Le sang des règles est-il propre ou sale ?
En matière de règles, les idées reçues ont la vie dure. Encore aujourd’hui, l’idée véhiculée par certaines croyances ancestrales que le sang des règles est sale et impur reste trop souvent ancrée dans l’esprit collectif. D’où vient cet a priori ? Est-il justifié ? Tentons de démêler le vrai du faux…
Le sang des règles, c’est quoi au juste ?
Le sang des règles provient de l’élimination de la muqueuse utérine (endomètre), lorsqu'il n'y a pas eu fécondation.
Le sang menstruel est essentiellement composé d’eau, de globules rouges, de cellules mortes issues de la paroi interne de l’utérus (c’est ce qu’on appelle l’endomètre) et de sécrétions vaginales. Il diffère donc du sang “ordinaire” par sa composition et il ne contient pas d’éléments coagulants.
Le sang des règles diffère aussi du sang artériel par sa consistance : il est en effet plus visqueux. Cette consistance varie toutefois selon les femmes mais aussi en fonction du jour du cycle menstruel.
La couleur des saignements est, elle aussi, variable au fil des jours des règles. On observe par exemple :
- un sang rose au début des règles (car mélangé avec de la glaire cervicale),
- un sang rouge foncé, ou marron, en fin de règles : c’est un sang qui s’est oxydé en stagnant plus longtemps dans l’utérus,
- un sang rouge vif : c’est la couleur d’un flux normal et régulier.
Si l'apparence, la consistance et la composition du sang menstruel diffèrent de celles du sang du système circulatoire, le sang des règles n’a pour autant rien de sale, et son aspect distinctif est simplement lié à des fonctions physiologiques.
→ À savoir : si l’aspect de votre flux menstruel semble anormal (par exemple, de couleur orange ou gris) et / ou qu’il s’accompagne de symptômes tels que de la fièvre, des douleurs de ventre ou une odeur intime nauséabonde, il peut s’agir d’une infection gynécologique ou d’une MST. Il est alors recommandé de consulter son médecin ou son gynécologue.
D'où vient l’idée que le sang des règles peut être sale ?
Comme on le disait, la connotation qui entoure le sang des règles n’est pas née d’hier. Il faut en effet remonter loin en arrière pour comprendre l’origine de cette idée préconçue.
Tout d’abord, un peu d’histoire des menstrues…
Avant tout, faisons un petit point sur l’étymologie. Dans le jargon médical, le sang des règles est également appelé “sang cataménial”, du grec katamênia, qui signifie « menstrues ». D’ailleurs, l'expression « en catimini » (c’est-à-dire « discrètement, en se cachant…») vient du même mot grec, ce qui illustre bien le tabou qui règne depuis des milliers d’années autour du sang menstruel…
Pour Hippocrate, le sang des règles était toxique. S'il n'était pas expulsé, il menaçait alors de corrompre les différents organes et de monter au cerveau, justifiant ainsi les sautes d’humeur des femmes pendant leurs règles.
Au Moyen-Âge, selon diverses influences religieuses, une femme qui avait ses règles était une sorcière, et le sang des règles était le signe d’une possession démoniaque : il ne fallait surtout pas le montrer ! Tout ce que touchait une femme menstruée était d’ailleurs considéré comme étant “contaminé”.
Jusqu'en 1920, la médecine a tenté de justifier scientifiquement cette préconception, avec la théorie des “ménotoxines”, des substances nocives qui seraient responsables du caractère “nuisible” du sang menstruel, considéré comme “putride” et “nauséabond”.
Et aujourd’hui, où en sommes-nous ?
Malgré de nombreux progrès, le sang menstruel reste, encore aujourd’hui, connoté à un certain nombre d’a priori dans l’inconscient collectif.
Par exemple, comme nous l’expliquons dans cette vidéo, le sang des règles est illustré par du liquide bleu dans les publicités ! Pourtant, il est bel et bien rouge lorsqu’il s’agit de blessures ou de scènes de violence à la télévision…
Cela prouve que le sang des règles reste donc, jusqu’à aujourd’hui, rattaché à un vrai tabou et à une idée persistante que le sang menstruel serait “sale”.
Fort heureusement, de plus en plus d'influenceuses et de marques tentent de briser ce tabou et de démystifier les règles. Les hashtags #CaVaSaigner ou #ThePowerOfBlood ont par exemple été lancés pour inciter les femmes à montrer le sang menstruel tel qu’il est, en toute transparence, sur les réseaux sociaux, à travers des photos de vêtements tachés. C’est également un moyen de dénoncer la précarité menstruelle dont souffrent de nombreuses femmes dans le monde.
Alors, le sang des règles est-il sale ?
Eh bien non, le sang menstruel n’est ni sale, ni impur ! Certes, sa composition diffère de celle du sang de nos artères, mais l’idée que le sang des règles serait sale est bel et bien une idée reçue qui découle de mythes et de superstitions séculaires.
Et il n’est pas non plus sale de faire l’amour pendant ses règles ni de se baigner pendant cette période du cycle !
Le plus important, c’est de se sentir bien dans son corps et de vivre ses règles en toute sérénité. C’est pourquoi, chez jho, on vous propose des protections hygiéniques bio, respectueuses de votre flore intime.
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