Qu'y a-t-il dans les tampons hygiéniques et comment sont-ils fabriqués ?

January 18, 2019 par Dorothée

Depuis plus d’un an, les infos fusent dans la presse et les blogs à propos de la composition des tampons et serviettes hygiéniques. On vous résume ?

A l'origine, un seul ingrédient pour les tampons

Dans les années 30, les tampons et serviettes hygiéniques étaient fabriqués avec seulement du coton. Mais dans les années 70, un gros fabricant, encore très présent dans les rayons des supermarchés, a voulu réduire les coûts de fabrication et augmenter l'efficacité des produits. Les équipes de ce fabricant ont commencé à fabriquer des tampons à base de cellulose, une molécule organique que l'on trouve dans le bois, notamment.

La couleur blanche des tampons vient du procédé de blanchiment au chlore, puisqu'en effet, vu que les fibres composant les tampons sont du bois, elles sont de couleur marron au moment de la fabrication.

Des traces de substances toxiques et de produits chimiques

En 2018, l'ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) publie un rapport sur la présence de substances chimiques et de résidus de produits toxiques dans les tampons périodiques. Perturbateurs endocriniens, herbicide (comme le glyphosate), dérivés de chlore, phtalates : même si ces substances dangereuses ont été détectées sans dépassement des seuils sanitaires et que l'Agence "ne met pas en évidence de risque lié à [leur] présence" dans la composition des tampons, elles sont bel et bien présentes dans les protections hygiéniques conventionnelles.

Et tout cela sur la paroi vaginale des femmes, une muqueuse qui est extrêmement perméable. (Pardon, tout cela fait peur, et encore on est sympa, on ne vous donne pas toute la liste).

Composition des tampons : que dit la loi française et européenne ?

Pour l'instant, aucune loi n'oblige les fabricants à indiquer la composition des produits d'hygiène féminine, c'est d'ailleurs pour cette raison que le sujet fait souvent la une des journaux.

Le magazine 60 millions de consommateurs avait aussi publié un article sur le sujet de la composition des tampons hygiéniques. Il n'y a pas d'obligation pour les fabricants de tampons d'afficher la liste de la composition de ces produits d'hygiène menstruelle, sauf si cette liste comporte une lotion ou un des 26 parfums allergènes listés dans le Règlement Européen sur les Produits Cosmétiques

Alors que c’est le cas pour les shampoings, les savons, les crèmes hydratantes, les vernis à ongles... Ils sont pas fous, les grands fabricants, ils continuent, ils savent que les femmes continueront d’acheter. Parce qu’elles n’ont pas le choix : tous les mois, les règles reviennent.

Et comme vous, chez Jho, ça nous rend dingues... C'est pour cette raison que nous sommes totalement transparents sur la composition de nos produits (jusqu'à la ficelle de nos tampons qui est en coton bio) !

Syndrome du choc toxique (SCT) et sécurité sanitaire des produits hygiéniques

L'ANSES ne met pas en évidence de lien entre la composition des tampons et le Syndrome de Choc Toxique (SCT). Elle rappelle aux utilisatrices des mesures d'hygiène intime à respecter pour éviter les risques de contracter cette infection à staphylocoque doré. Avant d'insérer ces protections jetables vaginales (également appelées protections internes puisque vous les placez dans votre vagin), il faut :

  • Bien vous laver les mains, avant et après insertion du tampon (qu'il soit avec ou sans applicateur) 
  • Ne pas porter un tampon plus de 4h à 6h (cela exclut donc de porter un tampon la nuit), pour éviter que le sang menstruel ne stagne et ne favorise la prolifération des staphylocoques. 
  • Ne pas porter un tampon si vous n'avez pas vos règles 
  • Ne pas réutiliser le même tampon usagé
  • Bien choisir son tampon en fonction de son flux menstruel : s'il est faible, n'optez pas pour un tampon super pour flux abondant. La capacité d'absorption du tampon doit être adaptée à vos règles pour éviter de le garder trop longtemps avant qu'il ne soit imbibé.

Pour les protections internes comme les tampons, les coupes menstruelles et les éponges, il convient de bien respecter les recommandations d'utilisation qui sont propres à l'utilisation de ces produits. Pour rappel, vous trouverez ici nos conseils sur les bonnes conditions hygiéniques à respecter pour l'utilisation de toutes les protections périodiques disponibles sur le marché.

De nouveaux tampons en coton biologique

Si l'impact sur votre santé est incertain, le marché des règles a fait sa révolution et propose désormais des protections hygiéniques en coton bio. 

Il existe des protections lavables et réutilisables comme les culottes de règles (en coton bio, bambou ou en synthétique), la coupelle menstruelle en silicone, les éponges menstruelles ou encore les serviettes.

Les protections jetables, à usage unique, comme les protège slips, les tampons ou les serviettes périodiques sont désormais proposées en coton biologique, avec des applicateurs biodégradables et donc moins polluant que ceux des tampons conventionnels. 

Non seulement ces produits sont plus écologiques mais leur composition est clairement affichée : en tant que consommatrices, vous devriez pouvoir choisir ce que vous avez envie d'utiliser pour ce moment délicat de votre cycle menstruel (ce n'est malheureusement pas le cas des personnes menstruées victimes de précarité menstruelle). Ces protections intimes vont être en contact avec votre vulve et/ou avec votre vagin jusqu'à 500 fois dans votre vie.

Pour vos premières règles , si vous avez des allergies, ou des besoins particuliers, nous vous conseillons sur le choix de bonnes protections adaptées. 

Du plastique dans les serviettes périodiques

Et si vous vous demandez ce que contiennent les serviettes hygiéniques de ces mêmes grandes marques et bien on vous donne un indice : quand on les expose à la flamme d'un briquet, elles fondent. (Oui-oui, des dérivés du plastique. Eh oui, c'est pour ça qu'au bout d'un moment, ça gratouille).

Voilà pour la composition des produits "classiques".