La maladie pelvienne inflammatoire et les abcès tubo-ovariens
Si ses symptômes peuvent être discrets et souvent passer inaperçus, la maladie pelvienne inflammatoire n’en est pas moins une pathologie très sérieuse tant ses complications peuvent être graves. On fait le point sur les symptômes, les causes et les traitements de la MPI et des abcès tubo-ovariens.
Qu’est-ce que la maladie pelvienne inflammatoire ?
La maladie inflammatoire pelvienne (aussi appelée MIP ou MPI) est une infection qui touche les organes reproducteurs féminins (l’utérus, le col de l’utérus, les trompes de Fallope et les ovaires).
Quelles sont les causes de la MPI ?
La maladie pelvienne inflammatoire est causée par des bactéries pathogènes provenant du vagin. C'est le plus souvent une infection sexuellement transmissible (IST) qui est à l'origine de la maladie (gonorrhée, infection à Chlamydiae…).
D'autres causes peuvent être responsables d'une maladie pelvienne inflammatoire, telles que :
- Une perturbation de la flore vaginale : les lavements intimes peuvent déclencher le développement de bactéries pathogènes en provoquant une perturbation de la flore vaginale. La flore vaginale (ou microbiote vaginal) est composée à 90 % de lactobacilles qui en préservent l’équilibre et la protègent contre les germes pathogènes.
- Un accouchement par voie basse, une intervention chirurgicale gynécologique, l’insertion d’un dispositif intra-utérin (DIU)…
Quels sont les symptômes de la maladie pelvienne inflammatoire ?
La maladie pelvienne inflammatoire est une pathologie grave, pourtant ses symptômes peuvent être légers ou même absents. Il peut s’agir :
- D’une douleur d’intensité variable dans le bas ventre.
- De crampes abdominales
- De saignements vaginaux, de pertes vaginales anormales.
- De douleurs pendant et après les rapports sexuels
- De la fièvre, des frissons
- Des nausées et des vomissements
- De la fatigue, un manque d’énergie
- Des brûlures urinaires
- Des troubles des règles (règles plus longues que d’habitude, plus abondantes, ou absence de règles).
Quelles sont les complications de la maladie pelvienne inflammatoire ?
Si elle n’est pas traitée, la maladie pelvienne inflammatoire peut s’aggraver et causer des pathologies graves, comme :
- Une péritonite : l’infection s'étend alors à la membrane interne de l'abdomen.
- L'obstruction des trompes de Fallope, une salpingite.
- Une grossesse tubaire (c’est une grossesse extra-utérine qui se développe dans une trompe).
- Le syndrome de Fitz-Hugh-Curtis : il s’agit d’une infection à chlamydiae qui touche les tissus autour du foie.
- Des adhérences : un liquide semblable à du pus est sécrété à cause de l’infection, les tissus des organes pelviens irrités produisent une protection fibreuse, le tissu cicatriciel. Ces adhérences peuvent amener à l’infertilité et à des douleurs permanentes.
- Un abcès tubo ovarien : causé par l’accumulation de pus, l'abcès tubo ovarien entraîne une forte douleur, et de graves complications s’il se rompt, pouvant aller jusqu'à la septicémie.
L'abcès tubo-ovarien : une complication grave de la MPI
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Qu’est-ce qu’un abcès tubo ovarien ?
Un abcès tubo ovarien est une masse remplie de pus située dans l’ovaire ou dans une trompe. C’est une complication grave de la maladie pelvienne inflammatoire.
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Quelles sont les causes d’un abcès tubo ovarien?
L'abcès tubo ovarien est causé par une maladie pelvienne inflammatoire non traitée. Les bactéries se développent dans la cavité pelvienne et se propagent à l’utérus et aux ovaires.
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Quels sont les symptômes d’un abcès tubo ovarien ?
Les symptômes d’un abcès tubo ovarien sont :
- De la fièvre
- Des saignements et des pertes vaginales anormales
- Des nausées
- Des vomissements
- Des douleurs dans le bas ventre
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Comment se fait le diagnostic d’un abcès tubo ovarien ?
C’est une échographie qui va permettre de déceler l'abcès tubo ovarien. Une IRM pourra être également réalisée.
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Quel est le traitement d’un abcès tubo ovarien ?
Le traitement de l'abcès tubo ovarien nécessite une hospitalisation et l’administration d’antibiotiques par voie intraveineuse. Une intervention chirurgicale peut s'avérer nécessaire, elle consiste en un drainage de l'abcès ou en son ablation.
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Quelles sont les complications d’un abcès tubo ovarien?
La complication principale d’un abcès tubo ovarien est sa rupture. Le pus qui se déverse alors dans la cavité pelvienne risque de provoquer une péritonite. L'infection peut se propager dans la circulation sanguine et provoquer une septicémie.
La rupture d’un abcès tubo ovarien est une urgence médicale. Elle provoque une douleur intense, avec des nausées et des vomissements.
Comment se fait le diagnostic d'une maladie pelvienne inflammatoire ?
Pour établir le diagnostic d’une maladie pelvienne inflammatoire, le médecin va effectuer différents examens pour déceler la cause des symptômes :
- Un examen pelvien afin d’examiner les organes génitaux externes et le col de l’utérus. Au cours de cet examen, il pourra effectuer un prélèvement de la glaire au niveau du col utérin, qui sera analysé pour trouver le germe responsable de l’infection .
- Une prise de sang pour faire un bilan sanguin.
- Une échographie pelvienne qui permettra de déceler la présence éventuelle d’un abcès au niveau des trompes de Fallope ou des ovaires.
- Une cœlioscopie peut être faite pour visualiser les organes pelviens à l’aide d’une sonde optique reliée à un écran.
Quel est le traitement de la maladie pelvienne inflammatoire ?
La maladie pelvienne inflammatoire est traitée par des antibiotiques administrés par voie orale ou intramusculaire. Ce traitement doit être pris le plus rapidement possible pour éviter toute complication. Il sera également prescrit au partenaire sexuel pour éviter tout risque de réinfection.
Mais si l’infection n’a pas disparu dans les jours qui suivent ce traitement, une hospitalisation sera nécessaire pour l’administrer par voie intraveineuse et effectuer des examens complémentaires.
Les moyens naturels, s’ils peuvent aider, ne suffisent absolument pas, à eux seuls, à traiter cette infection qui, si elle est mal prise en charge, peut avoir des conséquences extrêmement graves. Ils peuvent cependant contribuer à soulager certains symptômes.
Pour soulager la douleur due à la maladie pelvienne inflammatoire, il est possible de faire :
- Des massages du bas ventre : ces massages peuvent être faits avec de l'huile végétale diluée à quelques gouttes d'huile essentielle de lavande.
- Des bains de siège : le mieux est d’alterner un bain de siège chaud et un bain de siège froid de quelques minutes chacun. La chaleur va permettre aux muscles pelviens de se détendre et le froid va soulager la douleur.
- Des cataplasmes à l’huile de ricin peuvent aider à soulager la douleur. Cela consiste à verser deux cuillères à soupe d’huile de ricin sur un tissu de coton, à le replier et à le réchauffer à une température confortable (sur un radiateur ou au micro-ondes) et de le poser sur le bas ventre. L'huile de ricin peut aussi être utilisée en massage sur le bas ventre.
- Les probiotiques : ils contiennent des bactéries vivantes (“les bonnes bactéries") et vont permettre de recoloniser la flore vaginale en lactobacilles. Ces probiotiques peuvent être apportés par une alimentation riche en probiotiques (pain au levain, boisson fermentée, yaourt, légumes lacto-fermentés…), en compléments alimentaires (probiotiques spécifiques pour la flore intime) ou en ovules vaginaux.
Ces méthodes naturelles peuvent permettre de soulager la douleur et de restaurer la flore vaginale, mais elles ne doivent en aucun cas remplacer le traitement antibiotique prescrit par le médecin. Une maladie pelvienne inflammatoire doit être parfaitement traitée pour éviter de graves complications.
La maladie pelvienne inflammatoire peut avoir de graves conséquences, et le traitement médical doit être suivi rigoureusement. Il est toutefois possible de l’éviter grâce à l'utilisation du préservatif pendant les rapports sexuels.
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