Composition et fabrication des tampons bio VS conventionnels

par Soraya

Que ce soit au niveau de leur composition, des procédés de fabrication utilisés, ou de leur impact sur la santé et sur l’environnement, les tampons conventionnels se distinguent des tampons bio à bien des niveaux. On vous propose ici un comparatif de toutes les différences entre la composition et la fabrication des tampons bio VS tampons conventionnels. 

Quelle est la composition des tampons conventionnels ?

La composition des tampons industriels varie beaucoup d’un fabricant à l’autre. Et comme les marques ne sont pas tenues, légalement, de faire preuve d’une totale transparence quant à la composition de leurs produits, il s’avère un peu difficile d’établir de manière précise et exhaustive une liste des différents composants qui se trouvent dans les tampons industriels. En fait, les marques sont uniquement obligées de mentionner certaines substances parfumantes allergènes, répertoriées dans le règlement européen.

Toutefois, de nombreuses enquêtes ont été menées en ce sens. Une enquête réalisée en 2016 par 60 millions de consommateurs, auprès de plusieurs marques de référence, nous en apprend un peu plus sur la composition des tampons conventionnels.

Selon le magazine, les tampons périodiques industriels sont composés des éléments suivants : 

  • Un applicateur en carton ou en plastique, ou aucun applicateur,
  • Des fibres absorbantes en rayonne ou en viscose,
  • Un voile au contact du corps en polyéthylène et / ou polypropylène et / ou polyester,
  • Un cordon de retrait en coton, en polypropylène, ou en polyester,
  • Un fil d’ancrage du cordon, en polyester (ou parfois sans fil d’ancrage).

La plupart des tampons conventionnels sont aujourd’hui principalement composés de viscose, avec parfois du coton.

De nombreuses études ont aussi dévoilé la présence de substances chimiques indésirables dans les tampons périodiques, tels que du plastique, du parfum, des dioxines (sous-produits très toxiques) et des furanes, générés par le blanchiment au chlore, mais aussi des résidus de pesticides, des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), des phtalates, des allergènes odoriférants et conservateurs, du glyphosate (substance utilisée comme herbicide) et des dérivés halogénés liés aux traitements des matières premières (cf : rapport de l’Anses - Sécurité des produits de protection intime, 2019). 

Quelle est la composition des tampons bio ?

Là encore, la composition peut sensiblement varier en fonction des marques, mais les tampons périodiques bio sont généralement composés à 100% ou presque de coton bio.

Chez jho, nos tampons périodiques biologiques sont certifiés par le label GOTS (Global Organic Textile Standard). C’est LE label de référence pour garantir la qualité écologique des protections hygiéniques, mais aussi pour attester du respect d’un grand nombre de critères sociaux, environnementaux et sanitaires, de la récolte des matières premières à la commercialisation des tampons bio.

Nos tampons bio sont composés d’un cœur absorbant et d’une cordelette constitués à 100 % de coton biologique, cultivé sans pesticides ni traitements chimiques, et certifié GOTS.

Ils ne contiennent ni viscose, ni parfum, ni fibres synthétiques. Ils sont donc plus doux pour votre flore intime et ils aident aussi à diminuer les risques d’irritations et d’allergies. 

Quelle fabrication des tampons bio VS conventionnels ?

Comme on le disait, la plupart des tampons conventionnels sont fabriqués en viscose ou cellulose, une fibre synthétique issue de la pulpe de bois. La matière première est donc naturellement de couleur brune. Or, pour rendre les produits plus attractifs auprès des acheteuses et utilisatrices de tampons périodiques, et pour purifier les fibres, beaucoup de fabricants font le choix de blanchir cette matière au dioxyde de chlore, un gaz très toxique utilisé comme agent blanchissant

Le problème, c’est que ce blanchiment au chlore produit des dioxines et des furanes. Les dioxines sont des composés très polluants, nocifs pour la santé et pour l’environnement. Elles sont classées par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) comme étant cancérigènes, et ce sont aussi de puissants perturbateurs endocriniens.

Pour éviter cela, les marques bio utilisent un autre procédé pour le traitement du coton. 

Chez jho, nos tampons périodiques, serviettes hygiéniques et protège-slips bio sont traités au peroxyde d’hydrogène, qui ne génère aucune substance nocive. Ce traitement est en effet indispensable pour rendre le coton hydrophile (à l’origine cette matière est hydrophobe), mais ne présente aucun risque pour notre santé ni pour l’environnement. 

Quels sont les risques sanitaires liés aux tampons conventionnels ?

Comme on le disait, de nombreux tampons conventionnels contiennent des substances chimiques. Toutefois, selon l’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire), ces produits sont présents en faible concentration et ne dépassent pas les seuils sanitaires. Le risque zéro reste pourtant difficile à garantir compte tenu du manque d’information dont on dispose sur la composition des tampons industriels. Par ailleurs, les substances utilisées dans les protections hygiéniques conventionnelles sont plus susceptibles de causer des irritations, des allergies ou autres désagréments intimes. 

Les dioxines peuvent notamment, à partir d’une certaine quantité, causer des problèmes de procréation, des déséquilibres hormonaux, affaiblir le système immunitaire et augmenter les risques de cancer, selon l’OMS. Elles sont même soupçonnées aujourd’hui par certains experts d’être l’une des causes de l’endométriose

Les tampons périodiques bios sont donc des alternatives idéales pour réduire ces risques, et pour bénéficier d’un plus grand confort avec une protection saine et naturelle.

Le SCT (Syndrome du Choc Toxique), n’est en revanche pas lié à la présence de substances nocives dans les tampons. C’est en fait la durée du port de la protection hygiénique interne qui est en cause, quelle que soit cette protection. Pour éviter de s’exposer aux risques de SCT, il faudra vous laver les mains à l’eau froide et au savon, puis changer votre tampon, qu’il soit bio ou non, toutes les 4 à 6 heures. 

Quel impact environnemental pour les tampons ?

Outre les risques pour la santé, les tampons conventionnels n’ont pas le même impact que les tampons bio sur l’environnement. Un tampon conventionnel mettrait près d’un demi-siècle à se dégrader, alors qu’un tampon périodique bio ne mettrait que quelques années, grâce à sa composition de matières naturelles biodégradables. Les tampons bio sont donc aussi plus écolo. C'est encore plus le cas pour les protections hygiéniques lavables et réutilisables comme la culotte de règles ou la coupelle menstruelle en silicone

Décret n° 2023-1427 du 30 décembre 2023 relatif à l'information sur certains produits de protection intime : quid des tampons ?

Ce décret qui rentrera en vigueur le 01/04/2024 est l'aboutissement d'années de lutte de la part d'associations comme Fondation des Femmes, Règles Elémentaires et le Collectif Georgette Sand. Ce décret qui vise à obtenir la transparence sur la composition des tampons (et autres protections périodiques). 

Dans leur article, Règles Elémentaires revient sur les "avancées" de ce texte :

  • Les protections périodiques déjà sur le marché (sans liste de composition) pourront rester en vente jusqu'au 31/12/2024.
  • Voici les mentions obligatoires qui doivent figurer sur l'emballage des protections hygiéniques : composition (composants et produits intentionnellement ajoutés) ; risques sanitaires (allergies, intolérances, microtraumatismes, irritations) et modalités & précautions d’utilisation (décrites en annexe).
  • Si vous achetez vos protections hygiéniques en ligne, ces informations doivent être disponibles avant la finalisation de votre achat (article 3)
  • Si la taille de l’emballage ne le permet pas une notice doit accompagner le produit. 

Mais l'association soulève des points clés : 

  • Seuls les produits ajoutés “intentionnellement” par les fabricants sont concernés (ex : parfums qui peuvent être allergisants).
  • Sont donc exclus de l'affichage sur les packagings tous les composants utilisés dans la fabrication du produit d'hygiène intime : la colle, le blanchiment au chlore... bref la majorité des produits potentiellement toxiques (article 2). 
  • Les produits textiles ne sont PAS concernés par cette obligation d’affichage. Les culottes pour règles lavables, serviettes hygiéniques et protège-slips réutilisables ne sont pas concernées par cette réglementation (article 2). 
  • Petit point subtil : pour être qualifié de “produit textile”, il faut au moins 80% de fibres textiles (c'est le cas de la plupart des tampons et serviettes hygiéniques). 

Chez Jho, la composition de nos protections hygiéniques est transparente et clean : c'est ce qui a motivé notre création. 

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