Le frottis vaginal, un examen indispensable

March 24, 2021 par Nikita

C’est l’examen gynécologique de référence pour le dépistage du cancer du col de l’utérus. Le frottis vaginal ou frottis cervico-vaginal (FCV) est un acte simple et indolore qui doit être réalisé de manière régulière. Pourtant certaines femmes le redoutent et repoussent au maximum l’échéance. En quoi consiste réellement cet examen? Est-il vraiment indispensable? A quelle fréquence faut-il le réaliser ?  On vous explique tout sur le frottis vaginal.

Comment se passe un frottis vaginal? 

Le frottis vaginal (ou frottis cervical) est l’examen de prévention du cancer du col de l’utérus. Il consiste à prélever des cellules à l’intérieur de ce canal étroit directement relié à la partie haute du vagin. Pour cela, la patiente est placée en position gynécologique. Le praticien insère alors à l’intérieur de son vagin un spéculum, cet instrument en forme de bec de canard qui permet d’écarter légèrement les parois pour laisser apparaître le col de l’utérus. Il utilise alors ce que l’on appelle une cytobrosse. Il s’agit d’un manche en plastique très fin se terminant par une brossette. Grâce à cet outil, le médecin ou la sage-femme peut venir prélever quelques cellules sur le col de l’utérus. 

Est-ce que c’est douloureux ?

Rassurez-vous, pour prélever les cellules présentes sur le col, nul besoin de frotter comme un forcené. Le praticien se contente de passer la brosse en douceur pendant quelques secondes sur la muqueuse. Un frottis lorsqu’il est bien réalisé n’est donc en aucun cas douloureux, tout au plus un peu désagréable, car on ressent le « chatouillis» de la brosse. Ce qui peut en revanche poser problème lors d’un frottis de dépistage, c’est la mise en place du spéculum. Parce qu’elles appréhendent l’examen, certaines femmes se crispent et leurs muscles viennent se contracter autour de l’instrument, ce qui rend plus difficile sa pose. Les femmes souffrant de sécheresse vaginale ont tendance à moins bien supporter cet examen, c’est pourquoi l’insertion du spéculum doit toujours être faite en douceur et avec du gel lubrifiant. 

À noter : même s’il s’agit d’un examen indolore, le frottis peut provoquer des saignements par la suite, en raison du grattage sur la paroi utérine. 

À quoi ça sert ? 

Le frottis vaginal est le seul examen qui permet de dépister le cancer du col de l’utérus, une maladie qui touche, selon les chiffres de l’organisme Santé Publique France, 3000 nouvelles femmes par an. Il s’agit d’un cancer sexuellement transmissible, causé par le virus HPV. En raison de la propension de ce virus, le dépistage régulier est primordial dans le cadre d’un suivi gynécologique. 

À noter : il existe un vaccin contre le cancer du col de l’utérus. Néanmoins, la vaccination ne remplace pas l’utilité du frottis vaginal pour le dépistage des lésions du col de l’utérus. 

Que se passe-t-il après le frottis vaginal ?

Suite à l’examen, le gynécologue envoie les prélèvements à un laboratoire d’anatomopathologie. Dans certains cas, vous devrez envoyer vous-même ces échantillons cellulaires. 

En plus de ces prélèvements, d’autres informations peuvent être transmises (grossesse en cours, méthode de contraception, accouchement récent, dernières règles, …). 

Le laboratoire analysera ensuite les cellules du col de l'utérus. Elles sont observées minutieusement au microscope afin de déterminer si elles présentent des lésions précancéreuses (également appelées dysplasie) ou autres anomalies susceptibles d’évoluer vers des cellules cancéreuses

Dans certains cas, il réalise un test de dépistage HPV-HR (Virus du papillome humain - Haut-Risque) pour identifier la présence du papillomavirus ou non. 

Quelques jours plus tard, les résultats sont transmis à votre médecin, qui vous informera si vous avez un frottis anormal ou normal. 

Que se passe-t-il si mon résultat de frottis est anormal ? 

Si les analyses aboutissent à des résultats anormaux, vous serez rapidement contactée par votre médecin  qui vous prescrira de nouveaux examens afin de confirmer ou d’infirmer le diagnostic. En fonction de votre cas, il pourra s’agir :

  • D’un nouveau frottis. Parfois, les résultats peuvent être faussés par une erreur humaine comme un  mauvais conditionnement de l’échantillon, il est donc intéressant de refaire une seconde fois l’examen. 
  • Un test HPV. Il s’agit de rechercher en laboratoire la présence d’ADN du papillomavirus, un virus responsable de presque 100 % des cancers du col de l’utérus. Ce type de test se réalise avec un prélèvement sur les muqueuses comme pour le frottis classique. 
  • Une colposcopie. Cet examen consiste à observer de manière détaillée le col de l’utérus grâce à un colposcope, une sorte de loupe grossissante. 
  • Une biopsie. Il s’agit de prélever un petit morceau de muqueuse pour le faire analyser en laboratoire.

À quelle fréquence faut-il faire un frottis vaginal ? 

Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé, le premier frottis doit être réalisé vers l’âge de 25 ans, ou plus tard si la femme n’a pas eu de relations sexuelles. Le deuxième examen doit avoir lieu 1 an après. Ensuite, les frottis peuvent être un peu plus espacés, dans l’idéal tous les 3 ans, sauf si les résultats nécessitent un suivi plus régulier. Toutefois depuis mai 2018, la Haute Autorité de Santé  préconise de remplacer systématiquement le frottis par un test HPV pour les femmes âgées de 30 à 65 ans. Cette méthode serait plus efficace pour détecter le cancer du col utérin. Concrètement pour les patientes cela ne change pas grand-chose puisque la façon de prélever les cellules reste la même que pour un frottis classique.

Comment préparer le frottis du col utérin ?

La prise de rendez-vous pour le frottis vaginal doit s'effectuer en dehors des périodes de règles (idéalement, privilégiez le milieu de cycle menstruel). Si vous souffrez d’une infection vaginale, il est recommandé de décaler la consultation gynécologique. 

Par ailleurs, évitez les rapports sexuels 48 heures avant le dépistage par frottis. 

Et si vous avez déjà eu des frottis, apportez les résultats de vos examens antérieurs (notamment les examens complémentaires). 

Photo by Romina Farías on Unsplash