Tout savoir sur la stimulation ovarienne
Lorsqu’un couple éprouve des difficultés à concevoir un enfant naturellement, la stimulation ovarienne est souvent recommandée par les spécialistes de la fertilité pour augmenter les chances de grossesse. En quoi consiste cette technique ? A qui s’adresse-t-elle ? Quels sont les risques ? On vous explique tout sur la stimulation ovarienne.
C’est quoi la stimulation ovarienne ?
La quasi-totalité des femmes possède deux ovaires. Chaque ovaire contient des centaines de milliers de follicules ovariens. Ces sortes de petits sacs produisent les ovocytes, c’est-à-dire les cellules reproductives féminines. A chaque cycle menstruel de la femme, un seul follicule ovarien poursuit son développement et arrive à maturité. Il libère alors un ovocyte qui descend jusqu’à l’utérus en passant par la trompe de Fallope. C’est à ce moment qu’il peut être fécondé par un spermatozoïde. On appelle cela l’ovulation.
Parfois ce processus ne se fait pas correctement et certaines femmes présentent :
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Une anovulation
Elles n’ont pas d’ovulation au cours de leur cycle menstruel
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Une dysovulation
Leur ovulation est très irrégulière et ne se produit pas à chaque cycle.
Ces troubles de l’ovulation sont généralement engendrés par des problèmes hormonaux, l’obésité ou certaines maladies comme le syndrome des ovaires polykystique ( SOPK)
L’objectif de la stimulation ovarienne est d’encourager, grâce à un traitement médical, les follicules ovariens à la production d’ovocytes afin d’en avoir plusieurs par cycle et ainsi multiplier les chances de fécondation.
Comment se passe une stimulation ovarienne ?
La stimulation ovarienne débute toujours après un bilan médical complet et plusieurs examens comme une prise de sang et une échographie. Le traitement peut se faire de différentes manières :
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Par voie orale
En première intention,on propose le plus souvent la prise de comprimés d’un médicament appelé le citrate de clomifène. Cette molécule est un anti-oestrogène qui va entraîner la production d’hormones folliculo-stimulante (FSH) et lutéinisante (LH), ce qui suffit généralement à déclencher l’ovulation.
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Par injection
En cas de non réponse au traitement par voie orale, les médecins proposent généralement de passer à des auto-injections de gonadotrophines. Pour simplifier : on administre directement de l’hormone FSH dans le corps pour stimuler la production d’ovocytes.
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Grâce à une pompe
Chez certaines patientes l’absence d’ovulation est causée par un dysfonctionnement de l’hypothalamus, une structure du cerveau qui déclenche la production d’hormones dites GnRH, nécessaires à l’ovulation. Dans ce cas, il est possible d’installer sous la peau du ventre une petite pompe qui diffuse à dose régulière des hormones GnRH pour déclencher l’ovulation.
La stimulation ovarienne simple
On parle de stimulation ovarienne simple lorsque cette dernière n’est pas suivie d’une procédure de procréation médicalement assistée ( PMA). Dans ce cas après la prise du traitement, par voie orale, injection ou pompe, il faut avoir des rapports sexuels de manière naturelle lors de l’ovulation et des quelques jours qui la précède.
La stimulation ovarienne dans le cadre d’une aide médicale à la procréation (AMP)
Si la stimulation ovarienne simple ne suffit pas et que la grossesse se fait attendre, le couple peut alors être orienté vers une fécondation in vitro ( FIV) ou une insémination artificielle. La stimulation ovarienne est alors le point de départ des traitements. Dans ce cas, elle est précédée d’une phase de blocage où les ovaires sont mis au repos grâce à des injections hormonales.
Dans le cas de la fécondation in vitro, les ovocytes seront prélevés après la stimulation ovarienne pour être mis en contact en laboratoire avec des spermatozoïdes. L’un des embryons obtenu sera ensuite implanté dans l’utérus.
En cas d’insémination, le sperme du conjoint ou d’un donneur sera injecté à l’intérieur de l’utérus grâce à une pipette pendant l’ovulation qui aura été obtenue grâce à la stimulation ovarienne.
Quelles sont les chances de grossesse après une stimulation ovarienne ?
Dans le cadre d’une stimulation simple, on a seulement 10 à 15% de chances par cycle de tomber enceinte. C’est pourquoi la stimulation se poursuit généralement sur plusieurs mois. En ce qui concerne la procréation médicalement assistée, l’INSERM estime que les chances de grossesse varient de 10 à 22% en fonction de la technique utilisée ( insémination, FIV, FIV-ICSI..)
Quels sont les risques ?
La stimulation ovarienne peut engendrer différents effets secondaires tels que :
- Une prise de poids
- Le syndrome d’hyperstimulation ovarienne ( SHO) qui peut causer des maux de tête, des nausées et des problèmes digestifs, une baisse de moral et des symptômes dépressifs, des symptômes respiratoires, des douleurs abdominales, des bouffées de chaleur...
- Une augmentation du risque de grossesse multiple qui passe de 1 % à 5 %.
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