Les pertes vaginales, naturelles et utiles
Les pertes vaginales aussi appelées leucorrhées ou pertes blanches sont un phénomène naturel bien connu des femmes. Généralement blanches ou translucides, il s’agit de ces petits dépôts gluants qui viennent souvent orner le fond de nos culottes. Rassurez-vous, non seulement ces sécrétions vaginales sont tout à fait normales mais en plus elles sont le signe que notre vagin est en bonne santé. Voici quelques explications afin de mieux comprendre leur origine et leur rôle.
Des sécrétions naturelles
Contrairement à ce que l’on peut penser, les pertes vaginales ne proviennent pas uniquement de notre vagin. Ce liquide visqueux est en fait sécrété depuis notre utérus. Il glisse ensuite sur les parois vaginales avant d’être expulsé sous la forme de glaires blanches ou translucides. Toutes les femmes en âge de procréer ont des pertes vaginales. Il s’agit d’un phénomène physiologique normal.
Un rôle important dans l’équilibre de la flore vaginale
Vous ne le saviez peut-être pas mais si notre corps fabrique ces leucorrhées, c’est pour une bonne raison. Les pertes vaginales jouent en effet un rôle majeur dans l’évacuation des germes et cellules mortes qui peuvent être nocifs pour notre flore vaginale. C’est donc en quelque sorte un système auto-nettoyant qui permet de limiter la prolifération des bactéries et donc le risque d’infection (vaginose bactérienne, vaginite, mycose vaginales et vulvaires). Avoir des leucorrhées est donc le meilleur moyen d'éviter un déséquilibre de la flore vaginale.
Les pertes vaginales anormales : un signal d’alerte
Les pertes vaginales normales sont généralement translucides ou sous forme de pertes blanches et peu odorantes. Des leucorrhées jaunâtres ou verdâtres et malodorantes, doivent vous alerter car elles sont synonymes d’un fonctionnement anormal.
Elles peuvent être le signe d’une infection vaginale ou d'une Infection Sexuellement Transmissible (comme les trichomonas). Si vos pertes vaginales changent de couleur, d'aspect (mousseusses, liquides, épaisses comme du lait caillé), d'odeur (odeur désagréable, odeur de poisson) ou de quantité (perte importante), il faut aller consulter.
Globalement, un changement brutal de l’aspect de vos écoulements vaginaux doit vous interpeller et vous pousser à consulter votre médecin, votre gynécologue ou votre sage-femme. D'autant plus si vous ressentez d'autres symptômes comme des brûlures au moment de la miction, des démangeaisons de la vulve (prurit) ou même de la fièvre. Le professionnel de santé vous prescrira un prélèvement vaginal pour réaliser l'analyse de vos pertes et identifier l'origine du dysfonctionnement (IST, MST, déséquilibre de la flore, champignon...). Le traitement approprié vous sera alors prescrit.
Un lubrifiant naturel
Outre leur pouvoir protecteur, les pertes vaginales sont aussi un excellent lubrifiant naturel. Chez la femme, lors de l’excitation liée à un rapport sexuel, ces sécrétions vont être produites en quantité afin de faciliter une éventuelle pénétration. A certaines périodes du cycle menstruel, les pertes vaginales deviennent plus rares et moins abondantes. Pour plus de confort pendant les rapports sexuels, il est recommandé d’utiliser en complément un produit lubrifiant.
Des sécrétions vaginales plus ou moins abondantes
Certaines femmes peuvent être complexées par l’abondance de leurs leucorrhées. Sachez qu’il n’existe aucune norme en la matière. La quantité des sécrétions est très variable d’une femme à l’autre et varie en fonction du cycle menstruel. Il n’y a donc absolument rien d’anomal à avoir beaucoup de pertes vaginales. Elles ont en outre, tendance à être naturellement plus abondantes et plus épaisses juste avant les règles et au moment de l'ovulation. Les pertes vaginales apparaissent à la puberté et disparaissent progressivement lors de la ménopause.
Les pertes vaginales pendant la grossesse
Lors de la grossesse, le corps est soumis à de grands changements hormonaux. Cela implique presque systématiquement une augmentation des leucorrhées. Elles deviennent aussi généralement plus opaques et peuvent dégager une odeur métallique. Après l’accouchement, les pertes vaginales retrouvent progressivement leur aspect initial.
Le cas du stérilet
Si vous êtes porteuse d’un stérilet, vous avez peut-être constaté une augmentation de vos pertes vaginales. Ce moyen de contraception peut en effet influer sur la quantité de sécrétions produites par l’utérus. Ce n’est pas systématique, mais la présence de ce corps étranger peut stimuler dans certains cas la production de pertes vaginales.
Des solutions pour améliorer votre confort
Les pertes vaginales, surtout lorsqu’elles sont abondantes peuvent être inconfortables. Certaines femmes sont gênées par la sensation d’humidité. D’autres ont peur que les pertes traversent leurs sous-vêtements.
Voici donc quelques conseils pour améliorer votre confort, notamment lors des périodes de votre cycle où les leucorrhées sont les plus importantes :
- Utiliser des protections hygiéniques adaptées. Le port d’un protège-slip permet d’absorber les pertes vaginales et donc d’améliorer votre confort. Il est préférable de les choisir sans parfum et non blanchies au chlore afin de limiter les risques d’irritation ou de démangeaisons.
- Penser à prendre des sous-vêtements de rechange. Avoir une petite culotte supplémentaire à portée de main dans son sac permet d’être toujours au sec.
- Oublier la douche vaginale. Certaines femmes ont tendance à se laver l’intérieur du vagin, pensant ainsi éliminer l’excès de sécrétion intime. Dans les faits, c’est tout l’inverse qui se produit. Cette pratique dérègle l’équilibre de la flore vaginale. Le corps va alors naturellement produire plus de leucorrhées afin de compenser cette agression.
- Utiliser des produits d’hygiène intime adaptés. Certains savons et gels douche sont trop décapants pour les muqueuses vaginales et détruisent la flore vaginale. Il est préférable d’utiliser des produits spécifiquement adaptés au nettoyage de la vulve, avec un PH proche de celui de notre peau. Dans tous les cas, il ne faut jamais nettoyer l’intérieur du vagin, c’est justement le rôle de nos leucorrhées !
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