Tout savoir sur le vagin et la vulve
Notre vagin et notre vulve sont parmi les parties les plus sensibles de notre anatomie. Spoiler alert : ce sont deux organes bel et bien différents (cf. Maëva Ghennam, qui n'a pas fait rajeunir son vagin mais sa vulve). Vulnérables face aux irritations, aux infections ou aux allergies, il est important d’en prendre soin. On vous explique le rôle et le fonctionnement de ses deux organes et on vous donne des conseils pour en prendre soin.
Vagin et vulve : quelles différences ?
- La vulve est la partie extérieure et le vagin la partie interne du système reproducteur féminin. Ce sont donc deux organes bien distincts.
- Le ph vaginal et le ph vulvaire sont totalement différents. Le PH vulvaire est situé autour de 8, soit un PH neutre, tout comme le ph des muqueuses et de la région péri-anale. Le pH vaginal est, quant à lui, acide et situé aux alentours de 4-4,5.
- La flore vaginale et la flore vulvaire, sont, elles aussi, complètement différentes. La flore vaginale vous protège des infections gynécologiques par la présence des bonnes bactéries Lactobacilles. La vulve est protégée des infections par la présence de poils et par une hygiène intime adaptée.
C’est quoi la vulve ?
La vulve est la partie externe et visible du système reproducteur féminin. Elle se compose des grandes et petites lèvres, qui entourent le méat urinaire, et de la partie externe du clitoris. A noter toutefois que les petites lèvres ne portent pas forcément bien leur nom puisqu’elles dépassent bien souvent des grandes lèvres. Récemment, Maëva Ghennam qui déclarait avoir désormais le "vagin d'une jeune fille de 12 ans" évoquait l'opération de chirurgie esthétique de la vulve, et en particulier de ses petites lèvres qu'elle devait juger trop grandes, que l'on appelle nymphoplastie ou labiaplastie. Cette opération est différente de la vaginoplastie, ou lifting vaginal, qui vise à réduire le diamètre du vagin, qui est l'une des parties internes du système reproducteur féminin.
La vulve a différentes fonctions :
- Une fonction sexuelle liée au plaisir. Lorsque vous êtes excitée, les petites lèvres se gonflent ce qui a pour conséquence de déclencher la lubrification et de faciliter le rapport sexuel. Le clitoris, lui, est un organe particulièrement innervé entièrement dédié au plaisir féminin.
- Un rôle dans la miction puisque c’est par le méat urinaire, ce petit orifice caché par les lèvres, que l’urine est évacuée à l’extérieur du corps.
- Une barrière contre les infections. Les grandes lèvres sont recouvertes de poils qui ont pour rôle de protéger les muqueuses contre les infections gynécologiques. La présence de poils active également les glandes sébacées qui contribuent à la lubrification. C’est pourquoi les femmes qui s’épilent intégralement sont plus sujettes à la sécheresse vaginale. La sécheresse vaginale peut notamment entraîner des douleurs pendant les relations sexuelles.
Comment prendre soin de sa vulve
Voici quelques conseils afin de prendre soin de votre vulve et de la protéger des frottements, des allergies ou des infections :
- Optez pour un nettoyage en douceur. La plupart des savons et des gels douche vendus dans le commerce ont une composition et un PH trop agressif (ph basique situé entre 9,5 et 11) pour cette zone sensible de notre anatomie. Mieux vaut utiliser un gel nettoyant intime au PH légèrement acide pour respecter celui de notre vagin. Choisissez-le de préférence sans parfum ni substance allergène. Oubliez également le gant de toilette, véritable nid à microbes qui peut en plus causer des irritations au niveau du clitoris et des petites lèvres.
- Levez le pied sur l’épilation et le rasage. Sans poil, vous êtes plus exposée aux infections gynécologiques et avez plus de chance de développer des mycoses vulvaires et/ou vaginales ou des vaginoses. Si vous ne vous sentez pas prête à garder vos poils, essayez tout de même d’espacer les rasages et les séances d’épilation afin de laisser la peau se reposer et, si possible, oubliez l’épilation intégrale.
- Choisissez des vêtements adaptés. Des vêtements trop serrés comme des jeans slim ou des strings peuvent occasionner des frottements très désagréables susceptibles d’irriter la vulve et d’abîmer les muqueuses. De même, certaines matières synthétiques comme le lycra, le polyester ou l’élasthanne sont à éviter. Elles ont tendance à étouffer la vulve ce qui favorise la macération et la prolifération des mycoses. Mieux vaut opter pour des sous-vêtements en coton, plus respirants, afin de limiter le risque d’infection et d’irritation.
- Optez pour des protections hygiéniques biologiques pour protéger votre vulve : les serviettes périodiques bio ou les culottes de règles en coton certifié sont idéales pour réduire les risques d'agresser votre vulve pendant vos règles. D'autant plus que votre intimité va être en contact avec ces protections pendant 12 ans de menstruations dans votre vie.
C’est quoi le vagin ?
Le vagin est la partie interne du système reproducteur de la femme. Ce conduit étroit relie la vulve à l’utérus via le col de l’utérus. Sa taille moyenne est de 8 cm de longueur. Sa paroi musculaire a la capacité de s’élargir et de s’étirer lors d’un rapport sexuel ou d’un accouchement.
Le vagin est un organe auto-nettoyant
Elle est recouverte d’une muqueuse qui assure sa lubrification et permet l’évacuation des saletés : ce sont les pertes vaginales (aussi appelées pertes blanches).
La flore vaginale maintient un ph acide et protège des infections
Le vagin contient des milliards de lactobacilles, des bonnes bactéries qui jouent un rôle de protection contre les infections gynécologiques. En acidifiant légèrement l’intérieur du vagin (grâce à l'acide lactique qu'elles sécrètent), elles limitent la propagation d’agents pathogènes et donc le risque infectieux.
Le PH vaginal au cours de la vie de la femme
- Avant la puberté et l'arrivée des premières règles, le ph vaginal est neutre c'est-à-dire de 7.
- Avec le début de la puberté, le ph vaginal va progressivement baisser jusqu'à 4,5.
- Chez la jeune fille et la femme adulte non ménopausée, le ph vaginal normal est compris entre 4 et 4,5 soit un milieu modérément acide. Il peut parfois être situé entre 3,8 et 4.
- Au moment de la pré-ménopause et de la ménopause, le ph vaginal va redevenir de plus en plus neutre (soit > 4,5).
Les dérèglements du PH vaginal peuvent venir perturber la flore vaginale et la rendre plus sensible aux infections. Au cours d'un épisode de mycose vaginale, par exemple, le pH vaginal devient trop acide (inférieur à 4).
Prendre soin de son vagin
Voici quelques recommandations utiles pour préserver votre vagin des infections et en prendre soin au quotidien :
- Oubliez les douches vaginales. Cette pratique qui consiste à laver l’intérieur du vagin avec un jet d’eau ou une poire de lavement intime est inutile et dangereuse. Cela revient à passer un coup de karcher sur nos parois vaginales. On décape tout y compris la flore vaginale et les lactobacilles qui vous protègent. On s’expose alors à un risque d’infection gynécologique.
- N’hésitez pas à utiliser des crèmes intimes. D’après une étude commandée par le laboratoire Pfizer, près de 40 % des femmes souffrent d’inconfort et de sécheresse vaginale. Pour pallier à ce problème, il existe des crèmes et des gels intimes formulés spécialement dans le but d’hydrater les parois vaginales et les muqueuses. Ces produits améliorent considérablement la lubrification vaginale et limitent les sensations de tiraillements et de sécheresse.
- Optez pour une cure de probiotiques. Si vous avez régulièrement des démangeaisons, des irritations ou des mycoses, il peut être intéressant d’opter pour une cure de probiotiques. Il s’agit en fait de comprimés contenant des lactobacilles, ces bonnes bactéries qui protègent notre vagin. En augmentant le taux de lactobacilles dans notre organisme, on rééquilibre la flore vaginale et on limite les risques d’infection.
Photo by Matthew Tkocz on Unsplash