Connaître son corps de fille pendant l'enfance
Durant l’enfance, votre petite fille va progressivement prendre conscience de son corps. Elle va s’explorer par le toucher, découvrir ses organes génitaux et surtout vous poser plein de questions. On vous éclaire sur cette grande étape et on vous donne tous nos conseils pour aider votre fille à découvrir son corps en douceur.
La découverte du corps de fille
Entre 2 et 5 ans, les enfants ont généralement besoin de découvrir et d’explorer leur propre corps. Votre petite fille va beaucoup s’observer et également se toucher. Parmi ses objets de fascination, ses organes génitaux. Petites lèvres, grandes lèvres, clitoris, elle voudra découvrir ses parties génitales (vagin et vulve). Fière de son anatomie et grisée par ses nouvelles découvertes, elle pourra avoir tendance à beaucoup en parler et même à s’exhiber. Ces comportements sont tout à fait normaux et disparaîtront progressivement vers l’âge de 6 ans où les enfants intègrent généralement les notions de pudeur et d’intimité.
Les premiers gestes masturbatoires
Les premiers signes de masturbation apparaissent le plus souvent dès le jeune âge, vers deux ou trois ans. La petite fille va toucher différentes parties de son corps, comme sa vulve et son clitoris et si elle y trouve du plaisir, elle va recommencer. Il n’est pas rare également de voir des enfants se frotter sur des oreillers ou des peluches. Ce phénomène est tout à fait normal et naturel. Cela fait partie des étapes incontournables pour les filles.
Comment réagir face à une petite fille qui pose des questions sur son corps ?
Rappelez-vous que cette étape de découverte de soi est fondamentale et normale. Si votre petite fille pose des questions sur son corps, alors répondez-lui. Prenez le temps de lui expliquer les choses simplement et calmement avec des mots faciles qu’elle est capable de comprendre. Si vous êtes mal à l’aise ou en difficulté, n’hésitez pas à utiliser des supports pédagogiques. Certains livres, comme Corps, amour et sexualité, 100 questions que vos enfants vont vous poser (Ed. Albin Michel), sont très bien faits et adaptés aux jeunes enfants. L’essentiel est d’aborder ces questions avec simplicité et légèreté. Surtout n’en faites pas un tabou.
Que faire lorsque votre petite fille se masturbe ?
Il ne faut surtout pas gronder un enfant qui se masturbe ou qui s’exhibe. Votre petite fille n’a aucune notion de la sexualité adulte, tout ce qu’elle fait c’est reproduire un geste qui lui donne du plaisir, ce qui est tout à fait naturel et normal. Lorsque vous la voyez se masturber, expliquez-lui que c’est ok, mais que ce geste ne doit pas être fait en public. C’est un petit plaisir rien que pour elle, qu’elle peut faire dans sa chambre ou dans son bain. Mais pas à la crèche, à l’école ou devant ses camarades. Ici, les parties intimes sont protégées par les culottes.
Le rapport à la nudité
Durant l’enfance, votre petite fille aura tendance à vouloir se promener toute nue le plus souvent possible. D’abord, parce que c’est confortable et ensuite parce qu’elle ne perçoit pas encore la notion de pudeur et d’intimité. Surtout ne la réprimandez pas, expliquez-lui que la nudité est réservée à certains espaces comme la salle de bain ou sa chambre. Ne faites pas de la nudité un interdit ou un tabou, mais mettez lui des limites.
Lui inculquer la notion de consentement
La découverte de son corps et les premières masturbations sont un moment propice pour inculquer à votre petite fille la notion de consentement, une notion primordiale qui lui servira plus tard pour une sexualité safe. Expliquez-lui que son corps de fille lui appartient et que personne, ni adulte ni enfant, n’a le droit de voir ou de toucher son sexe. À l’inverse, elle ne doit pas insister pour voir ou pour toucher le sexe d’un(e) de ses camarades.
Utiliser les bons mots
Zézette, minette, petite craquette, zouzoute… l’imagination des parents est débordante quand il s’agit de trouver des surnoms pour nommer les organes génitaux de leur petite fille.
D’après une étude britannique, seuls 19 % des parents utilisent le terme vagin et 1 % le mot vulve. Or, d’après de nombreux médecins et pédopsychiatres, affubler de petits surnoms les parties génitales de nos enfants ne serait pas la meilleure des idées. Les termes vulve et vagin ne sont pas des gros mots ou des mots honteux, ils font partie de la langue française. Utiliser des termes de substitution serait créer un tabou.
Alors même s’il est encore trop tôt pour parler de rapports sexuels, de contraception, de col de l’utérus et de cycle menstruel, votre fillette doit connaître les bons mots pour toutes les choses visibles. Son appareil génital en fait évidemment partie.
Que faire en cas de puberté précoce ?
Traditionnellement, l'âge de la puberté intervient entre 11 et 14 ans. Mais certaines fillettes connaissent les premiers signes de développement hormonal (augmentation du volume mammaire) avant l’âge de 8 ans. On parle alors de puberté précoce.
Les stéroïdes sexuels vont alors accélérer sa croissance et elle entrera rapidement dans la phase de l’adolescence. Les premières règles vont ensuite arriver, ainsi que des transformations physiques (notamment l’apparition des poils pubiens).
Avant de vous alarmer sur cette puberté précoce, il convient d’abord d’en connaître la cause. Pour cela, plusieurs examens sont prévus : bilan sanguin pour doser les hormones sexuelles, échographie pelvienne, radiographie du poignet pour vérifier l’âge osseux et IRM cérébrale.
En fonction du diagnostic, un traitement peut être prévu pour retarder la croissance.
Dans tous les cas, la puberté précoce peut être perturbante pour la petite fille qui voit son corps changer. Il est alors primordial de bien communiquer avec elle (notamment sur ses prochaines menstruations) et de l’écouter.
Pour plus d’infos sur le sujet, lisez notre article sur la puberté précoce.
Bien réagir en cas de dysphorie de genre
Certaines personnes rejettent leur identité sexuée attribuée à la naissance. C’est-à-dire qu’une fille préférera s’identifier comme étant un garçon, et inversement. On appelle ça la dysphorie de genre.
Et ce trouble de l’identité sexuelle peut apparaître très tôt dans l’enfance. En effet, c’est souvent lors de l’entrée en maternelle que les enfants prennent conscience de la différence entre le masculin et le féminin. Considérée comme une petite fille, il se peut que votre enfant rejette cette appartenance sexuelle. La petite fille veut être un garçon ou se sent garçon.
Alors que faire si votre fille souffre de dysphorie de genre ? Là encore, la communication est primordiale pour éviter que votre petite fille ne ressente un mal-être trop intense. Un suivi psychologique auprès d’un pédopsychiatre est également primordial.
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