Les protections hygiéniques remboursées (LMDE)
En moyenne, une femme a ses règles plus de 500 fois au cours de sa vie. C'est dire le nombre de tampons ou de serviettes périodiques qu’elle va devoir utiliser. Ces protections hygiéniques sont indispensables mais ne sont pas gratuites. Elles représentent même un sacré budget ! C’est pourquoi plusieurs pays ont d’ores et déjà adopté leur gratuité. En France, des expérimentations sont en cours et une loi sur la gratuité des protections menstruelles pourrait bientôt être adoptée.
Les protections hygiéniques, un sacré budget
Difficile d’évaluer précisément le nombre de protections hygiéniques que nous utilisons au cours de notre vie. Premièrement parce que nous ne sommes pas toutes égales face aux règles. Certaines ont des cycles très courts et donc des menstruations qui reviennent plus souvent. Il faut aussi prendre en compte l’abondance des saignements et la durée des règles qui peut varier de 3 à 7 jours. Enfin, l’arrivée de la ménopause peut être plus ou moins tardive. Toutefois, on estime qu’en moyenne une femme utilisera entre 10.000 et 15.000 protections hygiéniques au cours de sa vie. Ce qui correspond à un budget d’environ 3000 euros.
Un budget qui augmente en fonction de la qualité du produit
Cette estimation de 3000 euros est calculée selon le prix moyen d’un paquet de protection hygiénique vendu dans le commerce. Toutefois, l’ANSES a mis en évidence dans une étude, la présence de produits chimiques et notamment de perturbateurs endocriniens dans la plupart de ces produits. C’est pourquoi de nombreuses femmes, soucieuses de leur santé, font le choix de se tourner vers des protections hygiéniques de meilleure qualité bio, sans parfum et non blanchies au chlore. Ces produits, souvent made in France, demandent un processus de fabrication plus long. Ils sont aussi réalisés à base de matières premières plus coûteuses comme le coton bio. Ils sont donc globalement plus chers que la plupart des tampons ou des serviettes vendus en supermarché. C’est pourquoi le budget consacré aux produits périodiques peut varier du simple ou double.
La précarité menstruelle, quand les règles sont un luxe
En France, on estime qu’1,7 millions de femmes n’ont pas les moyens de se procurer des protections hygiéniques en quantité suffisante, c’est ce que l’on appelle la précarité menstruelle. Sans abris, travailleuses précaires, chômeuses ou encore étudiantes, elles ont parfois tout juste assez d’argent pour manger, alors les protections hygiéniques apparaissent pour elles comme un luxe. La précarité menstruelle a des conséquences dramatiques en termes d’hygiène et de santé. Ces femmes sont parfois contraintes de garder le même tampon ou la même serviette pendant plusieurs jours, ce qui augmente considérablement le risque d’infection et de choc toxique. Elles peuvent aussi avoir recours à des produits inadaptés comme des feuilles de journaux pour remplacer les serviettes périodiques ce qui peut entraîner des irritations ou des allergies. Sur le plan psychologique, la précarité menstruelle est aussi dévastatrice. Souvent stigmatisées, ces femmes se sentent sales et honteuses.
L’ Ecosse, pionnière dans la gratuité des protections hygiéniques
Afin de lutter contre la précarité menstruelle, l’Ecosse est le premier pays au monde à instaurer la gratuité des protections hygiéniques pour toutes les femmes. Tampons, serviettes et protège-slips sont ainsi distribués gratuitement aux Écossaises dans de nombreuses pharmacies, des centres locaux et des associations pour la jeunesse. Cela a été rendu possible grâce à une loi contre la précarité menstruelle adoptée en première lecture par le parlement en février 2020. Depuis 2018, les protections hygiéniques étaient déjà distribuées gratuitement aux étudiantes et aux sans-abris.
Vers une gratuité des protections hygiéniques en France ?
En France, la question de la gratuité des protections hygiéniques est également à l’étude. Une grande expérimentation a même été lancée en septembre 2020 dans plusieurs villes de France. Des distributeurs de protections menstruelles ont ainsi été installés dans 31 lycées d’Ile-de-France. Les jeunes filles peuvent se servir gratuitement et sans restrictions. Le dispositif devrait prochainement être étendu à d’autres établissements et d’autres régions. Une proposition de loi visant à rendre les protections périodiques gratuites pour toutes les femmes est actuellement à l’étude.
Une mutuelle étudiante qui rembourse les protections hygiéniques
L’une des principales mutuelle étudiante, la LMDE, s’est engagée à verser à ses adhérentes entre 20 et 25 euros par an afin de compenser le coût de leurs protections menstruelles. Pour cela, il suffit aux étudiantes d’envoyer par mail ou courrier un ticket de caisse attestant de l'achat de tampons, de serviettes ou d’une coupe menstruelle. Cette initiative pourrait inciter d’autres mutuelles à faire de même.
Des alternatives plus économiques
En attendant l’instauration de la gratuité des tampons et des serviettes hygiéniques, vous pouvez choisir d’opter pour des protections hygiéniques alternatives, plus durables et donc finalement moins coûteuses. Les cup ou les culottes menstruelles par exemple peuvent être un bon compromis. Plus chères à l’achat, on peut toutefois les utiliser pendant plusieurs années. Non seulement elles sont financièrement avantageuses mais en plus elles sont nettement plus écologiques que les protections jetables.
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