Fuites urinaires : On peut les prévenir !
Grossesse, accouchement, pratique sportive intensive, menstruations peuvent déclencher des fuites urinaires, qui restent une épreuve pour de nombreuses femmes. S’il existe des solutions efficaces comme la rééducation du périnée pour en venir à bout, on peut aussi, dans une certaine mesure, prévenir leur apparition et de diminuer leur fréquence.
Stopper votre consommation de thé et de café.
Cela peut paraître étonnant (et surtout très contraignant, on est bien d’accord), mais cela permet de diminuer considérablement les fuites urinaires. « La caféine et surtout la théine sont des excitants de la vessie. Ils viennent stimuler les nerfs responsables de la vidange vésicale et créent ainsi un besoin impérieux d’uriner et donc potentiellement des fuites » explique l’urologue Sabrina Benbouzid. (Qui nous a aussi parlé des épices et du chocolat, mais une vie sans chocolat, franchement…)
Mais ne pas stopper la consommation d’eau !
Certaines femmes ont tendance à penser que boire moins d’eau va avoir un impact bénéfique sur leurs fuites urinaires. Eh bien… C’est faux. Pour le Dr Benbouzid « si l’on ne boit pas suffisamment d’eau, l’urine devient très concentrée et va irriter la vessie, ce qui va déclencher le besoin d’uriner». Mais attention, il est aussi déconseillé de boire trop pour ne pas solliciter de manière excessive la vessie. L’idéal est de consommer 1,5 litres d’eau par jour (plus si vous pratiquez pas une activité sportive intense bien sûr).
Contrôler son poids
Contrôler son poids est aussi un facteur de limitation des fuites urinaires. Les personnes ayant un IMC supérieur à 25 ont en effet un risque accru de développer une incontinence. «Plus il y a de poids et plus cela appuie sur la vessie qui laisse alors échapper des petits jets d’urine. Quand on est en surpoids perdre ne serait-ce que 3 ou 5 kilos a déjà un impact incroyablement bénéfique sur l’incontinence urinaire» explique la kinésithérapeute Sylvie Billecocq, spécialiste de la rééducation du périnée.
Abandonner définitivement le « stop-pipi ».
Cet exercice très à la mode il y a quelques années était plébiscité par de nombreux magazines féminins. Il consiste à interrompre à plusieurs reprises le jet lors d’une miction avec pour objectif de renforcer le périnée. Dans les faits, c’est tout l’inverse qui se produit. En demandant à notre cerveau de déclencher le jet d’urine puis de le stopper immédiatement, on risque de l’embrouiller. Le cerveau risque alors de déclencher le réflexe d’uriner à n’importe quel moment.
Fuites urinaires et sport
Bien choisir sa discipline sportive. Certains sports dit à impacts comme l’équitation, la boxe, le trampoline ou la course à pieds sont particulièrement délétères pour les muscles du périnée qui soutiennent la vessie. Et en musculation, une vigilance particulière doit être portée sur les exercices stimulant les abdominaux, qu’il est préférable d’effectuer en position allongée afin de faire diminuer la pression.
Il faut donc pratiquer ces activités avec parcimonie, et les coupler avec des disciplines sportives plus douces comme le pilate ou le yoga, super efficaces pour renforcer votre périnée et prévenir de manière durable les fuites urinaires. Des exercices avec une sonde périnéale, interactifs et directement liés à son smartphone, peuvent aussi être une autre alternative pour une rééducation du périnée efficace sur le long terme.
Les exercices de Kegel
Le renforcement des muscles du plancher pelvien permet de limiter l'incontinence et les risques de fuites urinaires. Ces exercices de Kegel consistent à contracter les muscles du périnée avec différentes techniques :
- La contraction simple : allongez vous, contractez les muscles autour de votre anus, puis ceux autour de votre vagin et de votre urêtre. Imaginez vous que vous retenez quelque chose à l'intérieur de votre vagin. Les fesses et les cuisses ne doivent pas être sollicitées. Maintenez la contraction pendant 2 secondes et relâchez pendant 2 secondes. A répéter autant de fois que possible.
- La contraction forte : répétez le même exercice mais en contractant pendant 5 secondes puis en relachant pendant 5 secondes. 5 à 10 répétitions devraient être suffisantes.
- La contraction d'endurance : contractez le plus longtemps possible (idéalement 1 mn).
La contraction simple peut être utilisée au moment où la toux ou un éternuement survient pour éviter une fuite involontaire d'urine.
Quand et qui consulter ?
La consultation d'un professionnel de santé est essentiel pour savoir quels types d'incontinences urinaires vous concernent et pour choisir le traitement le plus adapté. Si les causes sont neurologiques (vessie hyperactive et hyperactivité vésicale), le protocole à suivre pour le traitement de l'incontinence ne sera pas le même qu'en cas de causes physiologiques. Il pourra vous prescrire un bilan urodynamique.
Si vos fuites urinaires persistent, surtout, parlez-en à votre médecin, qui vous prescrira des séances de rééducation périnéale chez un kiné ou une sage-femme. Ne soyez surtout pas gênée : renforcer le périnée est leur métier, cela fait partie de leur quotidien, et cela peut vraiment vous changer la vie.
Et n’oubliez pas : une femme sur 5 connait des fuites urinaires après 30 ans, ça arrive aux meilleures d’entre nous !
Pour bien choisir vos protections urinaires, n'hésitez pas à consulter notre article sur le sujet.
Photo by Emma Peneder on Unsplash