Quelles sont les douleurs rencontrées à l'âge de la ménopause ?
Maux de tête, douleurs articulaires et osseuses, inconfort urinaire, problèmes gynécologiques… A l’âge de la ménopause, de nombreuses femmes se plaignent de douleurs. On fait le point sur celles qui sont les plus fréquentes et on vous donne des conseils pour les soulager.
Pourquoi a-t-on plus de douleurs à la ménopause ?
Arrivé à l’âge de la ménopause, le corps (les ovaires pour être précis) cesse progressivement de produire des hormones sexuelles : oestrogènes et progestérone. Cela a pour conséquence l’arrêt des règles, la fin de la fertilité mais aussi l’apparition de certaines douleurs car les œstrogènes ont un rôle protecteur sur le corps féminin. Ils agissent sur le squelette, les articulations, le cœur, le système digestif, la sphère uro-génitale, la peau, les muqueuses. Lorsque le corps cesse d’en fabriquer, il se fragilise.
Les maux de tête à la préménopause
D’après une étude américaine parue dans la revue « Headache : Journal of Head and face Pain », le risque de souffrir de migraines fréquentes (plus de 10 jours par mois) augmente de 60 % chez les femmes en phase de préménopause . La fluctuation du taux d’oestrogènes a des conséquences sur les vaisseaux sanguins qui peuvent se dilater et se rétracter rapidement, entraînant certains symptômes comme les maux de tête mais aussi les bouffées de chaleurs et les sueurs nocturnes.
Les migraines sont aussi fréquemment la conséquence d’effets secondaires liés à la prise du traitement hormonal de la ménopause (THM) souvent utilisé pour soulager d’autres symptômes comme les douleurs articulaires, les troubles du sommeil, la sécheresse vaginale, les bouffées de chaleur et les problèmes de peau. Afin d’apaiser vos maux de tête, vous pouvez vous tourner vers :
- la phytothérapie. Consommées en tisane ou en gélules, certaines plantes comme le saule blanc ou la grande camomille sont reconnues pour soulager les maux de tête.
- l’acupuncture. En 2015, une étude américaine a conclu que cette technique issue de la médecine traditionnelle chinoise était aussi efficace que les traitements médicaux conventionnels pour soulager les migraines.
- des médicaments spécifiques qui pourront vous être prescrits par votre médecin.
Les douleurs articulaires à la ménopause
Les douleurs aux articulations sont très courantes à la ménopause. Cela se manifeste généralement par une sensation de raideur, surtout au réveil. On a l’impression d’être « rouillée », de manquer de souplesse. Ces rhumatismes sont le plus souvent présents au niveau des doigts, des poignets, des épaules et des hanches. Certaines femmes observent un gonflement des articulations des mains et des pieds, on parle alors d’arthrose ou d’arthrite ménopausique.
Afin de soulager vos articulations, il est conseillé de :
- bien vous hydrater. Si vous ne buvez pas assez d’eau, votre corps accumule de l’acide urique ce qui favorise l’inflammation des articulations.
- contrôler votre poids. L’obésité et le surpoids vont peser sur vos articulations et accentuer les douleurs.
- limiter les sports à impacts comme le jogging ou la boxe qui ont tendance à trop solliciter les articulations.
- opter pour une activité physique douce qui va améliorer la souplesse et renforcer les articulations comme la natation, le yoga ou le pilate.
- prendre le traitement hormonal de la ménopause ( THM). Prescrit par votre médecin généraliste ou gynécologue, il contient des oestrogènes de synthèse qui vont renforcer les articulations.
- manger des aliments riches en Omega-3 et en Oméga-6 qui réduisent la production des prostaglandines, ces hormones qui accentuent l’inflammation des articulations. On trouve principalement ces acides gras dans le poisson, les œufs, les noix, le soja et les graines.
Les problèmes osseux à la ménopause
A la ménopause, la chute du taux d’oestrogènes va entrainer chez de nombreuses femmes une fragilisation des os qui deviennent moins denses et plus poreux. On parle d’ostéoporose. D’après les chiffres de l’INSERM, près de 40 % des femmes de plus de 65 ans et 70 % des femmes de plus de 80 ans sont concernées. Les conséquences des cette maladie sont multiples : os fêlés, fractures, tassement de vertèbres. De plus, les déformations osseuses engendrées peuvent générer des douleurs chroniques, le plus souvent au niveau de la colonne vertébrale. Afin de prévenir et de ralentir l’ostéoporose, les médecins conseillent de :
- Se supplémenter en vitamine D ( uniquement sur prescription médicale).
- Adopter une alimentation riche en calcium. On en trouve dans le lait, les yaourts et le fromage mais aussi dans certains aliments comme le thym, le tofu, les amandes, les épinards ou les haricots rouges.
- Prendre le traitement hormonal de la ménopause THM qui renforce les os.
- Prendre un traitement médical spécifique . Certaines molécules comme les bisphosphonates freinent la perte osseuse.
Les troubles urinaires et gynécologiques
L’absence d’oestrogène entraine parfois ce qu’on appelle le syndrome génito-urinaire de la ménopause ( SUGM).
En voici les symptômes principaux :
- Des douleurs et des irritations au niveau du vagin et de la vulve.
- Une sécheresse vaginale. Le corps produit beaucoup moins de sécrétions ( glaire cervicale et cyprine) donc la lubrification ne se fait pas correctement.
- Une dyspareunie, c’est-à-dire des douleurs lors des rapports sexuels. Ils sont souvent causés par la sécheresse vaginale mais aussi par le fait que le vagin à tendance à s’atrophier à la ménopause.
- Des fuites urinaires. D’après la société française d’urologie, l’incontinence urinaire féminine concerne :
- 38 % des femmes entre 45 et 55 ans
- 47 % des femmes de plus de 55 ans
Ces fuites s’accompagnent souvent d’une sensation de pesanteur et de douleurs dans le bas ventre.
- Des infections urinaires. Les femmes ménopausées sont beaucoup plus sujettes aux cystites à répétition. Elles éprouvent aussi souvent des brûlures lors de la miction sans qu’aucune bactérie n’en soit à l’origine.
Afin d’atténuer les symptômes du syndrome génito-urinaire de la ménopause, vous pouvez:
- Utiliser des gels hydratants intimes afin d’hydrater les muqueuses de votre vagin et de le soulager des irritations et de la sécheresse.
- Utiliser du lubrifiant lors des rapports sexuels pour limiter la dyspareunie ou privilégier les rapports sexuels non pénétratifs.
- Vous hydrater suffisamment afin de prévenir les infections urinaires et boire des tisanes de plantes diurétiques comme la busserole, la prêle des champs, l’anis vert qui vont favoriser l’excrétion des éventuelles bactéries. Vous pouvez aussi opter pour des compléments alimentaires formulés pour améliorer le confort urinaire.
- Faire des séances de rééducation du périnée, prescrites par votre médecin ou votre sage-femme afin de tonifier les muscles de votre périnée et de limiter le risque de fuites urinaires
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