Tout savoir sur le Syndrome du Choc Toxique menstruel (SCT)
S’il reste relativement rare (on recense environ 20 à 30 cas par an en France), le Syndrome du Choc Toxique, ou SCT, fait partie des risques à connaître lors du port de protections périodiques internes. Nous vous détaillons ici tout ce qu’il faut savoir sur le Syndrome du Choc Toxique, et surtout, comment s’en protéger grâce à quelques gestes simples.
Qu’est-ce que le Syndrome du Choc Toxique (SCT)
Le SCT est provoqué par une toxine (la TSST-1) qui est elle-même causée par une bactérie : le staphylocoque doré. C’est l’accumulation du sang dans le vagin pendant de longues heures qui favorise la prolifération de ces bactéries dans le corps.
Les causes du Syndrome du Choc Toxique
Selon une étude de l’ANSES menée en 2020, ce serait en fait la mauvaise utilisation des protections hygiéniques internes qui pourrait provoquer un choc toxique. Certes, les produits chimiques contenus dans la plupart des protections intimes traditionnelles peuvent comporter des dangers pour la santé (d’où l’importance de trouver des alternatives bio). Mais l’étude citée plus haut a prouvé que la composition des tampons n’est pas une cause du SCT.
Le SCT pourrait aussi être favorisé par le port d’un diaphragme pendant plus de 24 heures, ou par l’utilisation de tampons inadaptés au flux de sang.
De plus, le choc toxique pourrait aussi survenir après un avortement médical, une chirurgie, une infection de la peau ou encore un accouchement. Dans ces cas-là, le SCT est rarement dû au staphylocoque doré, mais plutôt aux bactéries clostridium ou streptocoques.
Les symptômes du Syndrome du Choc Toxique
Le staphylocoque doré est une bactérie très commune qui fait partie de notre flore cutanée. Pourtant, en cas de passage de la bactérie dans le sang, celle-ci peut devenir très dangereuse et provoquer différents symptômes préoccupants.
Les premiers symptômes ressentis lors d’un choc toxique
Voici les premiers symptômes qui apparaissent lors d’un choc toxique :
- Une éruption cutanée sous forme de coloration rouge ;
- Des troubles digestifs, tels que des nausées, des diarrhées et des vomissements ;
- Des malaises et des vertiges accompagnés de maux de tête ;
- De la fièvre peut apparaître ;
- Des douleurs musculaires et articulaires.
Les symptômes d’un syndrome du choc toxique plus avancé
À un stade plus avancé, le choc toxique peut entraîner les symptômes suivants :
- Une baisse drastique de la tension artérielle ;
- Une tachycardie ;
- Un comportement confus ;
Que faire en cas de symptômes du SCT ?
Les cas de choc toxique sont peu nombreux (une vingtaine par an), mais l’apparition de ces signes cliniques pendant vos règles doit être traitée comme une urgence.
Si vous constatez l'apparition de plusieurs de ces symptômes, retirez votre protection interne avant de vous rendre à l’hôpital, où vous pourrez être rapidement prise en charge et traitée par des antibiotiques en intraveineuse. Si cette maladie infectieuse n’est pas traitée à temps, elle peut mener à de graves complications et même être potentiellement mortelle.
Pas de panique toutefois, les risques de SCT peuvent être facilement limités grâce à quelques petits gestes très simples.
Quels gestes à adopter pour éviter le Syndrome du Choc Toxique ?
Un récent rapport de l'ANSES liste les principales préoccupations à suivre pour utiliser ses protections hygiéniques en toute sécurité, et limiter l’exposition aux risques de SCT. Il est ainsi recommandé de :
Changer régulièrement ses protections hygiéniques
Un tampon périodique ou une coupelle menstruelle en silicone portés trop longtemps constituent une réserve de bactéries potentiellement nocives. C’est pourquoi il ne faudrait jamais garder sa protection interne plus de 4 à 6 heures d'affilée. Changer son tampon périodique et vider sa cup menstruelle plusieurs fois par jour est donc une première précaution indispensable.
Pendant la nuit, les serviettes hygiéniques bio et la culotte menstruelle seront vos meilleures alliées, et vous protègent des risques du SCT.
Pendant la journée, vous pouvez aussi choisir d’alterner entre l’usage de protections internes et de protections externes.
Bien choisir ses protections intimes internes
Les protections hygiéniques internes offrent le confort de se sentir au sec tout au long de la journée et sont, à ce titre, privilégiées par de nombreuses femmes. Veillez toutefois à choisir la protection intra-vaginale la plus adaptée.
En effet, il peut être tentant de choisir un tampon extra-absorbant malgré un flux moyen. Mais une protection trop absorbante peut faire stagner le sang et multiplier la présence des bactéries. Privilégiez aussi le tampon biologique en coton de préférence, au taux d'absorption adapté à vos besoins, pour vous protéger des substances chimiques nocives.
Se laver les mains
Selon une étude réalisée pour l’ANSES, seules 39 % des femmes se lavent les mains avant d’appliquer leur protection hygiénique.
Prenez donc bien le temps de vous laver les mains à l’eau claire et au savon, avant et après avoir mis et retiré votre protection intime. C’est un geste simple et essentiel pour se protéger des bactéries.
Veillez aussi à bien entretenir votre cup menstruelle, en suivant les indications dans notre article « Comment utiliser une cup menstruelle ? ».
Photo by Fa Barboza on Unsplash