Prendre soin de son vagin et de sa vulve

October 7, 2020 par Nikita

Parmi les parties les plus sensibles de notre anatomie, il y a la vulve et le vagin. Elles peuvent facilement être sujettes aux irritations, aux infections vaginales ou aux allergies, c’est pourquoi il est important d’en prendre soin. Voici tous nos conseils pour adopter les bons réflexes afin de préserver votre vulve et votre vagin. 

Prendre soin de sa vulve

La vulve, un nettoyage en douceur

La vulve se compose du clitoris, des grandes et des petites lèvres. Il s’agit d’une zone sensible et fragile où la peau est relativement fine. Afin de la protéger des agressions, il est utile de prendre quelques précautions afin de la nettoyer en douceur. La plupart des savons et des gels douche vendus dans le commerce ont une composition et un PH trop agressif pour la vulve. En effet, la vulve, comme la plupart des muqueuses, dispose d'un pH autour de 8, alors que les savons et gel douche généralement vendus en grande surface disposent d'un pH supérieur à 9 (soit très basique). C’est pourquoi il est préférable d’opter pour un gel intime au PH neutre physiologique ou légèrement acide pour respecter celui de notre vagin. Choisissez de préférence des produits de toilette intime sans parfum ni substance allergène. Oubliez également les gants de toilette et préférez laver à la main. Non seulement le gant de toilette est un nid à microbes mais en plus ses frottements peuvent causer des irritations notamment au niveau du clitoris et des petits lèvres. Vous pouvez ensuite rincer à l'eau claire et bien vous essuyer pour éviter toute humidité. 

Pensez à uriner après chaque rapport sexuel

Votre vulve est aussi composée du méat urinaire, c'est la sortie de l'urêtre qui relie votre vulve à la vessie. Pendant les relations sexuelles, il peut arriver que des bactéries provenant de l'anus et de l'appareil digestif (comme la fameuse E. Coli) se retrouvent dans cet urêtre qui est généralement stérile. Ceci peut entraîner une infection urinaire chez la femme, car l'urêtre est particulièrement court et permet aux bactéries de remonter jusqu'à la vessie (et parfois jusqu'aux reins dans le cadre d'une pyélonéphrite). La miction post-coït permet d'évacuer ces bactéries avant qu'elles n'aient le temps de coloniser l'urêtre. 

En effet, si vous avez une cystite, impossible d'avoir accès aux antibiotiques sans prescription chez le pharmacien. Et une fois que vous aurez pris le traitement antibiotiques, il y a de grandes chances que votre flore vaginale soit détruite et que vous ayez une mycose en suivant. Sympathique.

Prendre soin de votre flore vaginale et de votre vagin

Le vagin, un organe autonettoyant

La nature est tellement bien faite qu’elle a donné à notre vagin la capacité de s’autonettoyer.  Grâce à leur consistance visqueuse, les pertes vaginales réussissent à piéger les saletés pour les évacuer vers l’extérieur du vagin sous la forme de pertes blanches. Les lactobacilles qui sont les bactéries qui composent en majorité la flore vaginale jouent un rôle de protection du vagin contre les infections gynécologiques. En produisant de l’acide lactique, les lactobacilles rendent notre vagin légèrement acide. Cela empêche les germes de se développer. On a donc moins de risque de développer des infections comme des mycoses vulvo-vaginales ou des vaginoses bactériennes. Afin de préserver ces capacités incroyables, il est impératif de ne pas nettoyer l’intérieur de votre vagin. 

Oubliez les douches vaginales

Dites adieu aux douches vaginales qui aboutiront au déséquilibre de la flore vaginale et certainement à des infections gynécologique comme la vaginite. Cette pratique qui consiste à laver l’intérieur du vagin avec une poire de lavement vaginal ou un jet d’eau est inutile et dangereuse. Cela revient à passer un coup de karcher sur nos parois vaginales. On décape tout y compris la flore vaginale et des lactobacilles. On s’expose alors à un risque d’infection gynécologique à cause de bactéries pathogènes (vaginose) ou de champignons (candidose).

Consultez un professionnel en cas de pertes anormales

Si vos sécrétions vaginales présentent les signaux d'alerte suivants, alors n'hésitez pas à vous rendre chez votre gynécologue ou chez votre médecin traitant qui vous prescrira un prélèvement vaginal pour réaliser une analyse de vos pertes : 

Optez pour une cure de probiotiques

Si vous avez régulièrement des démangeaisons, des irritations ou des mycoses, il peut être intéressant d’opter pour une cure de probiotiques. Il s’agit en fait de comprimés ou d'ovules vaginaux contenant des lactobacilles, ces bonnes bactéries qui protègent notre vagin. En augmentant le taux de lactobacilles dans notre organisme, on rééquilibre la flore vaginale et on limite les risques d’infection. Certains comprimés se prennent par voie orale tandis que d’autres doivent être insérés directement dans le vagin. Il est recommandé de faire une cure de probiotiques lorsque l’on suit un traitement antibiotique car ces médicaments ont tendance à attaquer et à détruire la flore vaginale. 

Prendre soin de son vagin grâce aux crèmes intimes

D’après une étude commandée par le laboratoire Pfizer, près de 40 % des femmes souffriraient d’inconfort et de sécheresse vaginale. Pour pallier à ce problème, il existe des crèmes et des gels intimes formulés spécialement dans le but d’hydrater les parois vaginales et les muqueuses. Ces produits améliorent considérablement la lubrification vaginale et limitent les sensations de tiraillements et de sécheresse. Ceci vous permettra, entre autres, de vivre une sexualité épanouie et d'éviter de ressentir des douleurs pendant vos rapports sexuels

Levez le pied sur l’épilation et le rasage

Les poils pubiens ne sont pas là par hasard, ils ont une fonction de barrière de protection contre les infections. Sans poil, vous êtes plus exposée et vous avez plus de chance de développer des mycoses ou des vaginoses par exemple. Si vous ne vous sentez pas prête à garder vos poils, essayez tout de même d’espacer les rasages et les séances d’épilation afin de laisser la peau se reposer et, si possible, oubliez l’épilation intégrale.

Jetez à la poubelle votre déodorant intime

Investir dans ce genre de spray est probablement la pire idée que vous ayez eu depuis longtemps. Non seulement ces déodorants intimes sont inutiles :  une vulve en bonne santé ne sent pas mauvais ! Mais en plus ils sont dangereux pour la santé. Blindés d’alcool et de parfums, ils peuvent déclencher de violentes allergies et brûler les muqueuses. Si vous êtes complexée par votre odeur vaginale, peut-être s’agit-il d’un dysfonctionnement de votre flore. N’hésitez pas à en parler avec votre médecin. 

Choisir des vêtements et sous-vêtements adaptés

Des vêtements trop serrés comme des jeans slim ou des strings peuvent occasionner des frottements très désagréables susceptibles d’irriter la vulve et d’abîmer les muqueuses. De même, certaines matières  synthétiques comme le lycra, le polyester ou l’élasthanne sont à éviter. Elles ont tendance à étouffer la vulve ce qui favorise la macération et la prolifération des mycoses. Mieux vaut opter pour des sous-vêtements en coton, plus respirants, afin de limiter le risque d’infection et d’irritation. 

Choisissez les bonnes protections hygiéniques

Que vous soyez plutôt tampons, serviettes ou cup, il est important de choisir des protections hygiéniques adaptées pour protéger votre vulve et votre vagin durant vos règles. Afin d’éviter les risques d’allergies et d’infections, mieux vaut privilégier des produits sans parfum et non blanchis au chlore. Il est également très important de changer régulièrement de protection. Dans l’idéal, on ne garde pas une serviette hygiénique ou un tampon plus de 4 heures pour éviter le syndrome du choc toxique

Ce choix important pour votre santé menstruelle s'accompagne, bien évidemment du respect des mesures d'hygiène intime et menstruelle.

Consultez régulièrement votre gynécologue

Pour prendre soin de votre vagin et de votre vulve, des professionnels de santé sont là pour vous suivre. Il est important de faire un frottis, un toucher vaginal et une mammographie lorsque le gynécologue vous le conseillera. 

De même, si vous avez eu des relations sexuelles non protégées votre médecin traitant peut vous prescrire des tests de dépistage des Infections Sexuellement Transmissibles. Le safe sex est aussi une des bases pour respecter la bonne santé de votre zone intime : vagin, vulve mais aussi votre utérus et vos ovaires car certaines MST peuvent remonter jusqu'à ces organes, laissant parfois de graves séquelles. 

Ces professionnels de santé sont aussi amenés à vous conseiller sur le choix de votre contraception en fonction de vos besoins et de vos antécédents familiaux.

Photo by Tyler Nix on Unsplash