Tout savoir sur la cyprine
La cyprine est une sécrétion vaginale produite par la femme lorsqu'elle est en état d'excitation. Elle est essentielle pour le confort sexuel mais sa production peut parfois être perturbée. D’où vient cette substance ? Quel est son rôle ? Quels symptômes en cas de déficit ?
C’est quoi la cyprine ?
La cyprine est une sécrétion vaginale produite par les glandes de Bartholin qui sont situées à l'intérieur de la vulve, de chaque côté de l’entrée du vagin. Liquide et transparente, elle a pour rôle de lubrifier l’entrée et les parois du vagin afin de faciliter la pénétration lors d’un rapport sexuel.
Elle est secrétée seulement lorsque la femme est en état d’excitation sexuelle, généralement en réponse à une stimulation du gland du clitoris, c’est-à-dire sa partie externe, par des caresses ou un cunnilingus par exemple. La production de cyprine peut aussi être déclenchée sous l’effet d’une excitation purement psychique lorsque que l’on fantasme, regarde un film porno ou lit un livre érotique.
Etymologie
Le terme “cyprine” vient du latin :
- “cypris” surnom de la déesse Vénus à Chypre
- lui-même dérivé de “cyprinus” qui veut dire “en cuivre”
Quelle est la composition de la cyprine ?
Ce liquide de lubrification vaginal est essentiellement composé d’eau mais aussi d’urée et de différents acides (acétiques et lactiques). Il contient aussi des bonnes bactéries qui contribuent à l’équilibre de la flore vaginale. La cyprine à un PH légèrement acide qui respecte celui du vagin.
Ne pas confondre la cyprine et les autres sécrétions vaginales
Différentes substances sont produites au niveau génital par le corps féminin. Ainsi, il est important de distinguer la cyprine de :
- La glaire cervicale, les leucorrhées
Plus connues sous le nom de pertes vaginales ou pertes blanches, ces sécrétions sont produites quotidiennement par le vagin et le col de l'utérus. En fonction du moment de notre cycle menstruel, leur texture et leur couleur peuvent évoluer. Après les règles, ces pertes ont tendance à être blanches et pâteuses alors qu’elles sont transparentes et filantes pendant l’ovulation.
En plus d’humidifier la paroi du vagin et d’éviter l’assèchement des muqueuses, elles parviennent à capter les saletés et les cellules mortes présentes dans le vagin afin de les évacuer vers l’extérieur. Voilà d’où viennent les traces qui ornent le fond de nos culottes !
- L’éjaculat ou le liquide éjaculatoire féminin
Il s’agit d’un liquide laiteux produit par les glandes de Skène, qui se situent entre le vagin et l’urètre. Au moment de l’orgasme, il peut être expulsé en petite quantité par l’urètre. Toutes les femmes n’étant pas dotées de ces glandes, cette forme d’éjaculation féminine n’est pas possible pour toutes. Il ne faut pas la confondre avec les émissions fontaines.
- Les émissions fontaine ou squirt
Il s’agit d’un liquide produit au niveau de la vessie que l’on appelle aussi squirt. Il contient les mêmes composants que l’urine (urée, créatinine, acide urique..) sauf qu’il est transparent et inodore. Il peut être évacué en grande quantité pendant la masturbation et le rapport sexuel, généralement lors de la stimulation de la partie interne du vagin, le fameux « point G ». Au contraire de l’éjaculation par les glandes de Skene, toute femme peut être “fontaine” puisque rien ne la caractérise anatomiquement.
La sécheresse vaginale
Certaines femmes ne produisent pas de cyprine ou en quantité insuffisante. Elles présentent alors une sécheresse vaginale ce qui peut avoir un impact très négatif sur leur vie sexuelle.
Causes
Cette absence de lubrification peut s’expliquer par :
- Un manque d’excitation sexuelle
- La préménopause ou la ménopause. Avec l’âge, le volume des glandes de Bartholin a tendance diminuer, ce qui entraîne une sécheresse vaginale. D’après cette étude publiée en 2015, ce symptôme concernerait près de 40% des femmes ménopausées.
- La prise d’une contraception hormonale comme la pilule
- Le stress
- La consommation de certains médicaments
- La grossesse ou le post-partum
Traitements
Afin de soulager les symptômes de cette sécheresse vaginale qui entraîne un inconfort mais aussi souvent des dyspareunies, c’est-à-dire des douleurs lors des relations sexuelles, il est recommandé de :
- Consulter son médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme afin de déterminer les causes de la sécheresse vaginale. Parfois un changement de contraception ou l’ajustement d’un traitement médical peut suffire à rétablir la production de cyprine.
- Utiliser un gel intime quotidiennement afin d’hydrater les muqueuses de votre vagin et de soulager les sensations de tiraillement. Afin de limiter les risques d’allergies, privilégiez une composition naturelle, sans produits chimiques irritants.
- Pour votre hygiène intime, il est préférable de se laver la vulve avec un soin lavant doux au PH légèrement acide afin de respecter la flore vaginale.
- Eviter les douches vaginales. La toilette intime doit se faire tout en douceur, non pas avec une poire de lavement intime.
- Utiliser un gel lubrifiant lors des rapports sexuels afin de limiter les frottements et d’éviter les douleurs notamment lors de la pénétration. Si vous utilisez des préservatifs, ce gel doit être formulé à base d’eau.
L’excès de cyprine
Alors que de nombreuses femmes ne produisent pas assez de cyprine, pour d’autres c’est l’inverse ! Sous l’effet de l'excitation, elles se mettent à fabriquer énormément de ce lubrifiant naturel. Elles ont la sensation de « couler » et d’avoir le vagin inondé. Cette production excessive peut diminuer considérablement les sensations lors des rapports sexuels.
Elle est le plus souvent causée par un dérèglement hormonal comme :
- Un excès d’oestrogènes ou de prolactine, cette hormone qui déclenche la production de la lactation.
- Une maladie de la thyroïde
S’il n’existe pas de traitement direct de l’hyper production de cyprine, il est en revanche possible de déterminer les causes du dysfonctionnement hormonal et de le traiter.
Pertes anormales et allergie à la cyprine
La cyprine se mêle généralement aux pertes vaginales, difficile donc de l’observer de façon isolée. De manière générale, il faut s’inquiéter lorsque vos sécrétions changent de couleur et deviennent odorantes. Il peut alors s’agir d’une infection vaginale, comme une vaginose bactérienne ou une mycose ( ou candidose).
Des pertes vaginales jaunes, vertes ou marron peuvent aussi être le signe d’une infection sexuellement transmissible comme la chlamydia ou la gonorrhée.
Ces sécrétions anormales peuvent s’accompagner de prurit vulvaire, c’est-à-dire d’une irritation de la partie externe des organes génitaux féminins. Concrètement, ça démange au niveau des petites lèvres, des grandes lèvres ou du clitoris.
Dans de rares cas, on note aussi des allergies à la cyprine même si elles sont moins fréquentes que celles au sperme. Elles se déclarent en général quelques minutes après le rapport sexuel chez le ou la partenaire. Les symptômes sont des démangeaisons, des rougeurs ou des brûlures au niveau des zones ayant été en contact avec la cyprine comme les mains, le pénis ou la vulve.