Tout savoir sur la torsion ovarienne
La torsion ovarienne est un événement assez rare, qui peut se produire lors d’un changement hormonal important, comme un début de grossesse, une assistance médicale à la procréation (AMP) ou bien si un kyste s’est formé sur l’ovaire. On vous dit tout sur la torsion ovarienne, ses causes, son traitement et ses symptômes.
La torsion ovarienne : définition
La torsion ovarienne est un mouvement anormal de l’ovaire qui tourne sur lui-même. Elle est également appelée torsion d'annexe ou torsion annexielle. Parfois, la torsion d'ovaire peut-être accompagnée d'une torsion de la trompe de Fallope. Ceci peut couper l'afflux sanguin vers l'ovaire.
Les ovaires sont rattachés à des cordons (ligaments ou pédicules vasculaires) dans lesquels passent les vaisseaux sanguins qui le nourrissent en oxygène et en nutriments. Lorsque l’ovaire se tord, il peut également entraîner une torsion de ces ligaments.
La torsion ovarienne peut être totale ou partielle.
La torsion ovarienne peut toucher toutes les femmes en âge de procréer, avec un pic de fréquence entre 20 et 30 ans.
Quelles sont les causes des torsions ovariennes ?
La torsion de l’ovaire peut avoir plusieurs causes :
- Un ovaire qui grossit de façon inhabituelle peut provoquer une torsion. Cela peut se produire lors des changements hormonaux : en début de grossesse (elle arrive à 70% dans les deux premiers trimestres de la grossesse et très rarement au 3ème trimestre), ou suite à un traitement hormonal en PMA (procréation médicalement assistée).
- La présence d’un kyste sur l’ovaire ou d’une tumeur peut provoquer une déformation de celui-ci. Les kystes dermoïdes sont les plus problématiques, car ils sont volumineux (ils peuvent mesurer plus de 5 cm). Leur poids et leur taille peuvent alors provoquer une torsion de l'ovaire. L’ovaire, qui est mobile, est entraîné par le kyste dans une rotation sur lui-même et sur son pédicule vasculaire et reste alors coincé. Les kystes ovariens peuvent être dûs à d'autres pathologies gynécologiques comme l'endométriose.
Quels sont les symptômes d’une torsion ovarienne ?
Les symptômes les plus fréquents d’une torsion ovarienne sont :
- Un abdomen et une zone pelvienne qui peuvent être sensibles au toucher
- Des douleurs intermittentes de types crampes ovariennes pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines. L'ovaire se tord et se détord. La douleur pelvienne d'un côté reste le symptôme principal de la torsion ovarienne.
- Puis une douleur vive, aïgue, brutale et lancinante se déclenche dans le bas ventre, irradiant parfois dans le dos. L'ovaire s'est tordu. Les femmes touchées par la torsion ovarienne décrivent souvent cette douleur pelvienne comme "un coup de poignard".
- Des nausées et des vomissements
- De la fièvre
- Des saignements vaginaux
- De la fatigue
- Plus rarement, des troubles urinaires ou intestinaux
Il est très important, lorsque ces symptômes apparaissent, de consulter un spécialiste le plus rapidement possible. Le médecin va procéder à des examens permettant de confirmer ou non une torsion de l'ovaire.
Comment est diagnostiquée une torsion ovarienne ?
Pour déceler une torsion ovarienne, plusieurs examens seront effectués, dont le principal est le doppler, ou échographie doppler.
Le doppler
Le doppler est un examen qui ressemble à une échographie et qui permet d'examiner le flux sanguin dans les veines et les artères. Cet examen va permettre d’évaluer la vascularisation de l'ovaire : en clair, est-ce que l'afflux sanguin vers votre ovaire a été interrompu ou non.
Si l’ovaire n’est pas bien vascularisé, une intervention chirurgicale sera rapidement effectuée afin de le sauver car il risque de se nécroser s’il n’est plus vascularisé.
L’ échographie endovaginale
À la différence d’une échographie classique réalisée avec une sonde posée sur le ventre, l'échographie endo-vaginale est réalisée à l'aide d'une sonde insérée dans le vagin qui va offrir des images plus précises des ovaires.
Elle va permettre de déceler la présence éventuelle d’un kyste ovarien qui peut être à l’origine de la torsion. Un bilan sanguin pourra aussi être effectué s’il y a suspicion de kyste malin. Ce bilan sanguin permet le dosage de certains marqueurs tumoraux.
Comment traiter une torsion ovarienne ?
Le traitement d'une torsion ovarienne est un traitement chirurgical : une opération est requise. Deux techniques opératoires différentes peuvent être utilisées pour détordre l'ovaire :
L’intervention chirurgicale par laparoscopie ou coelioscopie
Cette intervention chirurgicale consiste à faire de petites incisions sur l'abdomen. Une incision va permettre d'introduire une sonde caméra dans l’abdomen afin que le chirurgien puisse suivre l'opération sur un écran vidéo. Les autres incisions vont permettre au chirurgien d'introduire les instruments nécessaires pour détordre l'ovaire.
Cette intervention se pratique sous anesthésie générale en hospitalisation ambulatoire. Elle ne nécessite que quelques heures de surveillance médicale et le retour au domicile est rapide.
L’intervention chirurgicale par laparotomie
Cette intervention consiste quant à elle à ouvrir l’abdomen par une incision pour accéder aux organes. Elle sera pratiquée pour retirer un kyste volumineux, ainsi que l'ovaire s'il est nécrosé par le manque de vascularisation, ou encore s'il y a suspicion de tumeur maligne. Cette intervention est pratiquée sous anesthésie générale et nécessite de rester une nuit ou plus à l'hôpital.
Les complications d’une torsion ovarienne
Lorsque l’ovaire se tord, il peut entraîner une torsion du ligament auquel il est rattaché et qui contient les vaisseaux sanguins qui le vascularisent. Privé de sang, l'ovaire risque de se nécroser rapidement (en quelques jours) : c'est le principal risque et la principale conséquence d'une torsion ovarienne. C'est pourquoi il est très important de consulter au plus vite en cas de douleurs vives et brutales dans le bas ventre, de saignements, de nausées et de vomissements.
Il est essentiel d’écouter son corps, de prendre en compte ses symptômes et de consulter sans attendre.
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