Le dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST)
Si vous avez une vie sexuelle active, il est important de réaliser régulièrement des tests de dépistage des maladies sexuellement transmissibles. À quoi ressemblent ces tests ? À quelle fréquence faut-il les réaliser ? Où faut-il se rendre ? On vous explique tout sur le dépistage des IST.
C’est quoi le dépistage IST ?
Après des rapports sexuels (avec ou sans pénétration), des virus, bactéries ou autres parasites peuvent se faire un chemin dans vos organes génitaux, causant ainsi des MST (maladie sexuellement transmissible).
Ces dernières peuvent être diverses et variées ; virus du sida, hépatite B, syphilis, chlamydiose, herpès, virus du papillome humain, blennoragie, vaginite, infection à mycoplasmes ou encore des mycoses vaginales.
Au vu de la diversité de ces infections, les symptômes sont tout aussi variés. Si certaines causent de simples irritations, d’autres peuvent avoir des conséquences beaucoup plus graves, comme la stérilité, le cancer du col de l’utérus, l’affaiblissement du système immunitaire, etc.
Alors pour limiter ces risques, un traitement rapide est nécessaire. C’est dans ce contexte que le test de dépistage des infections sexuellement transmissibles intervient.
Les 4 IST les plus fréquentes
Voici la liste des 4 IST les plus fréquemment contractées car elles sont souvent asymptomatiques et évoluent de manière silencieuse :
- La chlamydiose
- La gonorrhée
- La trichomonase
- La syphilis
Dans quels cas faut-il faire un dépistage des IST ?
Plusieurs cas imposent de se faire dépister :
- Après un rapport sexuel à risque. En cas de rapport sexuel non protégé ou de rupture du préservatif, il est impératif de faire des tests de dépistage.
- En cas de symptômes évocateurs d’une IST comme des démangeaisons génitales, des pertes vaginales jaunâtres ou malodorantes, des verrues ou des plaies, une sensation de brûlure en urinant.
- Avant d’avoir des rapports non protégés avec votre partenaire. Si vous avez débuté une relation exclusive avec un nouveau partenaire, il est important de vous faire dépister tous les deux avant d’enlever le préservatif.
- De manière préventive si vous avez une vie sexuelle active. Cela vous concerne même si vous utilisez des préservatifs, car certaines IST se transmettent lors de rapports bucco-génitaux (cunnilingus, fellation, anulingus) et même de simples caresses sexuelles.
- Si vous êtes enceinte. Certaines maladies comme la syphilis ou la chlamydia sont transmissibles de la mère à l’enfant. Il est donc nécessaire de faire un check-up complet en début de grossesse.
Comment se passe le dépistage des IST ?
Toutes les infections sexuellement transmissibles ne se détectent pas de la même manière. En fonction des IST que l’on recherche, il est possible de faire :
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Une prise de sang
Elle permet de déceler le virus du VIH, la syphilis et les hépatites.
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Une analyse d’urine
Elle détecte la chlamydia et la gonorrhée.
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Un frottis vaginal
Cet examen permet de mettre en évidence les différents types de papillomavirus, les mycoplasmes, la chlamydia et la gonorrhée.
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Un prélèvement vaginal ou cervical
En laboratoire d'analyse médicale, vous pourrez procéder à un auto-prélèvement vaginal (chlamydia, gonorrhée) ou un praticien du laboratoire vous fera un prélèvement de glaire cervicale.
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Des prélèvements cellulaires
Ces derniers permettent de diagnostiquer l’herpès génital. En prélevant les cellules au niveau des lésions, le médecin est en mesure de confirmer le diagnostic.
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Un test TROD (ou autotest)
Grâce à une goutte de sang posée sur une languette réactive, ces tests rapides permettent de détecter en quelques minutes certaines IST. Certains tests sont spécifiques pour le VIH, d’autres pour la syphilis et les hépatites (VHB & VHC). Les tests TROD (test rapide d'orientation diagnostique) sont des autotests, ils restent donc toutefois moins fiables que les examens sanguins ou urinaires.
Lorsque l’on veut réaliser un dépistage complet des IST (notamment pour enlever le préservatif), il est très fréquent que l’on associe prélèvement sanguin, prélèvement vaginal et test urinaire en laboratoire d'analyses médicales.
Quel est le prix du dépistage des IST ?
Sur ordonnance et avec une mutuelle, tous les tests de dépistage sont gratuits, sans frais à avancer puisque remboursés à 100%.
Gratuit pour le dépistage SIDA depuis janvier 2022 en laboratoire
Sans ordonnance et sans avance de frais, le test de dépistage du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est gratuit depuis le 1er janvier 2022 dans tous les laboratoires d'analyses médicales.
Entre 10€ et 30€ pour un autotest VIH en pharmacie
Les autotests pour le VIH que vous pouvez acheter en pharmacie coûtent entre 10€ et 30€ selon les marques. Il faut faire attention à ce qu'ils portent bien la norme CE.
Entre 5€ et 40€ pour un dépistage réalisé sans ordonnance au laboratoire
Les grilles tarifaires pour un dépistage sans ordonnance varient en fonction des laboratoires d'analyses médicales. Rapprochez-vous de votre labo de quartier pour leur demander les tarifs pratiqués.
A titre indicatif, voici les tarifs de l'Institut Fournier à Paris :
- Prise de sang syphilis : 5,40€
- Test TROD VIH : 10€
- Sérologie VHC (hépatite C) : 14,85€
- PCR (prélèvement vaginal) chlamydia et gonocoque : 22,95€
- Sérologie herpès par prise de sang (simplex de type 1, simplex de type 2) : 27€
- ECBU analyse d'urines: entre 32,40 € et 43,56 €
- Sérologie VHB (hépatite B) : 40,50€
Quand faire un dépistage des infections sexuellement transmissibles ?
Prendre en compte le délai d’incubation
Entre le moment où vous êtes contaminé par une infection sexuellement transmissible et le moment où celle-ci est détectable, il se passe un certain laps de temps. Cette durée (appelée période fenêtre) varie en fonction des maladies :
- la gonorrhée = 7 jours
- la chlamydia = 2 semaines
- la syphilis = 6 semaines pour une prise de sang et 12 semaines avec le test TROD
- l’hépatite B = 8 mois
- le VIH = 6 semaines pour une prise de sang et 12 semaines avec le test TROD
Il est donc inutile de se précipiter pour faire des tests après un rapport sexuel non protégé, la plupart des IST n’étant pas détectables avant plusieurs semaines. Un dépistage complet est possible 6 semaines après la dernière prise de risque.
En cas de rapport non protégé ou de rupture d’un préservatif, le mieux est de passer un coup de fil à votre médecin. Si la situation l’exige, il pourra vous prescrire un traitement préventif pour le VIH.
Combien de temps après un rapport non protégé faut-il se faire dépister ?
- Respecter un délai de 15 jours pour les chlamydiae ou la gonorrhée
- Respecter un délai de 3 semaines minimum pour la syphilis ou le VIH, à renouveler à 6 semaines suivant le rapport non protégé pour être sûr de la fiabilité des résultats.
- Respecter un délai de 3 mois pour les tests VIH, VHC, VHB & syphilis en TROD
Quels tests faut-il réaliser pour enlever le préservatif ?
Tous. Et les deux partenaires doivent les faire, en prenant soin de respecter les délais depuis la dernière prise de risque.
A quelle fréquence faut-il se faire dépister ?
Si vous avez plusieurs partenaires sexuels dans l’année, il est recommandé d’effectuer des tests de dépistage d’infection sexuellement transmissible tous les 3 mois, même si vous utilisez systématiquement des préservatifs. En cas de partenaire exclusif, on vous conseille de réaliser au moins un test par an.
Où se faire dépister ?
Pour effectuer le dépistage d’une infection sexuellement transmissible plusieurs solutions existent :
- Prendre rendez-vous chez son médecin généraliste, son gynécologue ou sa sage-femme afin d’obtenir une prescription, puis se rendre dans un laboratoire pour réaliser les prélèvements ( sanguins et ou urinaires)
- Aller dans un centre de planning familial (CPEF ou Centres de planification et d'éducation familiale) ou une association spécialisée
- Tous les CeGIDD (Centres Gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic)
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Se rendre dans un centre de référence VIH et IST. Vous pouvez retrouver toutes leurs adresses sur le site de sida info Service.
Quels sont les résultats du dépistage ?
Après les analyses, le laboratoire vous transmet les résultats du dépistage. S’ils se révèlent positifs, il faudra absolument prendre contact avec votre médecin ou gynécologue pour un traitement adapté.
Ces derniers varient en fonction de la maladie infectieuse détectée. Pour en savoir plus, nous vous conseillons de lire notre article sur le sujet.
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