Piercing génital : quels risques ?
Par coquetterie ou pour accroître leurs sensations sexuelles, certaines femmes décident de se faire un piercing sur les parties génitales. C’est à peu près la pire idée qui soit, on vous explique pourquoi.
Pourquoi certaines femmes se font piercer le sexe ?
Différentes raisons sont avancées par les femmes qui ont un piercing intime :
- Le motif esthétique : elles trouvent joli la présence de ce bijou sur leur sexe. Elles considèrent qu’il s’agit d’une modification corporelle au même titre qu’un tatouage ou qu’un piercing au nombril ou au téton.
- L’érotisation de leur propre corps : elles se sentent plus sexy et utilisent ce bijou comme un outil de séduction.
- La recherche du plaisir : selon certaines femmes la présence d’un piercing sur le clitoris décuplerait le plaisir sexuel et augmenterait le nombre d’orgasmes. Cela s’explique par le fait que le bijou viendrait activer les terminaisons nerveuses qui sont extrêmement nombreuses dans cette zone, entre 8000 et 10000. Aucune étude scientifique n’ayant été réalisée sur le sujet, il est difficile de confirmer ou d’infirmer cette théorie.
- Les pratiques sadomasochistes : les piercings génitaux sont particulièrement appréciés dans le milieu BDSM (bondage, discipline, domination, soumission, sadomasochisme). Dans ces pratiques sexuelles alternatives, les anneaux clitoridiens peuvent servir pour y accrocher une chaîne ou une laisse. Les piercings avec des barres peuvent aussi empêcher l’accès au vagin. Cette version moderne et moins encombrante de la ceinture de chasteté est très appréciée dans certains jeux érotiques
Quels sont les différents piercings génitaux ?
Différentes zones de la vulve peuvent être percées :
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Le capuchon du clitoris. Dans ce cas, le bijou est implanté dans la peau qui recouvre le gland du clitoris.
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Le gland du clitoris. Cette fois le piercing est réalisé directement dans le gland c'est-à-dire la partie externe du clitoris situé sous le capuchon de peau. Ce piercing n’est possible que lorsque le gland est assez grand pour y accueillir un bijou.
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Le bas du pubis. Le piercing Christina désigne un piercing implanté à la base du pubis, là où se forment les grandes lèvres.
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Les lèvres externes aussi connues sous le nom de grandes lèvres.
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Les lèvres internes, que l’on appelle communément petites lèvres même si elles sont souvent plus longues que les grandes lèvres.
- Le périnée. Ici le piercing est réalisé dans la zone qui se trouve entre le vagin et l’anus. On parle de piercing de la fourchette.
Il existe également différents types de bijoux génitaux comme :
- L’anneau
- La boule
- La barre verticale
- La barre horizontale
Notez également que ces messieurs ne sont pas en reste concernant la mode du piercing génital. Il est en effet possible de se faire percer le pénis, les testicules ou le prépuce.
Comment se passe le piercing de la vulve ?
Le piercing de la vulve doit être réalisé uniquement par un pierceur professionnel qui va respecter les conditions d’hygiène et les normes réglementaires.
Le piercing doit s’effectuer uniquement à l’aiguille et non au pistolet car c’est beaucoup plus traumatisant pour les tissus et moins précis. On ne va pas vous mentir, l’intervention se fait sans anesthésie et ce ne sera pas franchement une partie de plaisir surtout si vous optez pour une localisation sur le gland du clitoris, zone ultra sensible. Le premier bijou doit être en acier chirurgical ou en titane pour limiter les risques infectieux et les réactions allergiques.
Après l’implantation du bijou, on note souvent des douleurs localisées, des rougeurs et un gonflement qui vont normalement s’estomper au fil des jours. La cicatrisation peut être longue, parfois jusqu’à 18 mois. Une fois la cicatrisation totale vous pourrez porter des piercings fantaisie.
Quels sont les dangers du piercing génital ?
Si vous êtes toujours emballée par la perspective de transpercer votre vulve avec une aiguille, sachez que ce ne sera sûrement pas du goût de votre gynécologue.
Cette pratique est en effet loin d’être sans risques pour votre santé. Parmi les conséquences néfastes du piercing génital, on trouve :
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Des risques d’infection génitale
Ils sont amplifiés par le fait que votre vulve se trouve à proximité de votre anus qui contient tout un tas de bactéries potentiellement pathogènes. Le piercing peut aussi entrer en contact avec beaucoup de sécrétions : de l’urine, des pertes vaginales, du smegma et si vous avez des rapports sexuels de la salive, de la cyprine ou du sperme. L’effet de macération dans la culotte est aussi à prendre en compte.
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Une complication de la cicatrisation
La cicatrisation d’un piercing génital est beaucoup plus longue et compliquée que celle d’un piercing aux oreilles ou à l’arcade. La vulve frotte souvent contre les cuisses et est en contact permanent avec les vêtements, ce qui peut empêcher la plaie de se refermer. C’est pourquoi il est important de désinfecter régulièrement le piercing avec un antiseptique.
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Une désensibilisation du clitoris
C’est particulièrement vrai pour les piercings réalisés directement dans le gland du clitoris qui peuvent altérer les terminaisons nerveuses et causer une insensibilité clitoridienne.
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Des douleurs ou un inconfort
Elles peuvent être la conséquence d’un piercing mal réalisé ou tout simplement des frottements avec les sous-vêtements. Le contact répétitif avec un préservatif ou une serviette hygiénique peut aussi être très désagréable.
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Des infections sexuellement transmissible ( IST)
Se percer la peau c’est créer une plaie et donc une voie d’ouverture supplémentaire pour les maladies sexuellement transmissibles comme le VIH, la syphilis, la chlamydia, la gonorrhée, l’hépatite B..
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Des complications avec la contraception
La présence d’un piercing génital chez l’un ou les deux partenaires sexuels peut amener à un endommagement du préservatif féminin ou masculin. Il convient de ne pas compter uniquement sur des méthodes de contraception barrière si jamais vous avez des rapports sexuels avec un piercing intime.
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Des infections gynécologiques
Le piercing génital s’accompagne bien souvent d’une épilation intégrale ou semi-intégrale des poils du pubis. Nos poils forment une barrière de protection naturelle contre les bactéries et les champignons. Les enlever c’est augmenter le risque de développer des maladies comme une vaginose ou une mycose.
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