Bien choisir sa contraception
Prendre une contraception n’est pas un acte anodin surtout si vous présentez des facteurs de risques. Certaines méthodes contraceptives peuvent en effet s’avérer moins efficaces et même dangereuses lorsqu’elles entrent en interaction avec des médicaments ou si vous souffrez de diverses pathologies. On vous aide à y voir plus clair afin de bien choisir votre moyen de contraception.
Choisir votre moyen de contraception en accord avec votre médecin
Avant d’opter pour tel ou tel mode de contraception, il est important d’en parler avec votre médecin ou votre sage-femme qui prendront en compte vos antécédents médicaux et votre mode de vie. Non seulement la contraception doit être adaptée à vos besoins et être le moins contraignante possible, mais elle doit aussi tenir compte d’éventuelles maladies et traitements médicaux. Une bonne contraception doit vous protéger de tomber enceinte et d’une grossesse non désirée mais aussi du maximum d’effets secondaires.
Quelle contraception quand on a un risque d’AVC élevé ?
Certaines femmes sont considérées comme à risque élevé d’Accident Vasculaire Cérébral. Il s’agit principalement de personnes présentant :
- Une maladie cardiaque
- Une pression artérielle élevée
- Une maladie veineuse ( thrombose)
- Un IMC élevé (obésité)
- Une addiction à la cigarette
Selon un rapport publié par la Haute Autorité de Santé, il est déconseillé à cette catégorie de femmes, particulièrement lorsque plusieurs facteurs de risques sont cumulés, d’utiliser des contraceptifs hormonaux comme la pilule contraceptive, l'anneau vaginal, l’implant contraceptif, les injections, le patch contraceptif ou le stérilet hormonal. Si vous avez un risque accru de faire un AVC, il est préférable de vous orienter vers des solutions contraceptives mécaniques comme le préservatif, le stérilet au cuivre (aussi appelé dispositif intra utérin, et qui bloque les spermatozoïdes), le diaphragme ou la cape cervicale.
Migraine avec aura et contraception
Certaines femmes souffrent de maux de tête précédés de troubles visuels. On parle alors de migraines avec aura ou de migraines ophtalmiques. D’après une étude parue dans une célèbre revue scientifique américaine, les patientes atteintes de ce type de migraines ne devraient pas prendre de contraceptifs contenant des oestrogènes, sous peine de voir considérablement augmenter leurs risques de faire un AVC. Les femmes dans cette situation doivent privilégier les contraceptifs hormonaux uniquement progestatifs ou se tourner vers des solutions mécaniques (préservatif, stérilet au cuivre, spermicides, diaphragme et cape).
Choisir une contraception quand on souffre d’endométriose
Selon un rapport de l’INSERM, 1 femme sur 10 souffre d’endométriose. Cette maladie gynécologique se manifeste par des lésions au niveau du vagin, des ovaires, du rectum ou de la vessie. Elle se caractérise par des règles extrêmement douloureuses. Les contraceptifs dits combinés, c'est-à-dire qui contiennent à la fois des oestrogènes et de la progestérone, comme l’anneau vaginal ou certaines pilules contraceptives, s’avèrent souvent efficaces pour soulager les symptômes de l’endométriose. Certaines femmes rapportent également que le stérilet hormonal, qui diffuse en continu une petite dose de progestérone, leur a permis de diminuer efficacement leurs douleurs. Au contraire, le DIU (stérilet) au cuivre a souvent pour conséquence de rendre les règles plus abondantes et d’accentuer les contractions de l’utérus.
Dépression et contraception
D’après une étude menée par des chercheurs de l’université de Copenhague et parue dans la revue médicale JAMA Psychiatrie, le fait d’utiliser une méthode contraceptive de nature hormonale entraîne une augmentation du risque de développer des symptômes dépressifs, notamment chez les adolescentes.
D’après cette étude, les jeunes filles qui prennent la pilule ou portent un patch ont 2,2 fois plus de chances de se voir prescrire des antidépresseurs. Les résultats vont également dans le même sens en ce qui concerne l’anneau et le DIU (stérilet) hormonal. En cas d’apparition de symptômes dépressifs ou de prise d’antidépresseurs, il est important d’aborder cette question avec votre médecin qui pourra si besoin vous orienter vers une contraception dite mécanique, c’est-à-dire sans hormones.
Choisir sa contraception en fonction des médicaments
La prise de certains médicaments peut rendre votre mode de contraception moins efficace ou pire, entraîner de graves effets secondaires. C’est pourquoi il est important de ne jamais tomber dans l’automédication et d’avoir toujours l’aval d’un médecin avant d’entamer un traitement médicamenteux. Voici les principales interactions connues :
- Certains médicaments anti-épileptiques, anti-rétroviraux et contre les migraines ont tendance à minorer l’effet des contraceptifs hormonaux ( pilule, implant, anneau patch, DIU hormonal et injections).
- Les traitements pour l’ostéoporose ne sont pas compatibles avec les injections contraceptives.
- Un traitement prolongé à base de cortisone peut diminuer l’efficacité du DIU ( stérilet) au cuivre.
- Le millepertuis, sous forme de médicament ou de plante, fait baisser significativement les effets des contraceptifs hormonaux.
- La prise de laxatifs peut totalement annuler les effets de la pilule.
En cas de doute, mieux vaut poser la question à votre médecin généraliste ou votre gynécologue.
N'oubliez pas enfin que choisir sa contraception peut, et doit même se faire en accord avec son conjoint (ou sa conjointe). Il existe en effet des moyens de contraception masculins comme les préservatifs (qui vous protègent aussi des infections sexuellement transmissibles lors des rapports sexuels - à retrouver sur notre article au sujet des moyens de contraception) et le sujet n'est pas uniquement réservé aux femmes !
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