CamiFrance, une initiative de Gynécologie sans frontières soutenue par Jho

February 3, 2022 par Victoire

Si en France un diagnostic d'endométriose peut mettre dix ans à être posé malgré un suivi gynécologique régulier, imaginez ce qui peut arriver sans aucun suivi... 

En France, la situation pour les femmes sans-domicile et les migrantes est plus que complexe en ce qui concerne bien des aspects, mais celui de la gynécologie est en passe de recevoir la palme. 

En 2020, 146 bébés sont nés dans la rue rien qu'à Paris. Ce qui est souvent raconté comme "le plus beau jour de la vie d'une femme" s'avère être une expérience traumatisante quand on n'a pas la chance d'avoir un cadre adapté. Et on ne parle pas du début de la maternité... 

Dans le monde, plus de 300 000 femmes décèdent en donnant la vie chaque année et 130 millions de femmes sont excisées. L'excision est une cause d'obtention du droit d'asile en France, néanmoins cela ne veut pas dire que ces femmes ont un suivi gynécologique automatique, loin de là (trèèèès loin). 

C'est en partant de ce constat que Gynécologie Sans Frontières est né, puis CamiFrance. 

"Dans certains pays, une femme en train d'accoucher doit marcher trois jours pour se rendre à l'hopital. Quand elle arrive, le bébé est déjà mort. Notre objectif premier est de lutter contre la mortalité maternelle"

Pour comprendre l’action de CamiFrance, il faut d’abord connaître Gynécologie Sans Frontière. GSF regroupe des sage-femmes, des gynécologues et des médecins généralistes spécialisés en gynécologie. GSF existe depuis 27 ans et intervient dans des établissements de santé étrangers, à la demande de ceux-ci et avec l'accord du gouvernement étranger. GSF envoie des sage-femmes, gynécologues ou médecins, tous bénévoles, dans le but de former les professionnels de santé sur place. 

Attention, ils ne les forment pas parce qu’ils se considèrent supérieurs, ils les forment lorsqu’il y a une demande sur une pratique spécifique. La formation commence toujours par un temps d'observation,  le but étant de comprendre pourquoi le personnel agit de telle façon et de voir si on peut faire autrement. 

"Former, accompagner, transmettre sans se substituer" 

Souvent la formation est dispensée dans des grands établissements et le personnel formé forme ensuite le personnel des plus petits établissements alentours. 

Pour GSF, former les soignants est bien plus important que de soigner eux-mêmes, c’est une action plus pérenne, une personne formée va pouvoir sauver des centaines de femmes durant sa carrière. 

De 2015 à 2018, GSF était présent dans la jungle de Calais 24h/24 et 7j/7 pour apporter un soutien et des soins gynécologiques aux femmes, c'était la mission Caminor. Ce sont 320 sage-femmes qui se sont relayées par période de 14 jours en continue. Suite aux démantèlements des jungles, les bénévoles ont souhaité être toujours présents pour ces femmes au niveau national, c'est la naissance de CamiFrance.

L'idée est d’intervenir auprès des structures locales qui aident les femmes en situation précaire et/ou isolée et qui n'ont pas de suivi gynécologique ou d'informations sur la contraception. Cela peut prendre la forme de permanences dans des accueils de jour par exemple.

CamiFrance est présent dans 30 "spots" en France, un spot pouvant regrouper plusieurs lieux. 

Trois types d’interventions sont possibles :

  •  un atelier collectif une fois par mois sur la contraception, avec des outils pédagogiques, un jeu de l'oie “relation et prévention” qui contient des questions sur soi, sur les relations, sur les MST ou sur la contraception...  Cela participe à une libération de la parole, préambule nécessaire aux soins, les femmes devant être en confiance. 
  • un entretien individuel, possible seulement après un entretien collectif : la vie de la femme est abordée plus en détails et sont mis en place des soins gynécologiques
  • une consultation gynécologique . 

"Sage-femme depuis bientôt trois ans, je travaille actuellement à la clinique La Sagesse à Rennes. Ayant toujours eu un attrait particulier pour l’humanitaire, je suis donatrice dans plusieurs associations depuis quelques années, et même marraine d’un petit garçon en Equateur. Connaissant déjà bien GSF, de par leurs actions, si bien sur le plan national qu’international, c’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai répondu à l’appel à bénévoles pour la mission CamiFrance sur le spot de Nantes. Réaliser des interventions de prévention et de promotion de la santé auprès de femmes migrantes et exilées dans le besoin sur des sujets tels que la contraception, le suivi gynécologique, les mutilations sexuelles, le suivi d’une grossesse, le dépistage des violences... : quel bel enjeu! Très vite a été évoquée par l’équipe nantaise l’idée de créer un spot à Rennes, qui n’existait pas encore. Et c’est après deux interventions plus qu’enrichissantes auprès des femmes et l’équipe du spot de Nantes, que c’était décidé : je me lançais dans l’aventure rennaise ! "

Jeanne Le Floch, sage-femme bénévole de la mission CamiFrance Spot de Rennes

Si vous souhaitez aider CamiFrance, en plus d'acheter des produits Jho, vous pouvez leur faire des dons sur ce site: https://gynsf.org/devenir-membre/faire-un-don/

Pour rappel, les dons sont exonérés d'impôts jusqu'à 75% et jusqu'à 1000€. 😊

Pour les Nantaises, CamiFrance a besoin de mains quatre fois par an pour faire de la mise sous pli. L'occasion de se rencontrer ! Si vous êtes intéressé.e.s, faites nous un mail à hello@jho.fr !