La chirurgie esthétique génitale féminine
Pour des motifs esthétiques, suite à des mutilations sexuelles ou pour effacer les séquelles d’un accouchement, de plus en plus de femmes se tournent vers la chirurgie esthétique génitale. On fait le point sur les différentes opérations qui existent.
La chirurgie de la vulve
C’est quoi la vulve ?
La vulve est la partie externe du système reproducteur féminin. Elle se compose :
- Des lèvres externes aussi appelées grandes lèvres,
- Des lèvres internes aussi appelées petites lèvres,
- De la partie externe du clitoris: le gland du clitoris,
Il est important de noter que les petites lèvres ne portent pas forcément bien leur nom puisqu’elles dépassent très souvent des grandes lèvres. En fait, il existe autant de forme et de taille de lèvres internes que de femmes. Il est donc tout à fait normal et naturel d’avoir des petites lèvres plus longues que les lèvres externes.
Quelles sont les interventions chirurgicales de la vulve?
Il existe deux opérations principales de la vulve :
1 – La nymphoplastie ou labioplastie
Il s’agit d’une intervention chirurgicale reconstructrice et esthétique qui vise à corriger l’hypertrophie des petites lèvres ( lèvres internes), c’est-à-dire à réduire leur taille. Pour cela le chirurgien plasticien va retirer l’excédent de chair et de muqueuse afin de réduire les dimensions des lèvres.
La nymphoplastie peut être réalisée pour différentes raisons :
- Pour des motifs esthétiques lorsque la femme est complexée par l’apparence et la taille de ses lèvres internes.
- Pour corriger une malformation anatomique quand les lèvres internes sont très hypertrophiées ce qui occasionne une gêne, des brûlures ou des douleurs à cause des frottements des sous-vêtements, lors de la pratique de certains sports ou pendant les rapports sexuels.
- Pour corriger une asymétrie des lèvres. Il arrive parfois qu’une lèvre interne soit beaucoup plus longue que la seconde. Dans ce cas, la chirurgie est unilatérale: on réduit la lèvre la plus grande.
- En tant que chirurgie réparatrice suite à des mutilations génitales car dans certains pays d’Afrique on écrase et on déforme les lèvres internes des petites filles pour les rendre plus longues.
L’opération qui dure environ 45 minutes peut être réalisée sous anesthésie générale ou locale. Elle peut avoir lieu en ambulatoire à l’hôpital ou dans une clinique esthétique. La cicatrisation est complète en 3 semaines maximum.
2 – La chirurgie du clitoris
Il existe différentes interventions chirurgicales du clitoris comme :
-
La réduction du capuchon clitoridien ou désenfouissement du clitoris
La partie externe du clitoris est recouvert d’une petite peau appelée capuchon clitoridien ou prépuce clitoridien. Chez certaines femmes ce capuchon de peau recouvre l’intégralité du gland, on parle de clitoris enfoui. Cette particularité anatomique peut poser des difficultés au niveau sexuel car la femme doit alors systématiquement retrousser son prépuce clitoridien pour avoir accès à son gland et pouvoir le stimuler. Cette chirurgie consiste donc à enlever une partie de la peau pour faciliter l’accès au gland et parvenir à l’orgasme.
- La réduction du gland du clitoris
Certaines femmes présentent une hypertrophie du gland du clitoris ce qui peut entraîner des complexes mais aussi une forte gène et des frottements douloureux. Il est alors possible de réduire chirurgicalement la taille du clitoris tout en tentant de préserver au maximum sa sensibilité.
- La reconstruction du clitoris ou clitoridoplastie
Cette intervention s’adresse aux femmes qui ont subi une mutilation génitale telle que l’excision. L’objectif est alors de reconstruire le gland en allant chercher la partie enfouie du clitoris et la faisant sortir à l'extérieur.
La chirurgie du vagin ou rajeunissement vaginal
C’est quoi le vagin ?
Le vagin est la partie interne du système reproducteur de la femme. Ce conduit qui mesure environ 8 à 12 cm de longueur relie la vulve à l’utérus via le col de l’utérus. Sa paroi musculaire à la capacité de s’élargir et de s’étirer lors d’un rapport sexuel ou d’un accouchement.
A cause des accouchements ou avec l’apparition de la ménopause et la diminution du taux d’hormones oestrogènes, il est normal que le vagin et les muscles du périnée se détendent occasionnant une béance vaginale. Avec le temps, notre corps produit également de moins en moins de fibres de collagène qui composent le tissu vaginal. En résulte un léger affaissement des parois vaginales, c’est ce qu’on appelle la laxité vaginale.
Cela peut poser des problèmes lors de la pénétration sexuelle, la femme ayant peu ou plus de sensations et ne pouvant atteindre l’orgasme.
En quoi consiste l’opération du vagin ?
La vaginoplastie ou lifting vaginal est une opération de chirurgie esthétique destinée à resserrer l’orifice vaginal et à retendre les muscles du périnée. Cette intervention de rajeunissement vaginal se déroule généralement sous anesthésie générale et ne nécessite pas d’hospitalisation. D’une durée d’environ 1 heure, elle peut être réalisée en milieu hospitalier ou dans une clinique de chirurgie esthétique.
Cette intervention comporte deux étapes :
1 - On découpe et on resserre chirurgicalement les muscles du plancher pelvien ( le périnée) afin de rétrécir le diamètre du vagin. Le périnée est recousu avec des sutures.
2 - On injecte de la graisse dans les parois vaginales afin de le remodeler. On parle alors de lipofilling vaginal ou lipomodelage.
Le lifting vaginal peut-être réalisé pour différents motifs :
1 - En cas de béance vaginale majeure causée par un ou plusieurs accouchements par voie basse ou une épisiotomie mal refermée. A noter que cette chirurgie réparatrice peut avoir lieu seulement après la rééducation du périnée.
2 - Afin de compenser la distension naturelle du vagin causé par la ménopause.
3 - Pour pallier une anorgasmie et redonner de la sensibilité au vagin.
4 - Dans le cadre d’une transition de genre. Dans ce cas, l’opération réalisée par un chirurgien plasticien consiste à créer de toute pièce une cavité vaginale.
La chirurgie du pubis
C’est quoi le pubis ?
Le pubis désigne la zone en forme de triangle qui surplombe la vulve et la relie au bas-ventre. Il est recouvert de poils: la toison pubienne et surmonté d’une bosse de graisse plus ou moins importante, le Mont de Vénus.
Quelles sont les opérations chirurgicales du pubis ?
Il existe trois interventions du pubis :
1 – Le lipofilling du pubis,
Cette technique consiste à injecter de la graisse, prélevée dans une autre zone du corps (généralement le ventre), dans le pubis afin de le regonfler et de lui redonner du galbe. Cette opération s'adresse généralement à des femmes très minces ou ménopausées qui ont le pubis creux ou décharné.
2 – La liposuccion du pubis
Au contraire du lipofilling, la liposuccion consiste à aspirer l’excédent de graisse localisé sur le pubis afin de rendre le Mont de Vénus plus discret et plus harmonieux. Cette intervention est le plus souvent réalisée chez des femme obèses, en surpoids ou bien ayant un amas graisseux très localisé.
3 – Le lifting du pubis
A cause des grossesses, d’une perte ou d’une prise de poids importante ou du vieillissement, il arrive que les tissus du pubis se relâchent et s’affaissent en direction de la vulve. Le lifting du pubis consiste à enlever l’excédent de peau et à tirer le pubis vers le haut pour le remonter. Cette opération est souvent couplée à une abdominoplastie ( ou plastie abdominale) qui vise à retirer l’excès de graisse et de peau du ventre.
Les risques de la chirurgie génitale
Qu’elles se concentrent sur la vulve, le vagin ou le pubis, ces opérations ne sont pas anodines. Les complications sont rares mais existent.
En fonction des cas il peut s’agir :
- d’une infection liée à une mauvaise cicatrisation,
- de cicatrices qui s’élargissent,
- d’une hypersensibilité des lèvres
- d’une dyspareunie: des douleurs lors des rapports sexuels,
- de prurit vulvaire : les démangeaisons de la vulve,
- d’une diminution (souvent transitoire) du plaisir sexuel
- d’un inconfort génital,
- de brûlures ou d’irritations le plus souvent à cause des frottements des sous-vêtements,
- d’une gêne lors de la toilette intime,
- d’une incapacité provisoire à mettre des tampons,
- d’une sensation de brûlure lorsque qu’on urine,
- d’une perturbation de la flore vaginale pouvant entraîner l’apparition d’une infection gynécologique comme une mycose, une vaginite ou une vaginose.
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