Bien comprendre le syndrome prémenstruel (SPM)
Le syndrome prémenstruel aussi appelé SPM se manifeste par différents symptômes physiques et émotionnels qui apparaissent quelques jours avant les règles. Pour certaines femmes, cette période peut être très inconfortable et difficile à gérer. Quels sont les causes du SPM? Comment en reconnaître les signes ? Existe-t-il des solutions? Voici quelques explications pour mieux comprendre ce syndrome qui touche près de 90% des femmes.
C’est quoi le syndrome prémenstruel ?
On parle de syndrome prémenstruel pour désigner un ensemble de symptômes physiques ou psychologiques qui surviennent juste avant les règles. Le SPM apparaît généralement dans les 2 à 7 jours qui précèdent le début des menstruations et disparaît avec l’arrivée des premiers saignements des règles. Les symptômes du syndrome prémenstruel sont très variables d’une femme à l’autre tant par leur nature que par leur intensité.
Les symptômes physiques du SPM
Le SPM se manifeste en partie par des symptômes physiques qui peuvent être très différents d’une femme à l’autre. Voici les plus communs:
- Douleurs au niveau du ventre et du bas-ventre, crampes abdominales (comme les douleurs de règles au petit nom médical de dysménorrhée).
- Fatigue intense parfois accompagnée de troubles du sommeil comme des insomnies pré-menstruelles
- Maux de tête, migraines, nausées
- Bouffées de chaleur
- Constipation, ballonnements ou diarrhée
- Ventre gonflé et gaz avant les règles
- Apparition de boutons d’acné, généralement au niveau du menton
- Douleurs dans la poitrine et gonflement des seins
- Apparition de fringales et augmentation de l’appétit
- Chute de tension pouvant entrainer des évanouissements
- Rétention d’eau et problèmes de circulation sanguine, avec sensation de jambes lourdes ou de douleurs aux jambes
Les symptômes émotionnels du syndrome prémenstruel
En plus des symptômes physiques, le SPM s’accompagne généralement de manifestation psychologiques et de troubles de l'humeur comme :
- Irritabilité. C’est pas le moment de nous chercher des noises !
- Anxiété
- Sentiment de mélancolie
- Sensation d’épuisement psychologique
- Sautes d’humeur. On est à fleur de peau et on passe sans transition de la joie à la tristesse.
- Difficultés de concentration
- Baisse de la libido et d'envie de rapports sexuels
Les causes du syndrome prémenstruel
Le SPM est étroitement lié au cycle menstruel. Juste avant les règles, notre corps sécrète une grande quantité de progestérone, cette hormone qui sert à préparer l’utérus à une éventuelle grossesse. Cette explosion du taux de progestérone serait à l’origine du syndrome prémenstruel. Une fois que les règles arrivent et que la muqueuse utérine est évacuée naturellement, la quantité de progestérone chute et les symptômes du SPM dûs à ces changements hormonaux disparaissent.
Qui est concerné par le SPM ?
En théorie, toutes les femmes ou personnes menstruées qui ont leurs règles peuvent être sujettes au syndrome prémenstruel. D’après une étude américaine publiée dans le Journal of Psychiatry and neuroscience, 90% des femmes seraient concernées par le SPM et 35 % d’entre elles présenteraient des symptômes venant perturber leur vie quotidienne, professionnelle et familiale.
Le trouble dysphorique prémenstruel
Selon la revue médicale suisse, 3 à 8% des femmes souffriraient d’une forme sévère de SPM, appelée trouble dysphorique prémenstruel. Cela se manifeste par des symptômes très violents sur le plan émotionnel pouvant engendrer des épisodes dépressifs, des crises de colère et de panique durant la phase précédant les menstruations.
Le diagnostic du syndrome prémenstruel
Bien que le syndrome prémenstruel ressemble parfois à d’autres pathologies, il est assez simple à diagnostiquer car les symptômes ont la particularité de cesser quelques heures après l’arrivée des règles. Ils reprennent également systématiquement chaque mois, à l’approche des nouvelles menstruations : le SPM est cyclique et se calque sur votre cycle menstruel.
Si vous souffrez de troubles du cycle menstruel (cycle long, et que vos règles sont irrégulières, le suivi de votre syndrome pré-menstruel peut s'avérer très utile pour identifier la durée et les caractéristiques de votre cycle.
Le traitement médical du SPM
Si vous souffrez du syndrome prémenstruel et que cela vous gène, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin généraliste, votre gynécologue ou votre sage-femme. Il existe en effet des traitements médicaux permettant de soulager la plupart des symptômes liés au SPM. Parmi les médicaments prescrits pour traiter les symptômes du SPM ou les atténuer, on trouve :
- Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou d'antalgiques comme le paracétamol pour soulager les douleurs
- La prise de la pilule contraceptive peut également diminuer, voir carrément supprimer les désagréments liés au syndrome prémenstruel. Parfois, ce moyen de contraception pris en continu, notamment la pilule progestative, peut même entraîner une aménorrhée soit un arrêt total des règles.
- Des diurétiques pour éviter la prise de poids et lutter contre la rétention d'eau.
- Des anxiolytiques ou antidépresseurs en cas de dépression ou de stress pré-menstruel
Cependant, ce type de traitement médicamenteux du syndrome pré-menstruel peut avoir des effets secondaires ou des effets indésirables.
Les solutions naturelles pour traiter le syndrome prémenstruel
Sachez que vous n’êtes pas forcément obligée de passer par la case médicaments pour traiter votre SPM, surtout si vos symptômes sont mineurs. Voici quelques remèdes naturels qui ont démontré leur efficacité pour limiter et soulager les douleurs liées au syndrome prémenstruel :
- Ralentissez votre consommation de caféine et de théine qui peuvent être responsables d’une augmentation du stress pré-menstruel. Pour vous détendre avant le début de vos règles, vous pouvez essayer le cannabis CBD qui existe sous plusieurs formes (ovules, gélules, gouttes...)
- Consommez des aliments riches en sucres lents et en fibres comme le pain complet, les céréales ou encore les légumes. Cela permet d’optimiser la satiété et d’éviter que vous ne vous jetiez sur des aliments gras et sucrés.
- Pensez à la phytothérapie. Certaines plantes médicinales comme l’angélique chinoise ou le gattilier sont utiles pour soulager les tensions, le stress et les crampes engendrées par le syndrome prémenstruel. Vous pouvez les consommer en homéopathie mais aussi en tisane.
- Les huiles essentielles et végétales appliquées en massage sur les zones douloureuses permettent d'atténuer les symptômes du SPM. L'huile essentielle de sauge clarée, de bourrache et l'huile d'onagre sont des remèdes de grand-mère qui fonctionnent très bien.
- Les points d'acupuncture peuvent également soulager les crampes utérines.
- Prenez des compléments alimentaires. La prise combinée de magnésium et de vitamine B6 permet de limiter la fatigue, les crampes musculaires et les maux de tête. Les oméga 3 peuvent aussi participer à la diminution de l'activité inflammatoire du syndrome pré-menstruel. La vitamine D peut aussi à lutter naturellement contre l'état dépressif d'avant le début des règles.
- Miser sur l’activité physique. Lorsqu’on est en plein SPM, on a généralement envie de rien et encore moins de se traîner à la salle de sport. Pourtant la pratique d’une activité physique douce comme le yoga ou la natation est très efficace sur les sautes d’humeur, le stress et la mélancolie.
- Ressortir la bouillotte ou prendre un bain chaud. Cette astuce de grand-mère est radicale pour soulager les maux de ventre et les crampes utérines, très courantes pendant le SPM. La chaleur permet en effet de détendre les muscles utérins responsables des douleurs.
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