Toucher vaginal : tout savoir sur cet examen
Le toucher vaginal est un examen gynécologique qui consiste à ausculter l’intérieur du vagin afin de s’assurer du bon état des organes génitaux. Il est également pratiqué chez la femme enceinte pour contrôler l’évolution de la grossesse. Comment se déroule cet examen ? A quoi sert-il ? Est-il douloureux ? On vous explique tout sur le toucher vaginal.
Comment se déroule un toucher vaginal ?
Avant de pratiquer un toucher vaginal, votre médecin-gynécologue ou la sage-femme doit impérativement vous demander votre consentement. Si vous acceptez l’examen, vous êtes placée en position gynécologique, c’est-à-dire sur le dos, jambes relevées. Avec un gant chirurgical, un spéculum et du lubrifiant, le praticien introduit délicatement deux doigts à l’intérieur de votre vagin tout en palpant votre ventre de l’autre main. Cet examen permet de vérifier la taille et le positionnement de votre utérus, de contrôler vos ovaires, votre col et les muscles du périnée.
A quoi sert le toucher vaginal ?
Le toucher vaginal est généralement réalisé dans le cadre de 4 situations bien distinctes :
- Lors d’une consultation de gynécologie. Il s’agit alors d’un examen de routine réalisé à titre préventif. L’objectif est alors de contrôler l’état général de vos organes génitaux.
- En cas de douleurs dans le bas ventre, de saignements anormaux ou de problèmes d’incontinence urinaire. Le praticien recherche alors une anomalie comme un kyste ou une malformation.
- Pour le suivi de grossesse. Le toucher vaginal est pratiqué sur les femmes enceintes afin de surveiller le bon déroulement de la grossesse et de déceler les menaces d’accouchement prématuré.
- Juste avant l’accouchement. Le gynécologue-obstétricien peut alors observer la dilatation du col de l’utérus et donc évaluer l’avancée du travail.
Est-ce que c’est douloureux ?
Un toucher vaginal lorsqu’il est bien exécuté est indolore. Toutefois de nombreuses femmes, stressées par cet examen de gynécologie qui touche à leur intimité, ont tendance à se crisper de manière involontaire. Elles contractent alors les muscles de leur vagin et de leur périnée, ce qui peut rendre l’examen inconfortable, voire douloureux.
Que se passe-t-il si on détecte une anomalie lors d’un toucher vaginal ?
Un toucher vaginal seul ne suffit pas à établir un diagnostic. Si votre médecin pense avoir détecté une anomalie comme une malformation de l’utérus ou un kyste sur les ovaires, il demandera des examens complémentaires. Il s’agit en général :
- d’une échographie pelvienne afin de pouvoir visualiser précisément les organes.
- d’une biopsie. Dans le cas où une lésion suspecte a été repérée lors du toucher vaginal et confirmée par une échographie, votre médecin peut demander la pratique d’une biopsie. Cet examen réalisé sous anesthésie générale consiste à prélever avec une grande aiguille quelques cellules provenant de la lésion.
- d’un frottis cervico-vaginal pour une analyse approfondie des cellules. C’est l’un des examens de contrôle gynécologique indispensables pour le dépistage des cancers du col utérin.
- d’une prise de sang, notamment pour détecter les grossesses.
- d’une coloscopie pour observer le col utérin.
Un examen controversé
Le toucher vaginal est aujourd’hui loin de faire l’unanimité chez les gynécologues. D’ailleurs depuis quelques années, il n’a plus la cote et est de moins en pratiqué en tant qu’examen gynécologique de routine. Inconfortable et gênant pour les patientes, il n’aurait que peu d’intérêt médical et serait trop imprécis pour détecter les cancers gynécologiques.
En 2014, une étude américaine réalisée par les scientifiques de l’American College of Physicians conclut à l’absence d’intérêt du toucher vaginal pour les femmes qui ne présentent aucun symptôme et ne sont pas enceintes. Des préconisations aujourd’hui relayées par La Haute Autorité de Santé française.