La puberté précoce chez la petite fille

October 22, 2020 par Nikita

La puberté marque le passage de l’enfance vers l’âge adulte. Chez la petite-fille, l’âge de la puberté est aux alentours de 11 ans. Elle se manifeste alors par de nombreux changements physiques. Faisons le point sur ce trouble hormonal de plus en plus répandu.

Qu’est-ce que la puberté précoce ? 

La puberté est un phénomène naturel qui touche généralement les petites filles entre 11 et 13 ans. Leur corps se met alors à produire des hormones sexuelles ce qui génère un certain nombre de modifications corporelles comme :

  • Une augmentation du poids et de la taille
  • Un développement du volume mammaire
  • Une modification de la forme de la vulve
  • L’apparition des pertes blanches puis des premières règles
  • Le développement de la pilosité pubienne
  • Des modifications morphologiques comme un élargissement du bassin, un arrondissement des hanches et des fesses.

Dans des cas extrêmes, il arrive que toutes ces manifestations surviennent bien plus tôt, parfois dès l’âge de 5 ans. La puberté précoce est alors établie. Plus précisément, elle intervient si les caractères sexuels secondaires apparaissent avant l’âge de 8 ans pour les filles.

Quelles sont les causes de la puberté précoce chez la petite fille ?

Un dérèglement neurologique et hormonal 

La puberté est déclenchée par l’hypophyse, une glande située à la base de notre cerveau. C’est elle qui donne l’ordre de mettre en marche la production des hormones sexuelles. Dans le cas de la puberté précoce, il y a défaillance et le signal est envoyé trop tôt par l’hypophyse. Parfois le dysfonctionnement a lieu directement au niveau des ovaires qui se mettent à produire des hormones sexuelles sans activation de l’hypophyse. 

La conséquence de certaines maladies

La plupart du temps, la puberté précoce est la conséquence de certaines pathologies notamment  neurologiques ou cérébrales comme :

  • Les tumeurs cérébrales ( bénignes ou malignes)
  • Les malformations du cerveau
  • Certaines maladies neurologiques comme la neurofibromatose

Dans certains cas plus rares, il peut s’agir d’un problème directement localisé au niveau des organes sexuels comme par exemple une tumeur ou un kyste des ovaires, ce qui active la production d’oestrogènes. 

Puberté précoce et obésité

Plusieurs études internationales tendent à  démontrer le lien entre l’obésité et la puberté précoce. En 2013, des chercheurs du centre médico-hospitalier pour enfants de Cincinnati ont mené une étude sur plus de 1200 fillettes américaines. Les résultats ont prouvé que plus l’IMC des jeunes filles était élevé et plus leur puberté était survenue précocement. La présence excessive de graisse dans l’organisme a en effet tendance à activer la production des hormones sexuelles. Mais d’après les recherches de l’INSERM, l’inverse est également vrai. À savoir, qu’une petite fille touchée par la puberté précoce aura plus de chance de devenir obèse ou en surpoids, car les hormones sexuelles stimulent la production de graisse. 

Le mode de vie en cause 

Si la puberté précoce reste un phénomène relativement rare, on constate toutefois une explosion du nombre de cas ces dernières années. D’après les scientifiques cela serait directement lié à notre mode de vie. Voici une liste de facteurs qui semblent favoriser l’apparition de la puberté précoce chez les petites filles. 

- Une mauvaise alimentation. Les jeunes filles qui ont tendance à ingérer des aliments industriels, gras ou sucrés et à avoir une consommation calorique excessive sont plus sujettes à la puberté précoce.

- Un manque d’activité physique. La pratique d’une activité sportive régulière permet de contrôler la masse grasse et ainsi de ralentir l’apparition des sécrétions hormonales responsables de la puberté.

- L’utilisation de certains cosmétiques. Il a été démontré qu’une utilisation régulière de produits contenant des perturbateurs endocriniens comme les parabens, les phtalates et les phénols pouvait déclencher la puberté. Les produits les plus problématiques sont les déodorants, les parfums et les vernis à ongles. 

Ces perturbateurs endocriniens se retrouvent également dans certaines protections hygiéniques comme les tampons jetables. Alors pour ne pas aggraver l’état de santé de votre enfant, il est préférable de choisir des protections biologiques, respectueuses de son corps d’adolescente ou pré-adolescente. 

Quels sont les premiers signes qui doivent alerter ?

La première manifestation de la puberté chez la petite-fille est généralement l’apparition de la poitrine. D’abord, l’aréole gonfle légèrement puis progressivement, le sein se développe. Si cette modification corporelle intervient avant l’âge de 8 ans, il est conseillé de consulter un pédiatre. Ce développement de la poitrine (apparition de bourgeons mammaires) à cet âge est le premier signe de la puberté précoce. Il peut être accompagné d’autres manifestations de début de la puberté, comme :

  • Une augmentation rapide de l’IMC
  • L’apparition de poils pubiens 
  • Un changement de comportement
  • Une augmentation de l’appétit

Quelles sont les conséquences de la puberté précoce ?

L’impact sur la santé de la femme adulte

La puberté précoce peut avoir un impact délétère pour la santé, notamment à l’âge adulte. Les  conséquences les plus recensées par les scientifiques sont :

  • Un arrêt plus rapide de la croissance, du fait d’une accélération de la maturation du squelette. Les petites filles atteintes de développement pubertaire précoce commencent à grandir plus tôt mais leur croissance s’arrête aussi plus vite. À l’âge adulte, elles sont généralement plus petites que la moyenne des autres femmes. 
  • Des problèmes de fertilité à l’âge adulte.
  • Une augmentation du risque de développer des cancers hormonodépendants.
  • Plus de chance de souffrir d’une maladie cardiovasculaire.

L’impact psychologique de la puberté précoce

Chez la plupart des petites filles, la puberté précoce a d’importantes conséquences psychologiques. D’abord, elles doivent gérer le bouleversement hormonal qui se manifeste souvent par des crises de larmes ou de colère. Ensuite, il y a le décalage avec les copines. Elles ont parfois honte de voir leurs corps se transformer et se sentent différentes de leurs camarades. 

Quel diagnostic pour la puberté précoce ?

En cas de suspicion de puberté précoce, plusieurs examens seront prescrits par le médecin ou le gynécologue, afin de confirmer ou non le diagnostic. Il sera entre autre nécessaire de réaliser :

  • Des dosages sanguins afin de mesurer le taux d’hormones sexuelles. Plusieurs tests hormonaux sont alors possibles : le test Luteinizing Hormone Releasing Hormone (LHRH) pour savoir s’il s’agit d’une origine centrale ou périphérique ou le test de  l'hormone folliculo-stimulante (FSH). 
  • Une échographie pelvienne afin de mesurer la taille des organes génitaux internes comme l’utérus, et de rechercher d’éventuelles lésions ( kyste ou tumeur) sur les ovaires.
  • Une radiographie du poignet pour évaluer l’âge osseux de l’enfant et ainsi déterminer si son développement est précoce.
  • Une IRM ou un scanner du cerveau afin de visualiser l’hypophyse et de pouvoir déceler une éventuelle tumeur cérébrale.

Quel est le traitement de la puberté précoce ?

Afin de stopper la puberté, le médecin propose généralement un traitement composé d’hormones de synthèse (similaires à la GnRH). L’objectif est d’inhiber l’action de l’hypophyse afin d’arrêter la sécrétion d’hormones sexuelles. Généralement, la puberté cesse en quelques semaines et le volume des seins diminue. Les petites filles prennent généralement ce traitement jusqu’à l’âge de 11 ans, considéré comme l’âge normal de la puberté. Ce traitement ne semble pas avoir d’effets secondaires mis à part une légère augmentation de l’appétit. Par la suite, un contraceptif adapté leur est généralement prescrit.

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