Tout savoir sur l'anovulation
Principale cause d’infertilité chez les femmes, l’anovulation fait référence à l’absence d’ovulation : vous n'ovulez pas. Quelle est l’origine de ce problème ? Quels sont les traitements possibles ? On vous aide à mieux comprendre ce phénomène dans cet article.
Qu'est-ce que l’anovulation ?
L’anovulation est l’absence d'ovulation. Pendant le cycle menstruel, l’ovaire libère un ovocyte qui pourra être fécondé par un spermatozoïde : c’est l’ovulation.
Dans le cas de l'anovulation, l’ovaire ne libère aucun ovocyte ; il n'y a donc pas d'ovulation. L'anovulation peut être temporaire ou définitive selon son origine.
Quelles sont les causes de l’anovulation ?
Les causes de l’anovulation peuvent être dues à un déséquilibre hormonal ou bien à un mauvais fonctionnement des ovaires.
Les causes hormonales
Les causes hormonales représentent 70 % des cas d’anovulation.
Il peut s’agir d’un problème venant des hormones hypothalamiques et hypophysaires.
L’hypothalamus est une petite glande située à la base du cerveau. Il fait partie du système nerveux autonome. C’est lui qui va permettre au corps de maintenir son équilibre en libérant les hormones nécessaires. Il gère la faim, le sommeil, les émotions…
Il produit une neuro-hormone, la GnRH (hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires). Cette hormone GnRH est à l'origine de la production par l'hypophyse des hormones FSH et LH.
- L’hormone FSH (hormone folliculo stimulante) agit sur le développement des follicules ovariens (les follicules sont de “petits sacs” dans lesquels se développent les ovocytes).
- L’hormone LH (hormone lutéinisante) est une hormone qui permet le déclenchement de l'ovulation au 14ème jour du cycle.
Une anovulation peut survenir quand l’un de ces systèmes ne fonctionne pas bien.
Les autres causes
Dans 10 à 15 % des cas, l’anovulation survient suite à des lésions physiques de l’ovaire.
La cause physique la plus fréquente est le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) également nommé « dystrophie ovarienne ». Il se définit par la présence de nombreux follicules qui se développent autour et à l’intérieur de l’ovaire.
L’anovulation peut également avoir les causes suivantes :
- La préménopause : c’est l’une des causes les plus fréquentes de l'anovulation. Elle précède la ménopause, pendant laquelle l’anovulation est alors définitive.
- Les kystes de l'ovaire et en particulier les kystes dérivés de l’endométriose. Son traitement permet le rétablissement de l’ovulation.
- L'insuffisance ovarienne prématurée
- Certaines maladies génétiques
- Le cancer des ovaires
- Un traitement par chimiothérapie
Les problèmes d’ovulation peuvent également provenir de nombreux autres troubles, tels que :
- le diabète
- le surpoids ou des variations importantes de poids
- l’anorexie et la perte de poids
- la pratique intensive du sport
- le stress et les chocs psychologiques
Quels sont les symptômes de l'anovulation ?
Les principaux symptômes de l’anovulation sont :
- l’absence de règles (aménorrhée)
- des règles peu fréquentes
- des règles irrégulières
- une absence de douleurs dans les seins, qui se produit ordinairement au moment de l’ovulation
- des difficultés à avoir un enfant.
Quelles sont les conséquences de l’anovulation ?
La conséquence principale de l'anovulation est l’infertilité féminine.
Étant donné qu'il n'y a pas d'ovulation, il n’y a aucune possibilité de tomber enceinte.
En effet, pour qu'une grossesse ait lieu, il faut qu'un ovocyte soit produit par l'ovaire.
L’anovulation fait partie des troubles de l'ovulation qui sont responsables de 35 % des cas d'infertilité féminine.
Comment est diagnostiquée l’anovulation?
Pour voir s’il y a eu ovulation ou non, le médecin peut demander à la femme de prendre sa température chaque matin au réveil, du premier jour des règles jusqu’au premier jour des règles suivantes.
Lors de la première partie du cycle, la température corporelle est inférieure à 37°C. Après l’ovulation, elle est supérieure à 37°C. S'il n’y a pas eu d’augmentation de température, cela signifie alors que l'ovulation ne s’est pas produite.
La fiabilité de cette méthode est cependant relative.
Une méthode plus précise peut être réalisée avec un test d’ovulation à réaliser chez soi. Ce test se présente sous la forme de bandelettes. Il consiste à déposer quelques gouttes d’urine sur cette bandelette. Il faut le faire chaque matin pendant quelques jours, autour de la date supposée de l’ovulation. Le test permet de doser dans les urines le taux d’hormone lutéinisante (LH) dont la production augmente considérablement au moment de l’ovulation.
Enfin, pour rechercher les causes de l’anovulation, une échographie et des dosages sanguins des hormones pourront être prescrits.
Quel est le traitement de l’anovulation ?
Le traitement de l’anovulation va dépendre des causes de celle-ci. Il peut s’agir tout simplement d’opter pour une meilleure hygiène de vie lorsque l’anovulation est due au stress, de se faire accompagner par un nutritionniste en cas de surpoids, de ralentir son activité en cas de pratique sportive intensive…
Le citrate de clomifène en médicament
Un traitement médicamenteux, ayant pour but de déclencher l’ovulation, pourra également être prescrit par le médecin. Il s’agit essentiellement du citrate de clomifène par comprimé ou de gonadotrophines (les gonadotrophines sont les hormones qui jouent un rôle sur les gonades - les ovaires chez la femme et les testicules chez l’homme). Elles consistent en des injections de FSH, de LH ou de GnRH. Le citrate de clomifène agit quant à lui sur l'hypothalamus en stimulant la production de FSH et de LH.
Des injections hormonales de FSH ou LH
Des injections de FSH ou de LH peuvent aussi être réalisées. Ce traitement va agir directement sur les ovaires et sur le développement des follicules. Il consiste en l'administration d’injections quotidiennes.
La pompe à GnRH
Enfin, la pompe à GnRH est un autre traitement possible. Lorsque la neuro-hormone GnRH (qui est primordiale dans le déclenchement de l'ovulation) n’est plus sécrétée par l'hypothalamus, celle-ci sera apportée à l'organisme grâce à une petite pompe fixée sur le ventre de la femme et qui va libérer des microdoses de GnRH, permettant ainsi le rétablissement de l’ovulation.
Photo by Duncan Sanchez on Unsplash