effets secondaires de type thrombose, prise de poids, acné hormonale, règles abondantes, sécheresse vaginale, infections génitales, saignements et spotting…
- Pas de contre-indications. La symptothermie est une méthode qui convient à toutes les femmes qui souhaitent une contraception naturelle ou une meilleure maîtrise de leur fertilité dans le but d’être enceinte.
- Aucune conséquence sur la libido.
- Méthode totalement gratuite qui ne nécessite pas de prescription médicale.
Les inconvénients de la symptothermie
On présente souvent la symptothermie comme la méthode de la liberté, celle qui vous permet de vous libérer des hormones. C’est vrai... mais en contrepartie il faut être hyper rigoureuse et organisée, surtout si vous débutez.
La symptothermie demande des relevés et des observations quotidiennes à heure fixe, ce qui peut impliquer des sacrifices peu réjouissants comme devoir mettre un réveil à 7h le week-end pour prendre sa température. La symptothermie s’adresse donc à des femmes vraiment motivées et dont le mode de vie peut se plier à ces contraintes.
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