Prendre soin de son utérus : nos conseils
L’utérus est l’organe reproducteur féminin par excellence. C’est en effet à l’intérieur de cette petite poche que se développe le fœtus lors de la grossesse. On a souvent tendance à l’oublier et à le négliger, peut-être parce qu’il est bien caché. Pourtant, il s’agit d’un organe fragile qu’il est important de préserver. Voici tous nos conseils pour prendre soin de votre utérus.
A quoi ça ressemble un utérus ?
L’utérus est un petit organe en forme de triangle inversé situé dans le bas ventre. Ses deux extrémités hautes sont connectées aux ovaires par les trompes de Fallope. En bas, il débouche sur le vagin via un canal étroit, le col de l’utérus. Les parois de l’utérus sont recouvertes d’une muqueuse appelée endomètre qui s’épaissit à certains moments du cycle féminin pour se préparer à une éventuelle grossesse. Chaque mois, ce sont les débris de muqueuses de l'utérus qui sont évacués par le vagin lors des règles.
Quel est le rôle de l’utérus ?
En cas de grossesse, c’est à l’intérieur de l’utérus (cavité utérine) que se déroule ce que l’on appelle la nidation : l’oeuf fécondé va s’implanter dans la muqueuse utérine puis va se developper pour devenir un embryon puis un fœtus. L’utérus est un organe hautement extensible qui grandit en même temps que le bébé. La taille de l'utérus peut passer de 5cm à 35cm en quelques mois. Lors de l’accouchement, le col de l’utérus va progressivement se dilater pour laisser sortir le bébé .
Pourquoi faut-il prendre soin de son utérus ?
L’utérus est un organe fragile qui peut être sujet aux infections et à certaines maladies comme le cancer du col (causé par le HPV ou virus du papillome humain). Dans les cas les plus graves, cela peut aboutir à une hystérectomie : une ablation de l’utérus. Certaines pathologies peuvent également entraîner un risque de stérilité. C’est pourquoi il est important d’être prudente et de protéger au maximum son utérus.
Protéger son utérus des maladies sexuellement transmissibles
La majorité des maladies de l’utérus et du col utérin sont causées par des infections sexuellement transmissibles (IST) comme les chlamydias, la gonorrhée ou le papillomavirus. Ces infections peuvent s’attaquer à la paroi de l’utérus, on parle alors d’endométrite, ou au col de l’utérus, il s’agit de la cervicite. En cas de complications, ces infections peuvent faire de gros dégâts et endommager définitivement votre utérus. Pour limiter les risques de contamination, il est important d’utiliser des préservatifs lors des rapports sexuels avec pénétration. Pensez également à effectuer avec votre partenaire des tests de dépistage avant d’entamer des relations sexuelles sans protection.
Pensez au frottis de dépistage du cancer de l’utérus
Il est très important d’être suivie régulièrement par un gynécologue ou une sage-femme. A partir de l’âge de 25 ans, il est en effet conseillé de réaliser tous les 3 ans un frottis du col. Cet examen gynécologique consiste à prélever des cellules sur le col de l’utérus afin de les analyser en laboratoire et de dépister un éventuel cancer, la présence de cellules ou de lésions précancéreuses. Le frottis est actuellement le seul moyen de diagnostiquer le cancer du col de l’utérus qui est généralement asymptomatique pendant les premières années. Si vous avez des symptômes tels que des verrues génitales (condylomes), allez consulter très rapidement un professionnel de santé.
Se vacciner contre le papillomavirus
Le papillomavirus (VPH) est un virus particulièrement contagieux qui se transmet par voie sexuelle. La Fondation contre le Cancer estime que 80 % des femmes et des hommes sexuellement actifs seront en contact avec le papillomavirus au moins une fois dans leur vie. En règle générale, notre organisme parvient à éliminer le virus en quelques mois. Toutefois, 99 % des cancers de l’utérus sont causés par une exposition répétée au papillomavirus. S’il ne protège pas à 100 % du cancer de l’utérus, un vaccin a tout de même été mis au point afin de limiter considérablement les risques d’infection. La vaccination est recommandée pour toutes les jeunes filles âgées de 11 à 18 ans.
Prendre soin de sa flore vaginale
Si vous voulez prendre soin de votre utérus, il est important de protéger votre flore vaginale. Elle contient en effet un grand nombre de bonnes bactéries que l’on appelle lactobacilles. En fabriquant de l’acide lactique, ces dernières rendent notre vagin légèrement acide ce qui empêche les germes pathogènes de pénétrer. Avoir moins de germe dans le vagin signifie moins de risques qu’ils remontent jusqu’à votre utérus pour le contaminer. Voici les bonnes pratiques à adopter pour préserver votre flore vaginale :
- Ne jamais se nettoyer l’intérieur du vagin. Avoir recours aux douchettes vaginales (douche intime avec une poire de lavement) est le meilleur moyen de détruire sa flore intime.
- Utiliser un gel nettoyant intime, avec un PH acide proche de celui de notre vagin, pour le nettoyage de la vulve. Les gels douche et les savons sont souvent trop agressifs pour cette partie sensible de notre anatomie.
- Se rincer la vulve à l’eau claire entre deux douches plutôt que d’avoir recours aux lingettes intimes qui détruisent la flore vaginale.
- Changer très régulièrement de protection hygiénique ( serviette tampon, cup..). Cela permet de limiter considérablement les risques d’infections.
- Faire régulièrement des cures de probiotiques afin de maintenir le taux de lactobacilles dans le vagin.
Soulager son utérus pendant les règles
Pendant les règles notre utérus se contracte afin d’évacuer les saignements. Durant cette période, il est donc particulièrement sensible et douloureux. Pour le soulager vous pouvez :
- poser une bouillotte sur votre ventre ou prendre un bain. La chaleur va décrisper l’utérus et faire diminuer les crampes. Notre bouillote aux graines de lin est parfaite pour soulager vos crampes de règles.
- prendre des tisanes de certaines plantes aux vertus antispasmodiques et antidouleurs comme l’achillée millefeuille, l’estragon ou la mélisse.
- pratiquer une activité physique douce comme le yoga, la marche, la natation ou le pilate.
- adopter une alimentation riche en magnésium et en potassium (poissons, œufs, légumineuses, fruits secs) qui limite les crampes utérines.
L'endométriose, une maladie méconnue et très répandue
Si vos douleurs pelviennes de règles sont très intenses, vous souffrez peut-être d'endométriose. Une échographie pelvienne et d'autres examens peuvent être nécessaire pour la diagnostiquer. Cette maladie de la muqueuse utérine peut entraîner de nombreuses complications parmi lesquelles des kystes ovariens ou des possibilités réduites de procréation.
Si vous avez des pertes de sang épaisses ou très liquides de couleur orange, grise ou rosée pendant vos règles ou en dehors de vos règles, n'hésitez pas à aller consulter un professionnel de santé.
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