SOPK et infertilité
Le syndrome des ovaires polykystiques est la première cause d’infertilité féminine en France. Dans cet article on vous explique comment cette maladie peut affecter votre fertilité et vous causer des difficultés pour tomber enceinte.
C’est quoi le syndrome des ovaires polykystiques ?
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) aussi appelé dystrophie ovarienne, est une maladie hormonale très fréquente. D’après les chiffres de l’INSERM, elle touche 1 femme sur 10, c’est autant que l’endométriose.
Causes du syndrome
Le SOPK est causé par un dérèglement hormonal : le corps produit trop de testostérone, une hormone habituellement fabriquée en très petite quantité par l’organisme féminin.
Symptômes du SOPK
Cette sécrétion excessive d’hormones masculines génère des effets indésirables sur la santé et peut entraîner différents symptômes tels que :
- Des troubles du cycle menstruel
- Des règles irrégulières, peu fréquentes (oligoménorrhée) ou absentes (aménorrhée)
- Des saignements excessifs pendant les menstruations (ménorragies)
- Une baisse de la fertilité et parfois une infertilité
- Un surpoids ou une obésité
- Un hirsutisme c’est-à-dire une pilosité excessive (particulièrement au niveau du visage, du dos et de la poitrine)
- De l’acné
- Une chute des cheveux ( alopécie)
- Le diabète
- Une hypertension artérielle
- Des tâches brunes au niveau de la nuque, des aisselles, des bras ou de l’aine. Elles sont causées par un taux d’insuline trop élevé, conséquence du SOPK.
- Des troubles psychologiques : angoisses, dépression, stress...
- Une grossesse difficile avec un risque de diabète gestationnel, d’accouchement prématuré et de fausse-couche.
- Un risque accru de développer certains cancers féminins ( sein, endomètre, ovaire)
Le syndrome des ovaires polykystiques tire son nom de son symptôme principal, visible à l’échographie : la présence de multiples kystes autour des ovaires. Ces kystes sont en réalité des follicules qui ne sont pas arrivés à maturité.
SOPK et infertilité
Le syndrome des ovaires polykystiques est la première cause d’infertilité féminine. 50% des femmes atteintes par cette maladie ont des difficultés à concevoir un enfant. Cela s’explique par l’impact du SOPK sur le cycle menstruel. Les quantités excessives de testostérone perturbent le fonctionnement des ovaires ce qui entraine bien souvent une anovulation c’est-à-dire une absence d’ovulation. Sans ovulation, l’ovocyte n’est pas expulsé par l’ovaire, il ne peut donc y avoir fécondation par un spermatozoïde. La grossesse est impossible.
Parfois, il y a des ovulations mais elles sont très irrégulières. Certaines femmes n’ovulent pas pendant de longs mois puis ovulent ensuite de façon très rapprochée. La difficulté réside alors dans le fait de réussir à suivre son cycle menstruel pour repérer les ovulations et avoir des rapports sexuels en conséquence.
Traitement de l’infertilité due au SOPK
On ne sait pas encore guérir le syndrome des ovaires polykystiques, mais il est possible de traiter l’infertilité en déclenchant de manière artificielle l’ovulation grâce à processus de stimulation ovarienne.
Deux options sont alors possible :
- La prise de comprimés de citrate de clomifène, une molécule capable de déclencher l’ovulation.
- Des injections d’hormone FSH pour stimuler la production d’ovocytes par les ovaires.
La stimulation ovarienne peut être simple, c’est-dire qu’elle ne sera pas suivie d’une procréation médicalement assistée ( PMA). Il faudra alors avoir des rapports sexuels durant la période fertile induite par le traitement.
Elle peut aussi être réalisée dans le cadre d’un parcours avec une aide médicale à la procréation (AMP). Dans ce cas l’ovulation sera suivie d’une fécondation in vitro (FIV) ou d’une insémination artificielle.
Prévention de l’infertilité due au SOPK
Si vous êtes atteinte par le syndrome des ovaires polykystiques et que vous souhaitez concevoir, voici quelques recommandations afin de booster naturellement votre fertilité :
- Contrôler votre poids
Pour maximiser vos chances de tomber enceinte, l’idéal est d’avoir un IMC normal compris entre 18,5 et 25.
- Arrêter de fumer
Le tabac est terriblement délétère pour l’appareil reproducteur féminin. D’après la synthèse de plusieurs études européennes, les femmes fumeuses auraient 16 % de chances en moins de concevoir.
- Avoir une activité physique régulière
- Réduire votre consommation de caféine et d’alcool
- Adopter une alimentation équilibrée en misant sur les légumes et les oméga-3 (poissons gras, œufs, amandes...)
- Limiter le contact avec des produits contenant des perturbateurs endocriniens ( phtalates, parabens, bisphénol). Privilégiez si possible les cosmétiques bio formulés avec des substances naturelles et les protections hygiéniques biologiques.
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